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mercredi 1 avril 2015

La résistance du PS dans le Sud-Ouest signe-t-elle la défaite d’Alain Juppé ?


 
 
le 01/04/2015
 
M. Juppé ne voulait pas de droite forte. Il lui reste une droite morte.
 
Les urnes ont redessiné la carte électorale de la France : les deux tiers des départements sont en bleu.
 Les dirigeants de l’UMP se félicitent de leur victoire.
 Et pourtant, plusieurs analystes soulignent que ce succès est en demi-teinte pour la droite, nettement en deçà de celui de 1992 où elle contrôlait 76 départements, en laissant 23 à la gauche, là où elle n’en domine aujourd’hui que 66, contre 33 pour la gauche.
Une différence de 10 départements.
 Ce n’est pas rien.
 Et cela dans un contexte où l’exécutif de gauche est tout aussi impopulaire qu’en 1992.
 En particulier, les politologues ont eu raison de pointer le quart sud-ouest de la France, demeuré obstinément rose.
 Alors qu’en 1992, la Dordogne, le Gers, le Lot-et-Garonne et les Pyrénées-Orientales étaient à droite.
 Dimanche, la droite n’a réussi à faire basculer que les Pyrénées-Atlantiques, comme attendu.

Et pourtant, le vent souffle très fort à droite.
Comment, donc, expliquer l’échec de la droite à s’imposer dans le Sud-Ouest ?
 Ne pas gagner dans un contexte de forte droitisation est inquiétant pour l’avenir.
Un article du Figaro tente de fournir des explications à ce particularisme géographique.
 Parmi ces raisons, une seule n’est pas avancée : et si la stratégie d’alliance au centre d’Alain Juppé, l’homme fort de cette droite faible, n’était pas la bonne ?
 En tout cas, elle n’a pas fonctionné dans son Sud-Ouest, et notamment dans un département, le Lot-et-Garonne, qui aurait dû repasser à droite, comme il le fut pendant trente ans.
Ce qu’il s’y est passé est inquiétant pour la droite car il pourrait préfigurer des déconvenues ultérieures, sur le plan national.
 En effet, le Front national y est fort.
 Mais ce fut aussi le cas dans la moitié des départements.
 Et, comme on a voté un peu plus, il en est résulté treize triangulaires : record de France !
 Le Lot-et-Garonne a, en quelque sorte, expérimenté le tripartisme vers lequel s’achemine la France entière.

L’UMP-UDI, quand elle n’était pas éliminée au premier tour, fut battue au second par une majorité socialiste renforcée.

 Inquiétant pour la droite locale, surtout dans un contexte aussi favorable pour elle.

On a avancé comme explication à la résistance de la gauche la tradition radicale socialiste.

Certes, mais c’est aussi sur ces terres rad-soc que le Front national fait ses plus gros scores.

Or, la droite locale, sous la houlette de M. Juppé, veut s’inscrire dans cette tradition de la droite centriste, tellement républicaine qu’elle en oublie d’être de droite, renforçant ainsi le Front national.

 Et, éliminée au premier tour, elle n’est là que pour assurer la difficile réélection d’un notable socialiste en difficulté, avant-hier dans le Doubs, hier à Villeneuve-sur-Lot, où le maire a été sauvé in extremis.

Pas très exaltant pour l’électeur de droite.

Qu’adviendra-t-il de cette droite moribonde quand les vents lui seront contraires ?

M. Juppé ne voulait pas de droite forte.

Il lui reste une droite morte.

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