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mercredi 18 mars 2015

"Vol d’un Christ du XVe siècle par un député PS : la laïcité a bon dos "

Posté le 18 mars 2015 à 08h00
Marie Béthanie




Pierre Freyburger, le député PS au "coup de sang", qui avait volé le Christ polychrome du Conseil général du Haut-Rhin vendredi sous de fallacieux motifs laïcards, l'a confié au curé de la paroisse de Dessenheim.
 
Il n'a toujours pas été entendu par la police pour son geste, ce qui semble démontrer l'embarras des autorités face à ce genre de situation. Gabrielle Cluzel revient sur cette affaire :

[...] "Je serais théologienne, je dirais que le Christ qui disparaît le vendredi pour ne réapparaître que le mardi, ce n’est pas le tempo habituel.

Je serais Femen, je réclamerais des droits d’auteur et rappellerais que, pour adhérer au club, il faut pouvoir justifier d’un décolleté pigeonnant et ouvert à tous vents, ce dont monsieur Freyburger, jusqu’à preuve du contraire, n’a pas encore fait montre.

Je serais rom, je trouverais cette affaire très injuste.
 Car évidemment si ce n’était pas un élu proche du pouvoir, mais un des miens, qui avait subtilisé ce Christ en bois polychrome estimé à 30.000 €, Le Parisien ne mettrait pas le mot « vol » entre guillemets, et il y a belle lurette, tiens donc, que « l’intéressé » aurait été interrogé par la police.
 Et plus, si affinités.

Je serais flic, je me demanderais si monsieur Freyburger ne se paie pas un peu notre tête.
Car monsieur Freyburger a le « coup de sang » réfléchi, la spontanéité organisée : flanqué d’un complice, un sac à portée de main pour y fourrer l’objet du délit, il a attendu, comme le rapportent les journaux, que la salle soit vide pour passer à l’acte.


Je serais alsacienne, je soupçonnerais les socialistes d’en vouloir spécialement à mon coin de terre, qui a pourtant déjà bien souffert.
 Écarteler la région, puis attaquer sa religion en conspuant le Concordat.
Et quoi encore ?
Interdire les marchés de Noël ?
Créer une taxe sur les bretzels ?

Je serais politicienne, je glisserais que si monsieur Freyburger avait une tout autre étiquette, et s’il avait arraché un symbole d’une tout autre religion – autrement plus susceptible -, il aurait déjà été brûlé en place médiatique, sous les crachats.

Je serais historienne, je jugerais cette période troublante, commencée à Noël, avec la Sainte Famille chassée des lieux publics et ne sachant plus où crécher, et se poursuivant à Pâques, par cette croix « objet de scandale ».
Et lui trouverais comme un air de déjà-vu.

Je serais Manuel Valls, je regretterais de ne pas avoir gardé la foi de mes aïeuls espagnols, car alors, devant un tel micmac à quelques jours des élections, je pourrais supplier en mon for intérieur : « Mon Dieu, gardez-moi des mes amis, mes ennemis je m’en charge… » "


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