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mardi 24 mars 2015

Crash de l'A320 : un coup dur pour la stratégie low cost de Lufthansa

Le Point - Publié le
                 
Lufthansa devait s'appuyer sur la compagnie de charters Sun Express pour développer sa filiale low cost à un coût inférieur de 40 % aux siens.

Lufthansa devait s'appuyer sur la compagnie de charters Sun Express pour développer sa filiale low cost à un coût inférieur de 40 % aux siens. © Marius Becker/dpa/AFP

Les 83 appareils de Germanwings reliaient plus de 110 destinations en Europe, et sous le nom d'Eurowings la compagnie devait se développer à l'international.
 

Par (à Munich)

L'envol de Germanwings est brisé net. Le crash dans les Alpes-de-Haute-Provence de l'Airbus A 320 reliant Barcelone à Düsseldorf pourrait marquer un coup d'arrêt brutal au développement spectaculaire de la compagnie low cost de Lufthansa.
Face au succès grandissant des transporteurs aux prix cassés comme EasyJet et Ryanair, le groupe aérien allemand avait décidé d'investir massivement dans sa filiale basée à Cologne.
Avec des liaisons bon marché vers toutes les principales métropoles allemandes ainsi que vers plus de 110 destinations aux quatre coins de l'Europe, Germanwings dispose d'une flotte de 83 appareils composée de 43 A319, 19 A320 et 21 Bombardier CRJ900, selon le site ch-aviation.
Au mois de décembre, Lufthansa avait décidé de pousser encore plus loin sa stratégie en regroupant tous ses vols bon marché sous la marque de son ancienne filiale régionale Eurowings.
 Le nom de Germanwings devait ainsi progressivement disparaître des brochures commerciales et des sites internet du groupe et les fuselages des avions devaient, au fil des mois, être repeints avec un nouveau logo bleu et violet.


Des coûts 40 % inférieurs à ceux de Lufthansa

La stratégie était toute tracée : à compter de l'hiver 2015, trois puis sept Airbus A330-200, équipés de 310 sièges et comprenant une classe "premium economy" à l'avant, devaient assurer des liaisons vers des destinations très touristiques comme Dubaï, Bangkok et Phuket ainsi qu'en direction de Varadero et Punta Cana dans les Caraïbes.
La flotte et les équipages d'Eurowings allaient être juridiquement rattachés, pour des raisons financières, à Sun Express, une compagnie de charters créée conjointement par Lufthansa et Turkish Airlines à l'époque où ces deux groupes étaient partenaires.
Le personnel navigant dépendait ainsi de Sun Express et non pas de Lufthansa, ce qui devait permettre à leur employeur de leur imposer des salaires inférieurs et des conditions de travail plus strictes que ceux qui sont proposés aux pilotes de la compagnie nationale allemande.
Selon les analystes, les coûts de cette nouvelle filiale low cost devaient être 40 % inférieurs à ceux de sa maison-mère.
Mais son essor pourrait être stoppé net par le crash survenu ce mardi matin dans les Alpes-de-Haute-Provence.

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