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dimanche 22 février 2015

Les proches d’Abdoulaye Camara, tué par la police, ont manifesté au Havre « pour la vérité et la justice »

Publié le Il y a 18 Heures
 
Les proches d’Abdoulaye Camara, tué par la police, ont manifesté au Havre « pour la vérité et la justice »

Près de 70 personnes étaient réunies devant la mairie (photo : B.Maslard)
Hommage. Près de 70 personnes ont marché hier au Havre en mémoire d’Abdoulaye Camara abattu le 16 décembre parla police alors qu’il poignardait un homme
 
«Tout ce que nous voulons c’est que vérité et justice soient faîtes » débute Abdourahmane, l’un des frères d’Abdoulaye Camara, abattu le 16 décembre au Havre par la police, alors qu’il était en train de poignarder un homme (lire nos éditions des 17 et 18 décembre).
Le micro du mégaphone en main, hier, devant l’hôtel de ville du Havre, il s’exprime devant une foule d’environ 70 personnes participer à une marche blanche en mémoire du défunt à l’appel de la famille (lire nos éditions de vendredi). « Pour que sa famille puisse faire son deuil tranquillement » termine le frère, visiblement ému.
Parmi les participants à la marche, les frères et sœurs venus avec les enfants, d’autres membres de la famille, des copains d’enfance de la victime, la présidente de la ligue des droits de l’homme et quelques membres du collectif « Urgence notre police assassine » venus de Paris en soutien avec banderoles, mégaphone.

S’il affirme ne pas « avoir de colère, honnêtement, juste de la tristesse », Abdourahmane Camara considère que « pour moi aujourd’hui y a pas de justice », alors que l’affaire est à l’instruction.

« C’est toujours pareil on sait jamais la vérité et si on la sait, ils (les policiers, N.D.L.R.) n’auront aucune sanction » estime un copain de quartier d’Abdoulaye Camara.
 Un autre déclare venir en hommage et considère également qu’il y a des zones d’ombre, « ils ont tiré 26 fois quand même » (10 impacts ont touché le corps, N.D.L.R.).
 « Les flics il y en a qui font des conneries, mais il y en a qui font leur boulot, quand il y a eu les attentats avec Charlie, les gens les applaudissaient, il y en a qui ont donné leur vie, il faut faire la part des choses » raconte de son côté un membre de la famille.
La foule s’est ensuite mise en marche aux cris de « stop aux flics voyous » et « justice ! ».
Elle a effectué le tour de la place en scandant « police assassin ! » et « police partout, justice nulle part ».
Parvenu devant la sous-préfecture, Abdourahmane Camara a repris la parole en dernier demandant aux présents de s’unir et de prendre le temps de se dire « je t’aime ».
 « Perdre quelqu’un comme ça, c’est trop brutal, on y pense tous les jours, c’est trop brutal tout ça ».

S. A

s.auffret@presse-normande.com

source

Rappel des faits .

Extrait de PN du 16/12/2014

Les fonctionnaires décident alors de se mettre en sécurité pour appréhender l’homme.
Abdoulaye Camara détourne son regard et se rue alors sur un passant, âgé de 32 ans.
 « Il était complètement excité, comme fou », précise la même source.

« Il l’a planté d’une vingtaine de coups de couteau. Devant la situation, les fonctionnaires l’ont sommé de s’arrêter. C’est alors qu’il s’est rué sur eux avec son arme ».

 Les policiers de la canine ont décidé de riposter en faisant usage de leur arme de service.
 Plus d’une dizaine de balles ont été tirées selon nos informations.
L’homme, décrit un « véritable forcené, petit mais très costaud », est mort sur place.
 D’après une source policière, « les fonctionnaires ont sauvé une vie, celle du passant agressé qui a reçu 22 coups de couteau, et protéger la leur ».
Le passant a été transféré au centre hospitalier du Havre.
Son pronostic vital n’est pas engagé, mais il est « salement amoché notamment au visage ».
La scène filmée par des caméras de vidéosurveillance.
Le parquet du Havre a saisi le Service régional de police judiciaire (SRPJ) de Rouen pour mener les investigations.
Le procurreur de la République du Havre Francis Nachbar a ouvert une enquête pour « tentative de meurtre » sur la personne du Havrais agressé.
 Choqués, les deux policiers auteurs des coups de feu, après avoir été auditionnés, ont été ramenés chez eux.
Selon Frédéric Desguerre, secrétaire régional du syndicat Unité-SGP-Police, « il apparaît, selon les premiers éléments de l’enquête, que la légitime défense est caractérisée et avérée.
L’action de la police a permis de sauver la vie d’un jeune homme ».
 D’après nos informations, la scène a été filmée par les caméras de vidéosurveillance installées sur la voie publique. Les images corroboreraient la thèse de la légitime défense.

Abdoulaye Camara était connu de la justice et de la police pour «vol à main armée», «vol avec violences», «violences sur agent de la force publique» et «trafic de stupéfiants».

 Il a été condamné en 2005 par la Cour d’assises de l’Eure pour un hold-up.

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