14/02/2015 – BUDAPEST (NOVOpress)
Au moment de l’éclatement de l’ex-Yougoslavie les États-Unis ont appuyé la création d’une nation musulmane indépendante dans la province Serbe du Kosovo et justifier ainsi leur intervention aérienne de 1999 sans aucun mandat international.
Une pression massive a été appliquée par les Etats-Unis pour obtenir des pays européens la reconnaissance de ce nouvel état.
L’Espagne, la Grèce et plusieurs nations d’Europe orientale ont refusé.
Cet état artificiel quasi mafieux qui comme actuellement en Syrie a été un pôle d’attraction pour de nombreux djihadistes du monde entier est maintenant en totale décomposition économique.
Cette situation entraine un exode massif des musulmans du Kosovo dont beaucoup vivent maintenant illégalement dans des pays comme la Hongrie et l’Autriche.
Depuis l’été dernier on estime que 150.000 Kosovars, pour la plupart musulmans albanais, ont quitté le Kosovo.
Soit 8 % de l’ensemble de la population.
Ces immigrés en situation irrégulière affluent à travers la Serbie en particulier vers la Hongrie, l’Autriche, la Suisse et l’Allemagne.
Et alors que dans sa lutte contre la Serbie chrétienne le Kosovo était un importateur de djihadistes étrangers, il est maintenant devenu exportateur.
Le Kosovo a été un des premiers endroits en Europe à voir un grand nombre de musulmans partir pour se battre en Syrie avec l’Etat Islamique et l’Albanais est une des six langues utilisées par l’EI dans ses publications.
Les immigrés Kosovars – jeunes adultes, familles et adolescents – ne fuient ni la famine, ni la guerre.
Plus de la moitié des Kosovars aptes au travail sont au chômage dans un pays où seulement la corruption peut vous garantir un emploi.
Chaque nuit des bus remplis de Kosovars traversent la campagne serbe et s’arrêtent juste devant la Hongrie.
Après un bref repos les voyageurs forment des groupes pour traverser la frontière hongroise à pied (photo en Une).
Au cours de ces six derniers jours, presque 8 000 Kosovars ont été arrêtés à la frontière après avoir tenté d’entrer illégalement dans le pays. La police estime qu’ils ne stoppent que seulement 20 % d’entre eux.
Dans Asotthalom, le village frontière en Hongrie où la plupart passent, le maire réclame une barrière sécurisée alors que les migrants submergent son village.
“Beaucoup de ces gens ont des smartphones et se guident avec leurs GPS. Peu de mes électeurs chez qui ils demandent de l’aide en pleine nuit peuvent se permettre d’avoir des téléphones comme eux » déclare-t-il.
« Tout a commencé l’été dernier avec plusieurs dizaines d’entrées illégales par jour. Maintenant, c’est plusieurs milliers », ajoute Laszlo Torockai, ce maire d’Asotthalom, un village de 4 000 personnes.
« Il y a tant de migrants sur la route jusqu’à Szeged que nos propres habitants sont incapables d’arriver à l’heure pour leur travail » dit aussi Mr. Toroczkai.
Mais ces Kosovars ne veulent pas rester en Hongrie.
La plupart d’entre eux se dirigeront vers l’Allemagne, l’Autriche et d’autres pays européens.
De son côté un homme politique autrichien, Johann Gudenus, dit que les Etats-Unis doivent assumer la responsabilité de l’afflux.
«Il est clair que la sécession du Kosovo et de la Serbie, ainsi que sa reconnaissance hâtive comme état indépendant, a été une erreur. L’actuelle vague de réfugiés confirme que le Kosovo ne peut pas vivre en tant qu’Etat », a déclaré J. Gudenus.
Il a rappelé que la création de « l’Etat du Kosovo » a été le souhait des Etats-Unis, ajoutant que le droit international n’a pas été respecté au cours du processus d’accession à l’indépendance parce qu’il n’y n’a eu aucun référendum, et c’est pourquoi les Etats-Unis doivent assumer la responsabilité de leurs actes politiques.
L’homme politique a également déclaré que les capacités d’accueil de l’Autriche sont submergées.
La Hongrie n’a aucun garde-frontière proprement dit, puisque avec l’Union Européenne cette force a été intégrée à la police.
Laszlo Torockai, le maire d’Asotthalom, a trois gardes champêtres, en uniforme, avec des jeeps, et 18 bénévoles pour aider à surveiller les environs.
Ils répondent aux appels du public, mais ne font que repousser les clandestins vers la ville la plus proche.
“La police ne représentent guère plus qu’un service de taxi. Ils les emmènent dans le centre de réfugiés à Szeged, prennent leurs empreintes, puis les laisse poursuivre leur voyage, » dit le maire.
Drita a 23 ans, il vient de Mitrovica.
Il va avec son frère en Allemagne, dit-il. « La mafia contrôle tout à Mitrovica ».
Arafat a 37 ans, et porte son fils de sept mois et avec trois autres enfants – âgés de 11 à 7 ans – avance le long de la route, tandis que sa femme s’occupe d’un bébé de 2 ans dans son landau.
Arafat vient de Vushtrri et n’a aucune profession, dit-il.
La raison de ce soudain exode, selon plusieurs migrants, est un assouplissement des restrictions de voyage leur permettant de quitter le Kosovo et de voyager à travers la Serbie.
Une fois qu’ils sont en Hongrie ils sont à l’intérieur de la zone de Schengen de l’Union Européenne où voyager sans passeport signifie qu’il est plus facile d’aller plus loin à l’Ouest.
« Il y a un débat croissant en Europe sur les liens entre immigration massive et terrorisme », dit le maire, Laszlo Toroczkai.
« Mais avec cette frontière grande ouverte, vous pourriez apporter des canons, lance-roquettes, même un tank, et personne ne le remarquerait. »
Sa solution serait une barrière, avec des caméras de vision nocturne et un service de contrôle des frontières approprié.
Le Parlement Hongrois doit en débattre avec d’autres propositions dans les prochaines semaines.
Sources : BBC et Wikipédia.
Crédit illustrations : DR.
Publié le 14 février 2015 - Modifié le 14 février 2015
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