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jeudi 26 février 2015

Départ en Syrie : au tour des parlementaires !


 
 
Le 26/02/2015
 
 
L’initiative est heureuse parce que, ainsi que l’a affirmé Jacques Myard, "rien n’est tout noir, rien n’est tout blanc".
 
Quelle belle et heureuse initiative que celle des quatre parlementaires français, d’être ainsi allés voir sur ses terres Bachar el-Assad, ce tyran honni de l’Occident, des États-Unis, de l’Europe, des pétromonarchies.
Deux sénateurs, Jean-Pierre Vial (UMP, Savoie), président du groupe d’amitié France-Syrie, et François Zocchetto (UDI, Mayenne) se sont joints à leurs homologues députés, Gérard Bapt (PS, Haute-Garonne), président du groupe d’amitié France-Syrie au palais Bourbon, et Jacques Myard (UMP, Yvelines) pour discuter avec le « grand ordonnateur de la répression qui a fait des dizaines de milliers de morts depuis 2011″, rapporte Le Monde.
En effet, tout juste le fils d’Hafez el-Assad trouve-t-il grâce aux yeux d’un autre tyran, l’immonde Vladimir Poutine…
Dans cette escapade entourée, sinon du plus grand secret, au moins d’une très grande discrétion, les pro-Assad salueront le courage des parlementaires français quand les anti les traiteront sans aucun doute de « collabos ».
Les plus retors diront : « Encore un départ en Syrie. Même les politiques sont touchés ! »
Ce voyage était strictement privé, à en croire les représentants du peuple français.
Jacques Myard a assuré avoir payé sur ses deniers personnels sa nuit d’hôtel à Beyrouth qui, il est vrai n’est distante de Damas que d’une centaine de kilomètres.
Outre leur entretien d’une heure avec Bachar el-Assad, les deux députés et les deux sénateurs ont visité un hôpital, ont rencontré le président de l’Assemblée du peuple, Mohamed Jiham Laham, et le mufti de la République, Ahmad Badreddin Hassoun.
L’initiative est heureuse parce que, ainsi que l’a affirmé Jacques Myard, « rien n’est tout noir, rien n’est tout blanc » et qu’il est sans doute nécessaire de clarifier l’exercice diplomatico-militaire auquel se livre la France en ce moment.
 Il n’existe pas de contradiction dans le discours diplomatique français : depuis l’élection de François Hollande, la Syrie est au banc des accusés et la France soutient clairement les rebelles anti-Bachar, qui eux-mêmes sont alliés de Daech, Al-Qaïda et consorts, faisant ainsi de notre pays l’allié objectif de l’État islamique (EI).

Sauf que la France combat avec vigueur les islamistes dans la BSS (bande sud-sahélienne).

 Sauf que la France a envoyé le porte-avions Charles-de-Gaulle pour bombarder des positions de l’EI en Irak…
Oui, vraiment, rien n’est tout blanc ou tout noir.
Une chose est certaine : les parlementaires français ne sont pas allés donner des gages de bienveillance au président syrien.
Ils n’en avaient pas le mandat.
 Mais peut-être lui ont-ils assuré, sinon confirmé, que les Français, dans leur ensemble, étaient derrière lui et avec lui, pour éradiquer le fléau islamiste.
Peut-être lui ont-ils fait passer le message qu’après l’Irak et la Libye, il valait peut-être mieux une autocratie laïque qui tienne une région plutôt qu’une pseudo-démocratie aux mains de dangereux religieux qui la déstabilise complètement…
Ce voyage aura également ouvert une brèche dans la diplomatie française, qui a fermé son ambassade à Damas en 2012 et a décrété « infréquentable » le chef de l’État syrien.

 La droite, venue en force, a sans doute pris un malin plaisir à tacler Laurent Fabius et François Hollande sur leurs chasses gardées. La séparation des pouvoirs a parfois du bon.

Sur la photo de famille, il ne manquait plus que BHL…

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