Le 03/01/2015
Caroline Artus
Quand Vladimir Poutine enchaîne les "Nous" qui réchauffent et qui unissent, François Hollande, lui, parle du "droit à mourir dans la dignité".
Quelles différences entre la présentation de ses vœux aux Français par le président de la République, et celle formulée par le président Vladimir Poutine ?
Le second parle de son pays comme il parlerait à la femme aimée ; il touche le cœur de ses « chers amis », tandis que le premier parle – mal – à ses compatriotes de « la France, c’est un grand pays », « la France, elle prend ses responsabilités », « la France, c’est une diplomatie active », « la France, elle fait avancer l’Europe », « la France, c’est une espérance ».
Cette litanie de mots creux renvoie à une France personnifiée mais désincarnée.
Pire : elle donne l’image d’un pays abstrait, vidé de sa substance : nous, les Français.
Imaginons Hollande s’adressant à l’être aimé :
« Notre couple, c’est une espérance ; notre couple, il est très grand ; notre couple, il prend ses responsabilités ; notre couple, il nous fait avancer tous les deux ». Pas sûr que l’être en question se sente compris…
Alors, à lire les vœux de Vladimir Poutine, on regretterait presque de ne pas être russe.
En effet, ce président utilise le pronom « Je » une seule fois (et encore) dans l’unique but de « remercier » ses « chers amis » pour « leur solidarité, leur sens de la justice et leur sens de l’honneur ».
Un président gratifiant et fier de son peuple, ça change.
Quand Vladimir Poutine enchaîne les « Nous » qui réchauffent et qui unissent, quand il souligne avec force chaleur l’importance des parents et des amis, quand il évoque chacun pensant « avant tout à la prospérité de sa famille, santé et bonheur à ses proches », François Hollande, lui, parle du « droit à mourir dans la dignité ».
Quand le président russe associe son peuple aux « tâches à accomplir », le président français se congratule d’avoir suivi le cap qu’il s’est fixé.
Quand le Russe parle des Jeux olympiques de Sotchi organisés et remportés par son pays, le Français veut un « grand plan numérique à l’école ».
Quand les vœux de Poutine se concentrent sur son peuple dans son entier, sans jamais évoquer ses adversaires politiques, ceux de Hollande ne peuvent s’empêcher d’égratigner les siens et de mépriser leurs électeurs.
Quand le président Poutine parle d’amour de la patrie, « l’un des sentiments les plus puissants et nobles », le président Hollande déclare cause nationale la lutte contre le racisme et l’antisémitisme, mais intime l’ordre de ne pas stigmatiser une religion… qu’il se garde de nommer.
Quand, en Russie, le chef de l’État appelle à l’efficacité, à la créativité et à la productivité de chacun de ses citoyens, en France, son chef cause pénibilité et calcul des droits à la retraite.
Jusqu’à sa conclusion, Vladimir Poutine sera au cœur à cœur avec son peuple : « L’heure est venue d’adresser nos vœux les plus chaleureux à nos proches. De les remercier pour leur compréhension et leur fidélité, pour leur patience et leur sollicitude. »
François Hollande, derrière une table rase, terminera son discours en lançant les dés : « Audace » ? « Action » ? ou… « Solidarité » ?
Le 31 décembre, qu’est-ce qu’on aurait aimé être russe !
Le second parle de son pays comme il parlerait à la femme aimée ; il touche le cœur de ses « chers amis », tandis que le premier parle – mal – à ses compatriotes de « la France, c’est un grand pays », « la France, elle prend ses responsabilités », « la France, c’est une diplomatie active », « la France, elle fait avancer l’Europe », « la France, c’est une espérance ».
Cette litanie de mots creux renvoie à une France personnifiée mais désincarnée.
Pire : elle donne l’image d’un pays abstrait, vidé de sa substance : nous, les Français.
Imaginons Hollande s’adressant à l’être aimé :
« Notre couple, c’est une espérance ; notre couple, il est très grand ; notre couple, il prend ses responsabilités ; notre couple, il nous fait avancer tous les deux ». Pas sûr que l’être en question se sente compris…
Alors, à lire les vœux de Vladimir Poutine, on regretterait presque de ne pas être russe.
En effet, ce président utilise le pronom « Je » une seule fois (et encore) dans l’unique but de « remercier » ses « chers amis » pour « leur solidarité, leur sens de la justice et leur sens de l’honneur ».
Un président gratifiant et fier de son peuple, ça change.
Quand Vladimir Poutine enchaîne les « Nous » qui réchauffent et qui unissent, quand il souligne avec force chaleur l’importance des parents et des amis, quand il évoque chacun pensant « avant tout à la prospérité de sa famille, santé et bonheur à ses proches », François Hollande, lui, parle du « droit à mourir dans la dignité ».
Quand le président russe associe son peuple aux « tâches à accomplir », le président français se congratule d’avoir suivi le cap qu’il s’est fixé.
Quand le Russe parle des Jeux olympiques de Sotchi organisés et remportés par son pays, le Français veut un « grand plan numérique à l’école ».
Quand les vœux de Poutine se concentrent sur son peuple dans son entier, sans jamais évoquer ses adversaires politiques, ceux de Hollande ne peuvent s’empêcher d’égratigner les siens et de mépriser leurs électeurs.
Quand le président Poutine parle d’amour de la patrie, « l’un des sentiments les plus puissants et nobles », le président Hollande déclare cause nationale la lutte contre le racisme et l’antisémitisme, mais intime l’ordre de ne pas stigmatiser une religion… qu’il se garde de nommer.
Quand, en Russie, le chef de l’État appelle à l’efficacité, à la créativité et à la productivité de chacun de ses citoyens, en France, son chef cause pénibilité et calcul des droits à la retraite.
Jusqu’à sa conclusion, Vladimir Poutine sera au cœur à cœur avec son peuple : « L’heure est venue d’adresser nos vœux les plus chaleureux à nos proches. De les remercier pour leur compréhension et leur fidélité, pour leur patience et leur sollicitude. »
François Hollande, derrière une table rase, terminera son discours en lançant les dés : « Audace » ? « Action » ? ou… « Solidarité » ?
Le 31 décembre, qu’est-ce qu’on aurait aimé être russe !
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