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vendredi 2 janvier 2015

La prime des recteurs d'académie fait grincer des dents.

Marie-Christine Corbier / Journaliste |
 
 
 
Najat Vallaud-Belkacem, la ministre de l'Education nationale. - Photo Nicolas Tavernier/Réa
 
La prime annuelle des recteurs vient d'augmenter de 10.000 euros.
 
Sur le réseau social Twitter, enseignants et syndicats se déchaînent contre ce qu'ils estiment être un bonus « indécent » pour les recteurs d'académie.
Un arrêté ministériel du 23 décembre vient de porter l'« indemnité de responsabilité » annuelle de ces derniers à 25.620 euros.
 Soit une hausse de 10.000 euros par rapport au niveau précédent, fixé en 2010.
  « Crise de recrutement chez les recteurs (humour), l'Etat (augmente) leur prime annuelle », ironise le principal syndicat d'enseignants du second degré, le SNES-FSU.
 « La part fixe de la prime est désormais de 25.620 euros pour tout recteur, contre 15.200 euros jusqu'ici, mais la part variable qui s'ajoute est maintenue, pouvant aller jusqu'à 45 % de cette somme, soit 37.140 euros maximum », tonne le SNES-FSU de Lille sur son site Internet.
 Le syndicat relève que cette prime « correspond au salaire annuel d'un certifié/conseiller principal d'éducation/professeur des écoles au dernier échelon de la hors classe ».

Rectifier une anomalie

« Ce n'est ni une fleur ni un cadeau fait aux recteurs, se défend l'entourage de la ministre de l'Education nationale, Najat Vallaud-Belkacem.
 On rectifie une anomalie, car les recteurs gagnaient moins que leurs subordonnés - inspecteurs d'académie et secrétaires généraux. »
 Les recteurs avaient été « oubliés » des revalorisations précédentes des autres personnels d'encadrement et subissaient « un énorme retard ».
Le moment de l'annonce était-il opportun, alors que les syndicats n'ont eu de cesse, ces derniers mois, de réclamer la revalorisation de telle ou telle catégorie de personnel ?

  « Cela aurait dû être fait il y a un an et demi, mais le dossier a pris du retard », plaide-t-on au ministère.
 Où l'on estime problématique qu'un inspecteur général ou un universitaire ayant des responsabilités perde jusqu'à 1.000 euros mensuels en devenant recteur.

  « La fonction a beau être passionnante, il n'est pas normal de devoir travailler plus, avoir davantage de responsabilités et gagner moins, poursuit cette même source. De même qu'il serait absurde de reprocher à un professeur en fin de carrière de gagner 3.500 euros alors qu'un ouvrier en perçoit 1.200. »
 
A quand une « revalorisation spectaculaire » pour tous les personnels, interroge néanmoins le SNES-FSU de Bretagne.
 « Voir les recteurs décrocher dans la hiérarchie de l'encadrement supérieur est une chose. Il n'empêche que la grande masse des crédits catégoriels va aux personnels enseignants et non enseignants, tandis que les recteurs ne sont que trente », rétorque-t-on au ministère.
Marie-Christine Corbier, Les Echos

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