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mercredi 14 janvier 2015

Et pendant qu’on pleure, ils nous font les poches !




 Le 14/01/2015
Comme l’a dit François Hollande pour les emplois aidés : « Pas grave, c’est l’État qui paye. »
 
Le 10 janvier (samedi dernier, donc), au lendemain de la dernière tuerie qui achevait cette semaine barbare, pendant que la France en état de choc descendait spontanément en masse dans les rues, préfigurant la manifestation historique du lendemain, que faisaient Manuel Valls et Ségolène Royal ?
 Je vous le donne en mille : ils signaient entre deux mouchoirs et en douce le décret lançant la construction de la ligne à grande vitesse (LGV) Poitiers-Limoges.
Une ineptie à 2 milliards d’euros !
115 km de voies au prix du platine.
 Contre l’avis négatif du Conseil d’État début décembre.
Contre la mise en garde de la Cour des comptes en octobre dernier, laquelle dénonçait déjà et en pure perte « les folles dérives du TGV ».
Un rapport qui établissait que « le maillage extrêmement large du territoire – pour satisfaire tous les élus — est une hérésie économique. Les TGV desservent ainsi 230 gares en France, un outil d’aménagement du territoire ruineux. »


Une commission nommée « Mobilité 21 » avait pourtant été chargée par le gouvernement de « fixer en 2013 des priorités aux grands projets d’infrastructures », comme le rappelle Le Figaro.
 Et elle a rendu sur cette ligne un avis négatif. Qu’importe.
Comme le confie le député UDI Bertrand Pancher au quotidien, il s’agit là à l’évidence d’« une décision guidée par l’intérêt particulier qui prend le pas sur l’intérêt général ».
L’intérêt particulier d’un certain François Hollande assurément, qui se vit toujours en président du conseil général de Corrèze. Hollande qui ne voudrait pas fâcher sa marraine Bernadette Chirac, qui crèvera elle aussi les griffes plantées dans son fauteuil d’élue.
 Hollande qui s’est rabiboché avec Ségolène Royal, qui lui sert désormais de soldat à tout faire et à qui il ne refuse rien, pas plus le fiasco de l’écotaxe que ses caprices ferroviaires.
Des gares vides, il n’en manque pas sur le trajet de nos TGV.
Vendôme, Châtellerault, Le Creusot, pour ne citer qu’elles, ou encore celle du Futuroscope de Poitiers, par exemple, qui ne voit parfois passer en hiver qu’un seul voyageur par jour.
Le groupe ferroviaire SNCF et RFF traîne déjà un boulet de 44 milliards d’euros de dettes.
Certaines lignes sont déficitaires à plus de 80 %.
Et qu’importe « l’écologie » dont on nous rebat pourtant les oreilles.

Avant que n’éclatent les tueries islamistes, la France a vécu un pic de pollution, particulièrement aigu dans la vallée de Chamonix.

 On a même interrompu un moment le trafic des camions les plus pollueurs sous le tunnel du Mont-Blanc.

S’inquiète-t-on alors du ferroutage moribond ?

 Non. On continue de s’écharper sur le tracé du TGV Lyon-Turin.

Un problème ? Aucun.

Comme l’a dit François Hollande pour les emplois aidés : « Pas grave, c’est l’État qui paye. »

Mais dis-moi, mon gros, c’est qui, « l’État » ?

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