27/11/2014 22:26:09 - Melun (AFP) - Par Eve SZEFTEL - © 2014 AFP
Le "pire jour" de leur carrière. Les collègues de Romain Lacour, un CRS rendu infirme par le jet d'un pavé, ont raconté jeudi devant les assises de Seine-et-Marne ces minutes terribles où ils l'ont vu, le "crâne ouvert en deux", tituber "comme une bête blessée".
Ils étaient quatorze, ce 2 mars 2011, à patrouiller aux abords de la gare RER de Noisiel.
Un jour de marché, où règne une ambiance "bon enfant".
Le groupe dont fait partie Romain Lacour procède à un contrôle d'identité quand, soudain, son collègue Laurent Bonocini voit tomber "comme des oiseaux, dans un grand vacarme".
En réalité, ce sont des pavés jetés depuis le toit d'un immeuble de 20 mètres de haut, dont l'un, de 2,3 kg, atteint le jeune homme en pleine tête, à 73 km/h.
"Je le vois qui titube, s'écroule, cherche à se relever, comme une bête blessée", a témoigné M. Bonocini au troisième jour du procès des trois auteurs présumés de ce "caillassage".
Avec un débit lent, Jérôme Petitdemange, qui a prodigué les premiers secours, a raconté cette vision qui, depuis quatre ans, le hante: "J'ai vu son cuir chevelu se déchirer, laissant apparaître son crâne d'un blanc couleur ivoire...
Romain qui vacille, et le sang qui commence à se répandre."
Il tente de stopper l'hémorragie avec son calot de police.
"J'avais les mains dans le sang chaud de mon collège, ce sang que nous n'arrivions pas à arrêter", raconte-il d'une voix hachée par l'émotion.
Pascal Mathieu, un ami du père de Romain, lui-même ancien CRS, décrit à son tour la "plaie béante, le crâne ouvert en deux".
Sur le moment, il est convaincu qu'il ne s'en sortira pas.
- Couper sa viande, faire ses lacets -
Pour tous, leur collègue et ami est "le gars parfait".
Sportif de haut niveau, il avait atteint l'excellence dans plusieurs disciplines.
Mais cette passion relève désormais du passé.
Ici, pas d’affaire de gros sous, pas de starlette beur en taule, pas de valise de billets à l’UMP. Simplement la croix du Christ qui s’efface.
On apprend en effet ce 27 novembre que le club de football le plus puissant du monde, le Real de Madrid, a choisi de renier son âme pour une poignée de dollars.
En effet, la petite croix chrétienne – laquelle figure au sommet du logo du Real – a été supprimée quand ce logo apparaît sur la carte de crédit du partenaire du club, la Banque nationale d’Abou Dhabi.
Cette carte faisant également office de carte d’abonnement au Real.
Selon le quotidien sportif Marca, il s’agissait « de ne pas froisser les clients musulmans ».
Le Real Madrid, club naguère traditionaliste si l’en fut, club de Franco et de la droite espagnole, continue à gommer son identité et à s’ouvrir à de nouveaux marchés.
La venue et la mise en avant de l’insipide Karim Benzema, qui a fait exploser les ventes de T-shirts en banlieue « française » et dans les pays arabes, en est la preuve.