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vendredi 24 octobre 2014

Roubaix : agressée par une bande de filles devant des passants indifférents.

A.R. | Publié le 24.10.2014, 07h59 | Mise à jour : 09h17
 
 
ILLUSTRATION. C'est à l'entrée du métro Croix-Mairie, près de Roubaix (Nord) qu'une jeune étudiante de l'université de Lille s'est fait agresser par des filles devant des passants qui n'ont rien fait pour l'aider.

ILLUSTRATION. (Google Maps)


 C'est à l'entrée du métro Croix-Mairie, près de Roubaix (Nord) qu'une jeune étudiante de l'université de Lille s'est fait agresser par des filles devant des passants qui n'ont rien fait pour l'aider.
 
Elle n'avait rien fait, ne les connaissait pas.
Une étudiante de 18 ans s'est fait agresser par un groupe de filles, début octobre, alors qu'elle s’apprêtait à prendre le à Croix, près de Roubaix (Nord).
 Ce vendredi, ses parents s'indignent dans la presse du fait que personne n'ait bougé en la voyant rouée coups par ses assaillantes. 
Les caméras de vidéosurveillance confirment les dires de la jeune fille : les passants n'interviennent pas alors qu'ils ne peuvent ignorer la scène.

Ce matin du 2 octobre, Louise* se dirige vers le métro Croix-Mairie pour se rendre, comme tous les jours, l’université catholique de Lille où elle suit ses d’économie, rapporte ce vendredi La Voix du Nord.
Au moment de descendre dans la bouche de métro, trois filles l'interpellent pour la voler.
La jeune étudiante refuse de donner ses affaires, se fait tirer les cheveux puis tombe sous les coups de pieds et de poings de la bande.
 Une partie de ses affaires sont dérobées et ses blessures au visage lui valent une hospitalisation et deux jours d’incapacité totale de travail (ITT).
 Aujourd'hui, Louise n'ose plus prendre le métro toute seule.

«On espère que l’image de notre fille tabassée vous hante»

La cause de son traumatisme n'est pas seulement l'agression, racontent ses parents dans le journal local.
 A cette heure matinale, de nombreuses personnes empruntent cette bouche de métro.
 Or, personne n'a bougé en voyant Louise se faire tabasser.
 Le commissariat de Roubaix a reçu au moins un appel signalant les faits mais aucun passant ne s'est arrêté pour aider la jeune fille.


«Est-ce que ces personnes ont pu travailler ou aller en cours ce jour-là sans que cette scène ne leur revienne à l’esprit ?», s’interroge sa mère.
Et d'ajouter, en colère : «Je parle là de lâcheté ! Quel argument dois-je avancer quand ma fille me dit : "Il y avait du monde autour de moi et personne n’intervenait" ? Je ne peux quand même pas lui répondre que les gens ont peur de réagir face à des gamines de 17 ou 18 ans!»
Les trois assaillantes de Louise n'ont pas encore été interpellées, malgré des vidéos de surveillance montrant bien l'agression.
 Ses parents ne lancent pas véritablement d'appel à témoins.
 Ce qu'ils veulent, c'est marquer les esprits : «On espère que vous avez des remords et que l’image de notre fille qui se fait tabasser vous hante», s'indignent-ils plutôt.

En avril dernier, une histoire similaire à Lille

Les enquêteurs prennent l'affaire très au sérieux et constatent une violence égale à celle infligée par des agresseurs masculins.
 Dans le Nord et ailleurs, les affaires impliquant des «bandes de filles» se multiplient.
A Lille, l'histoire de Louise rappelle celle d'une autre victime, agressée sexuellement dans le métro en avril dernier devant des passagers indifférents.
«Les gens m'ont laissée me faire agresser», déplorait alors la jeune femme, dont le cas avait déclenché une émotion quasi-nationale.
A l'époque, leparisien.fr avait demandé à ses lecteurs s'il fallait poursuivre les témoins qui n'ont pas réagi dans le métro ? 75,5% avaient répondu oui.

AUDIO. Agression à Lille : «J'ai demandé du secours, j'ai crié à l'aide»
 

 
Non-assistance à personne en danger, un délit dur à prouverCaractériser l'attitude d'un certain nombre de témoins comme étant de la «non-assistance à personne en danger» - un fait passible de cinq ans d'emprisonnement et 75 000 euros d'amende - relève d'un exercice très «délicat», confiait en avril dernier une source proche de l'enquête de la jeune fille agressée dans le métro lillois.«Etablir les faits en regardant toutes les bandes vidéo qui ont été saisies et placées sous scellés va prendre des jours», prévenait-on à l'époque, en soulignant qu'il faudra ensuite «identifier» les inconnus éventuellement repérés pour attitude répréhensible au regard de la loi. S'abstenir d'intervenir pour aider une personne en danger est passible des tribunaux, encore faut-il démontrer que les témoins pouvaient agir «sans risque pour eux-mêmes ou pour autrui».«La législation condamne l'indifférence, mais n'impose pas l'héroïsme», avait alors résumé le professeur Jean Pradel, ancien magistrat et enseignant reconnu à l'Institut d'études judiciaires de Poitiers. A ce stade, l'agresseur a été interpellé mais personne d'autre n'a pour l'instant été inquiété.VIDEO. Agression d'avril dernier: une pour non-assistance à personne en danger

 

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