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dimanche 5 octobre 2014

Landes : l’entrepreneur touchait le RSA et ne déclarait pas ses employés.

L'homme avait un sens aiguisé des affaires.
 Il avait commencé par ouvrir une boucherie-charcuterie halal baptisée « Au cœur de l'Orient », avenue Saint-Vincent-de-Paul à Dax, puis un magasin de vente de recharges et de cigarettes électroniques à l'enseigne Clop Elec, toujours dans la même artère.
 Il contrôlait également deux sociétés de sécurité, dont Côte basque intervention, qui avait pignon sur rue dans la région.
 
Plus récemment, l'entrepreneur avait décidé de se lancer « dans le spectacle », en ouvrant un lieu où les messieurs désœuvrés auraient pu se rincer l'œil chaque soir, avec d'aguichants spectacles de strip-tease.
Mais voilà, la success-story entrepreneuriale a pris fin il y a quelques jours, quand les policiers dacquois, alertés sur les méthodes de management peu orthodoxes du Tycoon du Sablar, ont fourré leur nez dans ses affaires.

Un escroc présumé

Au terme d'une enquête minutieuse entamée il y a plusieurs mois, c'est moins le profil d'un homme d'affaires inspiré que d'un escroc présumé qui se révèle au grand jour.
Bien que gérant de fait de toutes ses filiales, l'homme était totalement fantôme aux yeux du fisc, de l'Urssaf et des registres des chambres du commerce et des métiers des Landes.
Il touchait chaque mois les minima sociaux pour vivre (RSA), se loger (APL) et se soigner (CMU).
 Et cerise sur le gâteau, il était frappé d'interdiction de gérer une entreprise, après avoir conduit à la faillite dans des conditions douteuses, une société de négoce automobile à Mimbaste, en Chalosse.
C'est sa femme qui était déclarée officiellement, aux yeux de l'administration. Néanmoins, le manège n'a trompé personne.
Travail dissimulé, détention de faux administratifs, fraude à la caisse primaire d'assurance-maladie, faux en écriture privée, non-déclaration de revenus, entorses multiples à la législation sur le travail et la réglementation des commerces de bouche…

C'est une caverne d'Ali Baba des infractions que les fins limiers du commissariat ont découvert lorsqu'ils ont tapé du pied dans la fourmilière.

Abattoir au fond du jardin

Tout a débuté un peu par hasard, quand un collaborateur interpellé dans une autre affaire a révélé le pot aux roses.
 Il lui arrivait incidemment d'égorger des poulets et des canards au fond du jardin, derrière la boucherie charcuterie halal, contre un billet de 50 euros.
 Naturellement, les services vétérinaires n'étaient pas au parfum.
La vingtaine de collaborateurs des sociétés n'était pas déclarée non plus.
Aucun ne cotisait pour sa retraite ou son chômage.
 Par ailleurs, l'enquête aurait révélé que le couple roulait dans des véhicules gagés et avait des ardoises.
La boucherie charcuterie halal est fermée depuis février.
Les voisins ont sonné l'alerte à l'époque pour des odeurs pestilentielles.
 Les services vétérinaires ont découvert de la viande avariée en train de se décomposer dans les chambres froides arrêtées.
Toute cette affaire a été transmise au parquet et devrait prospérer devant la justice.

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