JEAN-PIERRE AMARGER
Photo PIERRE SALIBA
A Villeneuve-lès-Béziers, des jeunes sèment le trouble dans les rues de la commune, au vu et au su de la police municipale.
Environ 80 personnes passablement sur les nerfs se sont invitées, mardi soir, au conseil municipal de Villeneuve-lès-Béziers.
Leur intention : clamer aux élus toutes leurs inquiétudes et leur colère face à un phénomène qui prend de plus en plus de place dans leur vie de tous les jours, les incivilités de certains jeunes, mais aussi des trafics de stupéfiants dont ils se disent victimes collatérales.
Et donc, mardi soir, c'était la foire d'empoigne entre les élus et les manifestants.
Des commissions pour cerner les problèmes
Premier grief et non des moindre l'inactivité de la police municipale.
"Virez ces fainéants et mettez-nous des mecs compétents. Vous ne vous rendez pas compte dans quelle galère nous sommes. Vous devriez avoir honte de nous laisser vivre dans de telles situations, hurlaient les habitants au conseil. Vous êtes là pour protéger la population et vous ne faites rien. Il n'y a aucune autorité dans cette commune et vous attendez qu'un drame arrive et ce sera une victime de ces jeunes qui va payer."
Tout le monde l'a bien entendu, les élus n'étaient pas à la fête.
"Nous sommes conscients des carences de notre police municipale, mais vous ne pouvez pas dire que nous ne faisons rien, hurle, pour se défendre, le premier adjoint de la commune qui remplace le maire, malade. Mais nous faisons aussi avec la police nationale que nous avons".
Et il propose de mettre en place des commissions pour cerner l'ensemble des problèmes.
La colère explose
"Non, pas de commission, rétorque un habitant. Les commissions ça ne sert à rien. Mettez nos policiers au travail, ils ont mieux à faire que de se faire embrasser à tous les coins de rue par les minettes qu'ils croisent."
Et l'adjoint de répondre : "C'est notre objectif."
Mais dans la salle, il y a tellement de bruit, tellement de cris que personne n'écoute personne.
La colère explose et, finalement, une conseillère finit par lâcher : "Je n'ai pas été élue pour vivre le drame de Bessan où un riverain a sorti un fusil pour régler des problèmes d'incivilité. Il a tué un gamin et en prison, il s'est suicidé."
Et tout de suite un père de famille surenchérit : "Dans les jardinières ce ne sont pas des sachets de drogue que l'on trouve. Ce sont des armes, oui des armes. Et les policiers ils sont où ?"
Le premier adjoint, excédé, demande l'évacuation de la salle du conseil et les habitants qui n'écoutent pas scandent : "Démission, démission… Cette ville est une vraie fange. Si vous n'êtes pas capable d'assumer vos fonctions démissionnez, nous allons élire un autre maire."
Ambiance !
Finalement le calme est revenu, mais le conseil s'est tenu à huis clos avant que des habitants ne soient reçus par les élus, tard dans la soirée.
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