Le 1 septembre 2014
Roland Hureaux
Relance de l'action gouvernementale ? Peut-être, mais sur la même ligne durcie.
Le nouveau gouvernement Valls est loin de n’être qu’un replâtrage destiné à se débarrasser de quelques forts en gueule.
Malgré le maintien d’un certain nombre de poids lourds (Fabius, Sapin, Le Drian, Cazeneuve, Ségolène Royal) à des ministères-clefs, l’annonce du nouveau gouvernement n’est pas neutre : elle représente une triple provocation.
Vis-à-vis de la gauche historique d’abord, par la nomination d’un jeune banquier réputé ultralibéral à l’Économie.
Hollande ne prend pas un double de Montebourg en plus calme, mais son antithèse.
L’aile gauche du PS et, par-delà, ses anciens alliés d’extrême gauche ne sont pas seulement sanctionnés par le départ de quelqu’un qui pouvait passer pour leur porte-parole mais, comme pour bien enfoncer le clou, on le remplace par ce qu’ils détestent le plus : le mélange ambigu, déjà illustré par Strauss-Kahn et Cahuzac, de l’étiquette socialiste et du monde de l’argent.
Et si cette nomination se veut un signal fort adressé aux marchés financiers et aux instances de Bruxelles, on peut douter qu’il suffise à rétablir la crédibilité du gouvernement Hollande.
La deuxième provocation est, cette fois, vis-à-vis de la droite massivement descendue dans la rue en 2013 pour s’opposer au mariage dit « pour tous ».
Le combat s’est poursuivi sur la question de la fallacieuse théorie du genre à l’école.
Mise en veilleuse par Benoît Hamon, l’affaire ne pourra qu’être relancée par Najat Vallaud-Belkacem qui s’est avérée dans les précédents gouvernements comme une des plus ardentes propagandistes de la subversion des valeurs du mariage et de la famille, au point que non seulement Hervé Mariton a pu la qualifier de « Vietminh souriante » mais que même un Julien Dray la situe « sur la ligne des féministes ultras-américaines, qui sont en train d’émasculer les sexes ».
Sa nomination porte un message clair : l’Éducation nationale, ce n’est plus l’Instruction publique, pourtant si nécessaire, ce sera la rééducation des enfants à toutes les lubies de la gauche libertaire.
On sait à quel point la frange musulmane de la population, acquise à la gauche à 90 % en 2012, s’en est détachée au point de s’abstenir massivement aux municipales, entre autres à cause de la théorie du genre, aucun parent musulman ne souhaitant que l’école publique porte atteinte à la virilité de son garçon (comme à la féminité de sa fille !).
Il n’est pas sûr que ses origines sauvent à cet égard Najat Vallaud-Belkacem d’une confrontation, au contraire.
Farida Belghoul contre Najat Vallaud-Belkacem, l’empoignade à la sortie des écoles promet d’être rude !
La troisième provocation est le maintien de Christiane Taubira à la Justice alors même que l’intéressée, qui concocte toujours sa réforme ultra-permissive de la procédure pénale, n’a guère caché son accord avec les thèses économiques de Montebourg, Hamon et Filippetti.
L’aspiration à une saine justice, qui fasse clairement la distinction du bien et du mal, et à la sécurité est partagée par tous les Français, spécialement les plus modestes, et n’est l’apanage d’aucun parti politique.
Elle est aussi une des missions séculaires de tout pouvoir régalien quel qu’il soit.
Mais ces trois provocations sont précisément ce qui fragilise le nouveau gouvernement.
Elles ont, en effet, en commun de viser le peuple : peuple de droite, peuple de gauche, qu’importe.
C’est le peuple dans son ensemble qui ne veut pas que la France soit livrée pieds et poings liés aux seules logiques financières, c’est le peuple dans son ensemble (pas seulement celui des sorties de messe, mais aussi celui des banlieues) qui refuse la théorie du genre.
C’est le peuple dans son ensemble qui veut la justice et la sécurité : ne font même pas exception les jeunes délinquants que Taubira prétend choyer, moins demandeurs – en fait – de circonstances atténuants que de repères clairs.
Relance de l’action gouvernementale ?
Peut-être, mais sur la même ligne durcie : libérale sur le plan économique, libertaire sur le plan des mœurs.
Mais aucun gouvernement ne saurait agir efficacement en prenant ouvertement de front, comme le font Hollande et Valls, les aspirations les plus légitimes des Français.
Gageons, dès lors, que ses jours sont comptés.
Malgré le maintien d’un certain nombre de poids lourds (Fabius, Sapin, Le Drian, Cazeneuve, Ségolène Royal) à des ministères-clefs, l’annonce du nouveau gouvernement n’est pas neutre : elle représente une triple provocation.
Vis-à-vis de la gauche historique d’abord, par la nomination d’un jeune banquier réputé ultralibéral à l’Économie.
Hollande ne prend pas un double de Montebourg en plus calme, mais son antithèse.
L’aile gauche du PS et, par-delà, ses anciens alliés d’extrême gauche ne sont pas seulement sanctionnés par le départ de quelqu’un qui pouvait passer pour leur porte-parole mais, comme pour bien enfoncer le clou, on le remplace par ce qu’ils détestent le plus : le mélange ambigu, déjà illustré par Strauss-Kahn et Cahuzac, de l’étiquette socialiste et du monde de l’argent.
Et si cette nomination se veut un signal fort adressé aux marchés financiers et aux instances de Bruxelles, on peut douter qu’il suffise à rétablir la crédibilité du gouvernement Hollande.
La deuxième provocation est, cette fois, vis-à-vis de la droite massivement descendue dans la rue en 2013 pour s’opposer au mariage dit « pour tous ».
Le combat s’est poursuivi sur la question de la fallacieuse théorie du genre à l’école.
Mise en veilleuse par Benoît Hamon, l’affaire ne pourra qu’être relancée par Najat Vallaud-Belkacem qui s’est avérée dans les précédents gouvernements comme une des plus ardentes propagandistes de la subversion des valeurs du mariage et de la famille, au point que non seulement Hervé Mariton a pu la qualifier de « Vietminh souriante » mais que même un Julien Dray la situe « sur la ligne des féministes ultras-américaines, qui sont en train d’émasculer les sexes ».
Sa nomination porte un message clair : l’Éducation nationale, ce n’est plus l’Instruction publique, pourtant si nécessaire, ce sera la rééducation des enfants à toutes les lubies de la gauche libertaire.
On sait à quel point la frange musulmane de la population, acquise à la gauche à 90 % en 2012, s’en est détachée au point de s’abstenir massivement aux municipales, entre autres à cause de la théorie du genre, aucun parent musulman ne souhaitant que l’école publique porte atteinte à la virilité de son garçon (comme à la féminité de sa fille !).
Il n’est pas sûr que ses origines sauvent à cet égard Najat Vallaud-Belkacem d’une confrontation, au contraire.
Farida Belghoul contre Najat Vallaud-Belkacem, l’empoignade à la sortie des écoles promet d’être rude !
La troisième provocation est le maintien de Christiane Taubira à la Justice alors même que l’intéressée, qui concocte toujours sa réforme ultra-permissive de la procédure pénale, n’a guère caché son accord avec les thèses économiques de Montebourg, Hamon et Filippetti.
L’aspiration à une saine justice, qui fasse clairement la distinction du bien et du mal, et à la sécurité est partagée par tous les Français, spécialement les plus modestes, et n’est l’apanage d’aucun parti politique.
Elle est aussi une des missions séculaires de tout pouvoir régalien quel qu’il soit.
Mais ces trois provocations sont précisément ce qui fragilise le nouveau gouvernement.
Elles ont, en effet, en commun de viser le peuple : peuple de droite, peuple de gauche, qu’importe.
C’est le peuple dans son ensemble qui ne veut pas que la France soit livrée pieds et poings liés aux seules logiques financières, c’est le peuple dans son ensemble (pas seulement celui des sorties de messe, mais aussi celui des banlieues) qui refuse la théorie du genre.
C’est le peuple dans son ensemble qui veut la justice et la sécurité : ne font même pas exception les jeunes délinquants que Taubira prétend choyer, moins demandeurs – en fait – de circonstances atténuants que de repères clairs.
Relance de l’action gouvernementale ?
Peut-être, mais sur la même ligne durcie : libérale sur le plan économique, libertaire sur le plan des mœurs.
Mais aucun gouvernement ne saurait agir efficacement en prenant ouvertement de front, comme le font Hollande et Valls, les aspirations les plus légitimes des Français.
Gageons, dès lors, que ses jours sont comptés.
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