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mardi 16 septembre 2014

Faire la guerre à l’État Islamique : et si on commençait par le commencement ?


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Le 15 septembre 2014


   
Si on veut vraiment combattre l’E.I., il faudra nous arranger officiellement ou officieusement avec Bachar el Assad, ce qui en définitive serait certainement une bonne chose.

Quand le président se précipite pour promettre de l’aide en Irak, il pense être le premier : en réalité, il n’est que le chien en laisse qui précède son maître, car il est bien certain que si Obama n’agit pas, Hollande ne fera rien non plus, comme ce fut le cas pour l’intervention en Syrie…
 Tout simplement parce qu’il n’en a pas les moyens.
En outre, la participation française dans des frappes aériennes n’est pas nécessaire à Obama et ne changera pas grand-chose sauf de nous engager dans la troisième guerre d’Irak, avec les inconvénients suivants : donner une existence officielle à l’Etat Islamique et pousser vers le djihad des centaines de Français des cités qui vont au choix, rejoindre l’E.I. — moindre mal — ou importer le djihad en France.
Avant de se lancer dans cette aventure il faut être sûr que la coalition a des chances d’éliminer l’E.I. donc que nos alliés au sol feront le nécessaire.
On peut faire confiance aux Kurdes qui ont accueilli les minorités persécutées, mais l’armée irakienne n’a guère donné de preuves de sa valeur si ce n’est pour fournir les djihadistes en armement.
 Quant aux alliés arabes, pour la plupart sunnites, la sincérité de leur aide peut être mise en doute. Quoiqu’il en soit pour l’Irak, il est probable qu’il n’y ait pas d’opposition du conseil de sécurité de l’ONU.
Oui mais…
 l’E.I. ne reconnaît pas les frontières et il faudra agir aussi en Syrie.
 Or, si on veut frapper en Syrie, il y aura violation des frontières d’un État souverain et il est certain que la Russie s’y opposera au Conseil de sécurité.

Oui mais… on fait en Ukraine, à l’initiative des USA, une querelle d’Allemand à la Russie, on signe avec l’Ukraine des traités d’association, on parle de partenariat avec l’OTAN, on applique des sanctions à la Russie, toutes choses que Poutine ne peut pas accepter.
 Si on veut intervenir en Syrie sans déclencher une crise internationale, il faut laisser Poutine régler le problème ukrainien sans nous en mêler sauf en accord avec la Russie.
 D’ailleurs Poutine est le seul à même de régler la crise ukrainienne où l’Europe n’a strictement rien à gagner.
Le problème ukrainien réglé, il faudra trouver des alliés en Syrie, pour faire la guerre au sol à l’E.I. et là tout le monde déclare qu’il n’est pas question de faire appel à Bachar.
On va renforcer l’ « opposition modérée » : l’ennui c’est qu’elle n’existe pas, il n’existe plus guère que des mouvements islamistes et on voit mal s’allier avec eux pour combattre l’E.I.
D’autant que toute aide à quelqu’un d’autre qu’au pouvoir légal syrien rencontrera l’opposition de la Russie et de l’Iran, les alliés de Bachar.

Si on veut vraiment combattre l’E.I., il faudra nous arranger officiellement ou officieusement avec Bachar el Assad, ce qui en définitive serait certainement une bonne chose.

Dernière solution : la France pourrait à juste titre faire remarquer qu’elle a déjà donné avec le Mali et la Centrafrique et ne pas se mêler de cette affaire où il y a surtout des coups à recevoir, sans parler des moyens qu’elle n’a plus…

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