Pages

mercredi 6 août 2014

Des cercles militaires de plus en plus influents préparent les États-Unis à la guerre



Les États-Unis poussés par l’intérieur à la guerre, c’est ce que montre une source citée par le journal américain World Socialist Web Site dans son édition du 6 août 2014 (voir in fine le lien sur l’article).

 Précisons tout de suite que le WSWS, d’inspiration trotskyste et opposé aux actions militaires, est cependant réputé au sein de l’ensemble de la presse mondiale pour son sérieux et son professionnalisme .
Les informations fournies ne sont donc pas des montages.
Chacun peut d’ailleurs se référer aux références indiquées.

Le document en question, intitulé « Ensuring a Strong Defense for the Future », a été élaboré par un groupe d’anciens responsables civils et militaires sous les administrations précédentes, le National Defense Panel. Celui-ci a été chargé par le Congrès de revoir avec un oeil critique le document résumant officiellement la doctrine actuelle du Pentagone en matière de défense, la 2014 Quadrennial Defense Review.
Ce groupe est bi-partisan.
 Il peut être considéré comme représentant l’ensemble des conseillers en défense et sécurité actuellement en charge de ces questions à Washington.
 Le rapport a été financé par une agence fédérale chargée d’étudier les questions militaires, l’« US Institute of Peace » (sic), à savoir l’Institut pour la paix [1] !

Le document établit une liste des pays menaçant actuellement les États-Unis : Chine et Russie en premier lieu (aujourd’hui les auteurs écriraient peut-être Russie et Chine), suivis par la Corée du Nord, l’Iran, l’Iraq, la Syrie, et plus globalement le Moyen-Orient et l’Afrique (sic).

Ces pays sont présentés comme des cibles possibles pour de futures actions militaires américaines.
Il propose de revenir sur la doctrine encore en vigueur, selon laquelle l’Amérique doit être suffisamment forte pour conduire deux guerres majeures à la fois.
Compte-tenu des nouvelles menaces, les USA doivent pouvoir mener plusieurs guerres à la fois, contre les pays cités, et même, le cas échéant, en Europe (sic).
 Ils doivent se préparer à combattre des pays disposant d’une force de frappe nucléaire (autrement dit la Russie et la Chine).

A ces guerres s’ajouteront des actions lourdes anti-terroristes dans diverses parties du monde, y compris pour défendre « american Homeland », c’est-à-dire le territoire fédéral, l’Amérique du Nord.

On notera que le rapport évoque le cas où des guerres pourraient éclater de façon non officiellement décidée, du fait de la prolifération grandissante d’engins aériens et terrestres de type drones, disposant d’une autonomie croissante.
 D’où la nécessité aujourd’hui de se préparer à cette éventualité.
Le rapport s’élève en conséquence contre les économies (dites séquestrations dans le langage budgétaire américains) imposées aujourd’hui par le Congrès à l’établissement militaire.
Il explique non seulement que ces économies devraient dorénavant être refusées, mais que de nouvelles dépenses importantes devraient être engagées.
Il conseille pour cela de réduire fortement les dépenses en matière sociale engagées par l’actuelle présidence.

Les suites possibles au rapport

Il est évident que ce rapport émane directement des forces constituant aux États-Unis le trop célèbre lobby militaro-industriel.
 Il suscitera nécessairement des oppositions plus en moins fortes venant des ailes « libérales » des deux grands partis, comme du Tea-Party.
 La population dans son ensemble n’accueillera sans doute pas favorablement les propositions faites, car elle reste encore fortement isolationniste et préoccupée d’assurer son quotidien.
Beaucoup de choses dépendront de la position que prendront finalement Barack Obama et les parlementaires en charge des politiques de sécurité intérieure et extérieure.
Mais seront-ils libres de manifester des opinions contraires à celles des auteurs du rapport cité ici.
On notera incidemment que Nancy Pelosi, chef de la minorité démocrate à la Chambre, et Dianne Feinstein, la sénatrice démocrate qui dirige la commission sénatoriale du renseignement, et que rien ne permet de faire soupçonner de pacifisme, se seraient dites menacées par la CIA, y compris en ce qui concerne leur intégrité personnelle, au cas où elles voudraient limiter les pouvoirs de l’Agence.

Quant à Obama, ses adversaires dénoncent sa lâcheté personnelle face aux menaces proférées contre lui par le lobby militaro industriel et par celui du Security State, au cas il ne céderait pas à leurs injonctions.
N’est pas F.D. Roosevelt qui veut !

L’opinion occidentale elle-même, abreuvée de mensonges concernant notamment les postures prétendues offensives de la Russie et de la Chine, pourrait en venir, sinon à souhaiter une guerre, tout au moins à l’accepter.
 Et cette même opinion occidentale pourrait en arriver à accepter l’idée d’une guerre nucléaire, si elle devenait convaincue qu’une première frappe mettrait la Russie et la Chine hors d’état de riposter.

C’est pourquoi nous ne pensons pas faire preuve d’alarmisme indu lorsque nous écrivons que les risques de guerre nucléaire pourraient être plus grands aujourd’hui qu’ils ne le furent tout au long de la guerre froide.

Jean-Paul Baquiast

Notes :

[1] United States Institue of Peace alias l’Institut de la paix des États-Unis
Source : Washington plans for world war (wsws.org, 6/08/2014)
(traduction en cours par l’équipe de vineyardsaker.fr)

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Ici, les commentaires sont libres.
Libres ne veut pas dire insultants, injurieux, diffamatoires.
À chacun de s’appliquer cette règle qui fera la richesse et l’intérêt de nos débats.
Les commentaires injurieux seront supprimés par le modérateur.
Merci d’avance.