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lundi 21 juillet 2014

Hommage au major Nikolic.


dejvid11


Le 20 juillet 2014

   
Nos frères d’armes, en particulier le major Nikolic, ont bien mérité de la Patrie. Honneur à eux et à leurs familles.

Je serai parmi la foule d’anonymes qui vont se masser, lundi 21 juillet au matin, sur le pont Alexandre III pour rendre un dernier hommage au major Dejvid Nikolic qui est mort pour la France le 14 juillet, pendant que ses camarades défilaient sur les Champs-Élysées.
 J’y serai pour plusieurs raisons : parce que j’aime mon pays, son armée (qui n’en peut plus d’être la variable d’ajustement du budget de la Nation), parce que j’ai une affection particulière pour la Légion étrangère qui a donné tant d’hommes à notre Patrie et aussi parce que j’ai eu l’occasion de croiser le major Nikolic sur un théâtre d’opération extérieure.
Je le connais sans doute moins bien que celle qui allait devenir sa femme, que ceux qui ont pu le côtoyer tous les jours, nettement moins bien que ses frères d’armes de la Légion, ses supérieurs ou ses subordonnés.
Je ne peux livrer qu’un souvenir un peu diffus des quelques moments que nous avons passés ensemble, loin de notre terre de France.
Je me souviens de son accent très slave, de sa voix gutturale, de l’économie de ses mots, toujours pesés, de sa patience à nous expliquer les dangers des mines anti-personnel et antichar, des IED (Improvised Explosive Device), leurs différents modèles, leur action à distance, par voie filaire ou par télécommande via un simple téléphone…
Je me souviens aussi des quelques bières prises ensemble et notre bon esprit de camaraderie.

Le major Nikolic aimait le métier militaire, excellait dans son domaine de compétences : le génie combat et les explosifs.
 Bon instructeur, il aimait faire partager son savoir-faire.
Par dessus tout, il aimait la France et cette Légion qui l’avaient accueilli.
Comme beaucoup d’entre nous, militaires d’active ou de réserve, l’armée est une seconde famille où les liens d’amitié sont réels et sincères, où l’on respecte et cultive l’esprit de cohésion.
La mort a frappé le major Nikolic au nord de Gao lors d’un attentat suicide revendiqué par le groupe djihadiste Al Mourabitoun, constitué en 2013 par l’Algérien Mokhtar Belmokhtar.
Le major et tous les autres militaires connaissaient les risques sur ce théâtre très difficile du Nord-Mali.
 Aujourd’hui encore, tous les acceptent, quel que soit le lieu, parce qu’il sont inhérents au métier.
 Dejvid Nikolic a rejoint la cohorte des millions de morts pour la France depuis la Première guerre mondiale.
 Son nom restera gravé à jamais dans notre mémoire.

De même, il ne faut pas oublier les autres soldats blessés lors de cette attaque suicide : le capitaine Duboisdendien et le caporal Li Hip du 3e Régiment d’Artillerie de Marine (3e RAMa) ; le sergent Ulrich, le caporal-chef Bigot et le caporal-chef Tite du Régiment de Marche du Tchad (RMT) ; le brigadier-chef Demange du 1er Régiment Étranger de Cavalerie (1er REC).

Nos frères d’armes, en particulier le major Nikolic, ont bien mérité de la Patrie.

Honneur à eux et à leurs familles.

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