via arretsurinfo.ch
- Les médecins palestiniens tentent de soigner une fillette blessée par des éclats d’un obus à fragmentation, à la salle d’urgence de l’hôpital Shifa à Gaza – Photo : AP/Khalil Hamra
- Plus de 80% des victimes sont des civils – Photo : MEE/Mohammed Asad
Au moins 100 Palestiniens ont été tués dimanche et plus de 300 blessés, selon les médecins de l’hôpital Shifa.
Les chiffres ne cessent d’augmenter, au fur et à mesure que les corps sont retirés de sous les décombres de ce qui avait été des maisons.
Le nombre de morts depuis le début des attaques israéliennes s’élève à 425 personnes tuées et à 2900 blessées, la plupart étant des civils, disent les Nations Unies.
La Croix-Rouge a tenté d’arranger un cessez-le feu pour évacuer les corps, mais des médecins disent que c’est le temps imparti est trop court pour retrouver ceux qui sont restés sous les décombres.
Cela a été l’attaque la plus féroce nuit depuis qu’Israël a commencé son offensive il y a deux semaines.
La plupart des familles ont été bombardées pendant qu’elles dormaient, d’autres ont été tuées en fuyant leurs maisons à la recherche d’un abri, dit Oussama Al Orbaji, âgé de 28 ans.
« Nous étions dans nos maisons, quand nous avons entendu des échanges de tirs à 2 heures 30 ce matin. J’ai pensé que ce serait bientôt la fin. »
Juste avant que le soleil se couche sur le quartier de Shejaiya à l’est de la ville de Gaza, des obus de chars ont commencé à frapper partout.
J’ai compté en moyenne 14 obus de char ont été tirés en 45 secondes.
« Chaque fois que ma famille et moi tentions de sortir, nous étions face à des tirs d’obus. Il n’y a nulle part où s’échapper », raconte Al Orbaji, tandis qu’il cherche des corps ou morceaux de corps pouvant être identifiés comme ses cousins.
« J’ai vu le massacre de la famille Ayyad, quand des obus de chars les ont frappés encore et encore. Douze personnes ont essayé de fuir, mais ont elles été déchiquetées, leur sang éclaboussant les murs et le béton », dit Oussama, alors que lui aussi surveille les ambulances qui continuent d’arriver au milieu de la foule de gens en larmes.
« La mère de Ayyad tenait ses enfants par la main. Mais je l’ai vu disparaître lorsque un obus d’un char israélien l’a frappée », dit-il.
Ensuite, j’ai vu le sommet d’un petit crâne d’enfant, et le reste a été rompu en pièces.
Le corps de sa mère a été soufflé en petits morceaux, dit-il en pleurant.
Le corps de sa mère a été soufflé en petits morceaux, dit-il en pleurant.
« J’ai commencé à courir avec ma famille. Sous nos pieds il y avait les corps de nos voisins, et du sang partout », dit-il en me montrant le sang sur ses pieds nus et sur son pantalon, et ce qui semble être la chair de quelqu’un d’autre encore collé à son front.
« Ils ont bombardé des mosquées, des écoles, des maisons, des voitures et toute la zone est transformée en un champ de ruines, avec des décombres de maisons bombardées et des corps partout », dit-il encore.
« Mes parents sont toujours à l’intérieur, mes beaux-parents sont coincés là et nous ne savons toujours pas s’ils sont vivants », continue-t-il.
Sa seule possibilité est d’attendre les ambulances.
Mais si aucune ambulance n’arrive, Oussama se met alors à craindre de plus en plus que les corps soient encore sous les bâtiments et que personne n’a été en mesure de les évacuer.
Mais si aucune ambulance n’arrive, Oussama se met alors à craindre de plus en plus que les corps soient encore sous les bâtiments et que personne n’a été en mesure de les évacuer.
« Le fils de mes beaux-parents est un bébé de 2 mois. Je sais qu’il a été tué tôt ce matin dans sa maison à côté de la mosquée Al Motasem », dit-il.
Pourtant, le petit corps qu’il cherche n’est pas encore parmi les corps brulés et déjà froids de ceux quisont à la morgue.
Mohammed Omer est un journaliste palestino-néerlandais renommé, basé à Gaza.
20 juillet 2014
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