Mossul, Irak, le 13 juin 2014. REUTERS
Si les photos sorties ce week-end, montrant l'exécution massive de troupes irakiennes par les groupes rebelles, sont authentiques, ce serait là les pires atrocités de masse commises dans la région au cours des dernières années.
L’EIIL, le groupe rebelle extrémiste qui continue de gagner du terrain en Irak, a sorti de nouvelles photos ce week-end, qui semblent montrer l’exécution massive de troupes irakiennes capturées, et s’est vantée d’avoir tué jusqu’à 1.700 soldats dans la ville de Tikrit assiégée.Les photos montrent des hommes en civil, accompagnés à un fossé, et exécutés. «Ils marchent à pied vers leur mort», annonce la légende de l’une des photographies.
Si les faits sont avérés, ce serait là les pires atrocités de masse commises en une seule fois, dans la région, au cours des dernières années.
Y compris si l’on compte l’attaque chimique des forces de Bachar el-Assad en 2013, qui avaient failli déclencher une intervention internationale en Syrie.
Les militaires irakiens ont assuré que les photos sont authentiques, et que les exécutions massives ont bien eu lieu.
Tout le monde n’est pas si sûr des détails. La BBC remarque que l’EIIL est d’ordinaire plus prompte à sortir les vidéos de ses opérations que des photos, ces dernières étant plus difficiles à vérifier.
Un chercheur de Human Rights Watch qui a examiné les photos a déclaré au New York Times:
«Je ne suis pas convaincu de leur authenticité.»Mis à part les chiffres et les photographies, les comptes-rendus faits des atrocités commises à la fois à l’encontre des troupes et des civils par l’EIIL sont très largement répandus désormais.
La Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme Navanethem Pillay a déclaré que sont bureau avait reçu des rapports selon lesquels des militants «s’étaient rassemblés pour tuer des soldats irakiens et 17 civils dans une seule rue de Mossul»; ils décrivaient aussi de nombreuses exécutions sommaires dans des villes tenues par le groupe rebelle.
Les massacres perpétrés par ce dernier ont aussi encore cours du côté syrien de la frontière.
Les Etats-Unis envisagent actuellement des frappes aériennes contre l’EIIL de même qu’éventuellement une coopération sans précédent avec l’Iran, mais entre-temps, il est clair que la situation au sol, dans les zones aux mains des rebelles, devient extrêmement sinistre.
Il est possible aussi que certains gouvernements évitent d’attirer l’attention sur les rapports concernant les atrocités de l’EIIL, pour éviter les représailles sur les civils sunnites de la part des troupes irakiennes ou des milices chiites.
L’EIIL est clairement le premier responsable des atrocités commises en ce moment, mais le Premier ministre Al-Maliki, qui se bat contre les forces rebelles, n’est pas tout à fait irréprochable en ce qui concerne les droits humains.
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