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mercredi 25 juin 2014

Après Victor Hugo, les maths : les bacheliers n’en finissent pas de râler !


PétitionMathsTropDures004

Le 25 juin 2014
 
  
Près de 50.000 élèves, mécontents du sujet qu’on leur a soumis à l’épreuve de mathématiques du bac S ont adressé une pétition au ministère de l’Éducation : « Il faut arrêter le carnage des sujets de bac S. »

Après le français, les maths ! Près de 50.000 élèves, mécontents du sujet qu’on leur a soumis à l’épreuve de mathématiques du bac S (celui des scientifiques), ont créé une page dédiée sur Facebook (« Bac S 2014 : sujet de maths trop dur ») et adressé une pétition au ministère de l’Éducation : « Il faut arrêter le carnage des sujets de bac S. »
Les enseignants, pour peu qu’ils soient un peu libres d’esprit (cf. hors des syndicats majoritaires), ricanent : « C’est un niveau de terminale S, pas d’entrée en sixième ! » dit l’un.
 « Franchement, je ne vois là que du standard et absolument rien de tordu. À force d’infantiliser les gens en leur donnant des sujets prédigérés pour lesquels ils n’ont plus du tout besoin de réfléchir, les sujets ordinaires finissent par paraître difficiles », répond un autre sur le site du Point.
Jean-Paul Brighelli, iconoclaste bien connu, avance sur le même site une explication : « Le bac S est passé par 176.730 élèves cette année. Les protestataires représentent, en gros, un peu moins du tiers de ce total. C’est dire que près de 50.000 élèves de terminale S n’avaient rien à faire dans une filière censée ouvrir sur des études scientifiques. »
 On ne doute pas qu’il ait raison, sachant que « le bac L étant devenu un OVNI peu fréquenté (12 % des candidats), ES étant limité par l’appétence pour l’économie, et les bacs professionnels étant vilipendés par un système qui fait semblant d’avoir pour eux du respect, mais qui se garderait d’y envoyer ses enfants, les bacs technologiques font le plein de leur côté, et le bac S est la solution par défaut. Et “défaut”, cette fois, est bien le terme. »
Toutefois, pas de panique : le ministère, cette année comme les précédentes, donnera les consignes nécessaires pour que tout le monde remporte haut la main cette épreuve : notes sur 26, coef 3 ou 4 pour les questions les plus faciles, et roulez jeunesse !

On fera mieux que les 92,5 % de réussite dans la filière l’an passé, et l’on se gargarisera des 87 ou 88 % de succès au bac général.
Alors rentrez vos mouchoirs, tout va bien !
Tellement bien, d’ailleurs, que le ministre lance ce mardi 24 juin une conférence nationale sur l’évaluation des élèves pour « questionner le système de notation français ».
 En ligne de mire, la suppression des notes et assimilées dans un système qui repose depuis toujours sur le tri par l’échec tout en prétendant avoir aboli la sélection – ce qui ferait un bon sujet de philo pour l’année prochaine.
« Faisons disparaître ce schéma archaïque », disait ce matin sur RTL le sociologue Michel Fize.
 Ce grand ponte du CNRS est en effet pour l’abolition des notes, ou des couleurs, ou des lettres qui les ont déjà remplacées.
Il faudra seulement évaluer, désormais, « ce qui est positif ».
Mais comment ?
Il faut « remplacer la note par un groupe de mots ».
 Mais attention, là encore : pas de propos négatifs.
 Il faut seulement « encourager, stimuler, rassurer ». « Valoriser les compétences. »
 Revoilà la phrase magique, exclusive dans tous les sens du terme, qui évacue en trois mots l’hypothèse fumiste ou bon à rien.
Mais Michel Fize va beaucoup plus loin dans son raisonnement.
 Puisque « les notes sont fondées sur l’idée de programmes, lesquels impliquent des matières, et donc une manière chiffrée de les apprécier », il n’y a qu’à supprimer tout cela : « plus de programmes, plus de notes et… plus de bac ».
Voilà de quoi calmer ces martyrs qui geignent sur Twitter : « Toute l’année, t’as des cubes et là, au bac, ils te mettent un tétraèdre régulier isocèle rectangle en A coupé par un plan ! »
C’est vrai quoi, c’est dégueulasse !

Il y aurait bien une solution, facile et pas chère : remettre le diplôme du bac avec le carnet de santé à la sortie de la maternité.

 Ça aurait évité de cruelles déconvenues à ce pauvre naïf qui tweete : « Sur ton CV, tu dis que t’as eu ton bac S session 2014, t’as le job direct. »

 Mon pauvre garçon, si avec ça tu décroches un boulot de cariste, tu auras encore de la veine !

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