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mercredi 7 mai 2014

Pourquoi la réforme territoriale est un leurre.

         

        

François Hollande, ou la politique assumée de l’esbroufe.

 "Je n’ai plus rien à perdre", a-t-il annoncé mardi au micro de Jean-Jacques Bourdin (RMC-BfmTv) pour marquer sa deuxième année de mandat.
 Il a dit aussi : "Le pays ne peut plus attendre" ; et encore : "Je n’ai rien à redouter".
 Après avoir fait perdre deux ans à la France par son immobilisme et ses indécisions, faut-il donc comprendre que le chef de l’Etat serait enfin prêt à casser la baraque, en se posant comme le réformateur attendu?
  C’est le message qu’il a tenté de transmettre, en promettant de boucler, en un an, la grande réforme du redécoupage territorial (fusion de régions, suppression des départements).
Cette perspective, soudainement décidée dans une urgence que rien ne justifie, est bien sûr irréalisable.
 Les socialistes eux-mêmes, majoritaires dans les régions et les départements, ne se laisseront pas euthanasier d’un claquement de doigts.
 Certes, une rationalisation du "mille-feuilles" administratif est une bonne idée, qui apportera forcément des économies de fonctionnement.
 Mais Hollande croit si peu à ce qu’il vient d’annoncer qu'il n’a pas jugé utile d’avancer cet argument et de le chiffrer.
 Le but poursuivi est, une fois de plus, de feindre la détermination politique sur un problème annexe.
Après le mariage homosexuel, qui avait monopolisé les passions, Hollande espère à nouveau détourner les regards des vraies réformes destinées à désendetter le pays.
 Mardi, le chef de l’Etat a fait comprendre, en réalité, qu’il ne fera rien.
Ah, si !
 Il va réformer le permis de conduire…


Je réitère souvent ce constat, que se confirme régulièrement : les Français sont plus réformateurs et plus libéraux que leurs dirigeants.
 Alors que la gauche croit utile de préserver le "modèle français" et sa logique d’assistanat, les sondés sont à l’opposé de cette vision.
 Mardi, L’Opinion a publié une étude de l’Ifop qui montre que seuls 26% des Français soutiennent l’Etat-providence.
Des économies importantes sont à faire dans les dépenses sociales de l’Etat, qui se chiffrent à 654 milliards d’euros (33% du PIB) et placent la France en tête du palmarès mondial, loin devant la Suède (28,6%) ou le Canada (18,2%).
 On ne fera croire à personne qu’un pays qui dépense au total 57% de son PIB est incapable de se serrer la ceinture au-delà de 50 milliards en trois ans.
 D’autant que la moyenne européenne est inférieure de 10 points.
 L’Allemagne est même 13 points en dessous de la France.

 Notre puissant voisin a près de deux fois moins de fonctionnaires, sans être pour autant sous-administré.
 De surcroît, un salarié français travaille en moyenne 300 heures de moins.

Il n’est pas besoin d’être comptable pour comprendre que la politique de Manuels Valls (gel des retraites, du point d’indice ou de certaines allocations) est dérisoire en regard de ce qui reste à faire.

 Mais le courage n’est décidément pas la qualité du hollandisme.

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