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lundi 26 mai 2014

Leçons d'une insurrection civique annoncée



 

L’insurrection civique, révélée par les échecs du PS et de l’UMP aux européennes, n’est évidemment pas une surprise.

 La victoire du FN (24,85%, contre 20,80% à l’UMP et 13,98% au PS; absentions: 57,57%) est l’échec annoncé du vieux monde politique et de ses acteurs trop usés, sanctionnés pour leur incapacité à se remettre en question.
La gauche se voit humiliée pour son aveuglement dogmatique; la droite pour son incapacité à s’assumer.
 Hier soir, sur France 2, Alain Juppé persistait à sous-estimer les résultats ("Pas de panique!"), en additionnant les scores de l’UMP avec ceux du Modem et de l’UDI (9,92%).
 Mais ce centrisme évanescent, qui empêche d’aborder les problèmes de fond, fait justement fuir les électeurs de droite.
 "Je ne comprends pas ...", a d’ailleurs lâché Juppé dans un instant de sincérité.
 Ce qu’il ne veut pas concevoir est pourtant limpide: les Français ont redit hier que la crise économique et sociale n’était rien à côté de la crise identitaire, liée à l’immigration massive et à la déculturation organisée.


Les socialistes corsetés n’ont pas de réponse: Manuel Valls a répété qu’il ne changerait pas sa "feuille de route" et qu’il "demandait du temps".
 L’UMP, pour sa part,  avait un temps touché du doigt la bonne stratégie avec la "ligne Buisson", qui consistait à se dégager des interdits de penser.
 C’est elle qui s’avère plus nécessaire que jamais si la droite veut regagner la confiance.
Pour l’UMP, c’est désormais une question de survie.

Il n’est en tout cas pas pensable de répondre par l’immobilisme à cette crise de régime.
Ceux qui dénoncent dans le FN le "rejet de l’autre" ne peuvent rejeter ce parti devenu majoritaire, à moins d’ostraciser "La France FN" (titre de Libération, ce lundi).

 D’autant que le procès en antisémitisme qui est fait par certains au mouvement de Marine Le Pen masque la réalité de la haine antijuive  qui s’observe dans des cités (deux jeunes frères portant la kippa ont été agressés samedi soir devant la synagogue de Créteil).
Le "populisme" ne menace aucunement la démocratie, comme l'assurent les oligarques contestés par le peuple et qui s'accrochent, eux, à leur pouvoir.

 Le vrai danger est l’obscurantisme qui, à Bruxelles samedi, a assassiné quatre personnes, dont deux israéliens, au Musée Juif de la ville; or cette menace-là mobilise beaucoup moins les belles âmes.
La diabolisation du mouvement de Marine Le Pen est une paresse intellectuelle des politiques et des médias.
 Ceux-là ont été ses meilleurs alliés, en instituant son parti comme unique formation à l’écoute des gens.

 L’échec confirmé de cette méthode oblige à y renoncer.
 Il est devenu, par la volonté des citoyens, un parti comme un autre.
 Il doit être jugé sur son programme.

 L’UMP devra s’en inspirer quand le FN parle de la France.

Je participerai, mardi, à Choisissez votre camp, sur LCI (10h15-11h)

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