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dimanche 25 mai 2014

La Défense jusqu’à la moelle !


armee-francaise


Le 25 mai 2014

   
Les militaires, c’est commode, personne ne les défend et ils obéissent, la discipline est dans leurs gènes.

En 2013, il y avait eu un Livre blanc qui définissait les menaces qu’il fallait envisager pour la France avec les moyens pour les combattre, puis une loi de programmation militaire (LPM) fixant un budget annuel de 31 milliards d’euros par an pour la période de 2014 à 2019 et entérinant la baisse des effectifs de 82.000 emplois en dix ans.
 On était à l’os.
Rien d’équivalent n’avait été demandé à une autre administration où règnent les syndicats et où on a peur des mouvements sociaux.
Les militaires, c’est commode, personne ne les défend et ils obéissent, la discipline est dans leurs gènes.
Alors Bercy, en liaison avec Matignon, sans en parler à la rue Saint-Dominique, voudrait encore gratter 2 milliards par an pendant trois ans.
On veut encore diminuer les moyens alors que nous sommes engagés au Mali dans une intervention qui s’éternise — les combats entre les Touaregs et les Maliens du Sud ont repris —, une intervention en Centrafrique dont on ne voit pas la fin, et qu’on parle d’intervenir au Nigeria contre Boko Haram.

Peut-être est-on allé trop loin, le chef d’état-major des armées et les trois chefs d’état-major déclarent « Ce sera sans nous » et menacent de mettre képis et casquettes sur la table.

 Ils ne contestent pas au pouvoir politique le droit de prendre une telle décision mais estiment qu’une nouvelle baisse des crédits remettrait en cause le Livre blanc et la loi de programmation militaire, textes pour lesquels ils se sentent engagés auprès de leurs troupes, après avoir eu du mal à les faire accepter.
Le président Hollande, chef des armées et garant de l’indépendance nationale et de l’intégrité du territoire, ne dit rien, ne semblant pas conscient de ses responsabilités.
Cela ne nous empêche pas pour autant de jouer les matamores en Syrie et maintenant en Ukraine, ce qui doit bien amuser Poutine qui, lui, réarme.
Certes, on peut encore faire le travail en Afrique mais avec des véhicules hors d’âge, des Gazelle vulnérables car non blindées, en mettant en jeu la vie des combattants.
Partout les moyens manquent, l’armée de l’air, faute de pièces de rechange, cannibalise des Rafale, pour permettre à d’autres de voler.
 Le taux de disponibilité de ces équipements hors de prix est désastreux et c’est la même chose dans les autres armées.
 Le ministre de la Défense Le Drian, qui apparemment défend son budget bec et ongles, rappelle que les crédits se situent « au seuil de l’acceptabilité sociale » et que l’entraînement des armées est déjà inférieur aux normes internationales.
Dans toute cette affaire, on sent un mépris des petits marquis des cabinets pour les militaires, peut-être même une satisfaction de mettre au pas ces traîneurs de sabre qui sont assez bêtes pour croire encore à la France, à l’honneur, à la parole donnée et à risquer leur vie.

Mais cette fois, les industriels de l’armement – Airbus, Dassault, DCNS, MBDA, Nexter, Safran, Thales – montent au créneau, signalant les conséquences « dramatiques » que de nouvelles coupes budgétaires auraient sur l’emploi et le coût des matériels en cas d’échelonnement ou de réduction des commandes.

 Peut-être eux seront-ils écoutés…

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