78 % des Français interrogés ne feraient pas confiance à François Hollande (TNS-SOFRES, mai 2014).
78 % des Français interrogés ne feraient pas confiance à François Hollande (TNS-SOFRES, mai 2014).
Selon un sondage BVA-Le Parisien-Aujourd’hui en France (18 mai), le locataire de l’Élysée est jugé « meilleur président de la Ve République par moins de 0,5 % des Français et même par seulement 1 % des sympathisants de gauche ».
Certes, comme le disait le regretté Philippe Séguin, « les sondages sont à la démocratie ce que l’amour vénal est à la romance ».
Mais l’on sait bien que la cupidité peut parfois s’arranger avec Cupidon.
Aussi doit-on concéder que cet échantillonnage d’une opinion aussi volatile que l’éther représente, même furtivement, son humeur du moment.
Que l’actuel gouverneur de la province France détienne le record du président le plus impopulaire de la Ve République ne saurait, pour autant, diminuer la responsabilité évidente du corps électoral qui l’a porté là où il est, un certain 6 mai 2012.
O tempora, o mores ! Les Français seraient donc à ce point mécontents de celui que nombre d’enquêtes d’opinion considèrent comme incapable de gouverner et dont la cote de popularité est inversement proportionnelle à l’augmentation des chiffres du chômage.
Celui qui est nominalement le chef de l’État n’est pourtant que le miroir de cette « démocratie sondagière » sommée de se prononcer quotidiennement aussi bien sur la cherté de la vie que sur sa personnalité ou sa destination touristique préférée.
Mode d’expression privilégié du consumérisme de masse, la sondocratie est souvent loin de faire le printemps des urnes.
C’est dire, comme l’analyse le politologue Roland Cayrol, que « le sondage représente une technique sophistiquée pour saisir des comportements verbaux superficiels, stricto sensu des opinions, et pas du tout des dispositions profondes, pas du tout ce que la psychologie traditionnelle appelle les attitudes ».
Par ailleurs, il est frappant de constater que l’érosion de la popularité présidentielle, depuis François Mitterrand, est corrélative d’un affaiblissement de la fonction.
L’abaissement de la durée du mandat à cinq ans a été, de ce point de vue, le symbole patent de l’affadissement de l’autorité présidentielle.
L’Union européenne a contribué à dépolitiser le président de la Ve République pour en faire un technocrate au service du démantèlement des nations.
C’est aussi toute l’ambiguïté de la Constitution du 4 octobre 1958, forgée, ab initio, pour un seul homme mais dont l’usage a révélé l’incommensurable plasticité, permettant à des hommes comme Mitterrand de s’en accommoder parfaitement (malgré sa violente dénonciation du coup d’État permanent qu’elle était censée représenter) et à Chirac de subir la plus longue cohabitation de l’histoire du régime.
Nicolas Sarkozy l’avait bien compris.
Lui qui s’est employé à désacraliser la dignité présidentielle a dû, pour ne pas totalement choir de son trône élyséen, ravaler son Premier ministre au rang subalterne de « collaborateur ».
À front renversé, Manuel Valls et ses 56 % d’opinions favorables démontrent l’inutilité d’un François Hollande renvoyé, à l’instar de Jules Grévy ou de Casimir-Perier, à un rôle de président soliveau cantonné aux « solennités nationales »…
Selon un sondage BVA-Le Parisien-Aujourd’hui en France (18 mai), le locataire de l’Élysée est jugé « meilleur président de la Ve République par moins de 0,5 % des Français et même par seulement 1 % des sympathisants de gauche ».
Certes, comme le disait le regretté Philippe Séguin, « les sondages sont à la démocratie ce que l’amour vénal est à la romance ».
Mais l’on sait bien que la cupidité peut parfois s’arranger avec Cupidon.
Aussi doit-on concéder que cet échantillonnage d’une opinion aussi volatile que l’éther représente, même furtivement, son humeur du moment.
Que l’actuel gouverneur de la province France détienne le record du président le plus impopulaire de la Ve République ne saurait, pour autant, diminuer la responsabilité évidente du corps électoral qui l’a porté là où il est, un certain 6 mai 2012.
O tempora, o mores ! Les Français seraient donc à ce point mécontents de celui que nombre d’enquêtes d’opinion considèrent comme incapable de gouverner et dont la cote de popularité est inversement proportionnelle à l’augmentation des chiffres du chômage.
Celui qui est nominalement le chef de l’État n’est pourtant que le miroir de cette « démocratie sondagière » sommée de se prononcer quotidiennement aussi bien sur la cherté de la vie que sur sa personnalité ou sa destination touristique préférée.
Mode d’expression privilégié du consumérisme de masse, la sondocratie est souvent loin de faire le printemps des urnes.
C’est dire, comme l’analyse le politologue Roland Cayrol, que « le sondage représente une technique sophistiquée pour saisir des comportements verbaux superficiels, stricto sensu des opinions, et pas du tout des dispositions profondes, pas du tout ce que la psychologie traditionnelle appelle les attitudes ».
Par ailleurs, il est frappant de constater que l’érosion de la popularité présidentielle, depuis François Mitterrand, est corrélative d’un affaiblissement de la fonction.
L’abaissement de la durée du mandat à cinq ans a été, de ce point de vue, le symbole patent de l’affadissement de l’autorité présidentielle.
L’Union européenne a contribué à dépolitiser le président de la Ve République pour en faire un technocrate au service du démantèlement des nations.
C’est aussi toute l’ambiguïté de la Constitution du 4 octobre 1958, forgée, ab initio, pour un seul homme mais dont l’usage a révélé l’incommensurable plasticité, permettant à des hommes comme Mitterrand de s’en accommoder parfaitement (malgré sa violente dénonciation du coup d’État permanent qu’elle était censée représenter) et à Chirac de subir la plus longue cohabitation de l’histoire du régime.
Nicolas Sarkozy l’avait bien compris.
Lui qui s’est employé à désacraliser la dignité présidentielle a dû, pour ne pas totalement choir de son trône élyséen, ravaler son Premier ministre au rang subalterne de « collaborateur ».
À front renversé, Manuel Valls et ses 56 % d’opinions favorables démontrent l’inutilité d’un François Hollande renvoyé, à l’instar de Jules Grévy ou de Casimir-Perier, à un rôle de président soliveau cantonné aux « solennités nationales »…
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