Le Monde.fr avec AFP | 29.05.2014 à 15h03 • Mis à jour le 29.05.2014 à 17h34
Quatre jours après les élections européennes qui ont vu le Front national s'imposer en France, la mobilisation « citoyenne » s'organise. Plus de 3 000 personnes, en majorité des étudiants, ont défilé, jeudi 29 mai, contre le parti d'extrême droite, dans plusieurs villes de province.
A
Paris, 4 200 personnes se sont rassemblées selon la préfecture.
Plusieurs centaines de personnes s'étaient réunies en début d'après-midi place de la Bastille avant de
rejoindre la place de la République.
Le 1
er mai 2002, lorsque Jean-Marie Le Pen était arrivé au second tour de l'élection présidentielle, 1,3 million de personnes avaient défilé dans toute la
France.
Baptisées « marches citoyennes contre le F-Haine », ces manifestations
sont organisées par les syndicats étudiants et lycéens UNEF, UNL et FIDL.
Elles surviennent après le lancement d'une page
Facebook à
Marseille, au lendemain des élections européennes.
« LA JEUNESSE SE MOBILISE CONTRE LA RÉSIGNATION »
Entamés timidement à
Rouen avec 200 personnes, les défilés ont grossi dans la matinée pour
atteindre de 700 à 1 000 manifestants à
Lyon.
Certains arboraient des affichettes
« Lyon, capitale de la résistance ».
D'autres des pancartes confectionné à la hâte pour
dire « Stop à la pollution bleue marine », ou encore
« France réveille-toi ».
A
Marseille environ 500 personnes, en majorité des jeunes, ont défilé en scandant des slogans comme
« FN la haine », ou
« Le Pen tu nous casses les urnes ».
A
Nantes, un cortège fort d'environ 500 personnes également a tenté d'
approcher la permanence du FN, rebroussant chemin devant une quinzaine de CRS qui protégeaient le local.
A
Bordeaux on compte environ 500 manifestants, à
Nancy entre 400 et 500, à
Amiens 350.
A
Toulouse, quelque 800 manifestants, selon la
police, se sont mobilisés.
Il s'agissait pour l'essentiel de jeunes mobilisés sur les
réseaux sociaux, à l'appel des
« antifa » de l'Union antifasciste toulousaine, des syndicats étudiants et lycéens Unef et UNL, d'Osez le féminisme, des Jeunes communistes ou des Jeunes socialistes.
APRÈS LE 21 AVRIL 2002, LE 25 MAI 2014
« Nous, les vrais républicains, nous sommes majoritaires ! », a affirmé Envel Favennec, responsable fédéral de l'UNL (Union nationale lycéenne), appelant à une mobilisation pendant les trois ans à
venir jusqu'à la prochaine élection présidentielle, en 2017.
Dans les rangs des manifestants, certains s'étaient déjà mobilisés après le 21 avril 2002, lorsque Jean-Marie Le Pen s'était qualifié pour le deuxième tour de l'élection présidentielle.
C'est la cas de Marie-France, 56 ans, éducatrice :
« J'avais manifesté avec après le 21 avril 2002. Je ne pensais pas devoir les ressortir. »
Nicolas Vial, 35 ans, de l'organisation de gauche Ras le Front, s'est à nouveau mobilisé aussi :
« On s'était mis en sommeil, mais depuis six à sept ans, on a réactivé la vigilance. La reprise des idées du FN par une partie de la droite républicaine et la déception vis-à-vis du gouvernement forment un terreau idéal pour l'extrême droite. (…) Les déçus se trompent de colère. »
Dans chaque défilé, les manifestants ont eu recours à des slogans éprouvés contre le parti d'extrême droite comme
« F comme fasciste, N comme nazi, à bas le Front national », « Pas de fachos dans nos quartiers, pas de quartier pour les fachos », ou encore
« La jeunesse emmerde le Front national ».
Plus spontanées, d'autres manifestations avaient déjà été organisées dans la semaine, rassemblant des centaines de personnes, comme à
Lille,
Angers,
Nantes ou
Brest.
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