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mardi 15 avril 2014

Traité transatlantique : l’Europe à la botte des multinationales.


union-europeenne


Le 15 avril 2014


   
L’affaiblissement de la souveraineté des nations se poursuit.

Interrogé par un auditeur de France Inter il y a quelques jours, Michel Sapin s’est déclaré défavorable à l’organisation d’un référendum sur la ratification du traité de libre-échange transatlantique.
Sa position n’est pas surprenante : depuis le rejet de la Constitution européenne en 2005, notre classe dirigeante est très réticente à interroger directement les électeurs.
Elle est bien consciente que, compte tenu de la profonde défiance envers l’Union européenne, la consultation directe des citoyens aboutirait probablement, une fois encore, au refus de l’initiative proposée.
Mais loin pour autant de renoncer à leur feuille de route, nos dirigeants avancent désormais masqués, afin de contourner l’opposition de l’opinion publique.
Débutées il y a près d’un an, les négociations entre l’Union européenne et les États-Unis sont en effet absentes du débat public et beaucoup d’observateurs dénoncent le manque de transparence des pourparlers entre Européens et Américains.
 Les citoyens ne sont donc même pas tenus informés du contenu des discussions en cours.

Les enjeux sont pourtant considérables.
 Ce projet consiste d’abord en la suppression des barrières tarifaires et non tarifaires – c’est-à-dire notamment les normes sanitaires, juridiques ou environnementales – entre l’Europe et les États-Unis.
 La disparition de ces normes contraindrait les pays européens à aligner leurs réglementations sur le moins-disant venu d’outre-Atlantique.
 Par exemple, non contente de démunir notre agriculture face aux gros producteurs américains, et donc d’affaiblir l’un des derniers secteurs encore un peu protégés, la mise en œuvre de ce traité nous obligerait à importer le bœuf aux hormones et le porc javellisé américains.
Ces accords prévoient également la création d’une juridiction privée chargée de contraindre les États à appliquer ces règles de libre-échange.
 Au mépris des règles démocratiques les plus élémentaires, des gouvernements légitimement élus pourraient ainsi être attaqués en justice par des multinationales puis condamnés par une entité privée, au nom de textes législatifs discutés en catimini et impossibles à remettre en cause.
Les négociations de ce traité sont révélatrices des nombreux travers de l’Union européenne.
Cela atteste d’abord du poids démesuré pris par les grandes firmes multinationales, dont les intérêts divergent bien souvent de ceux des États, et qui se trouveraient encore renforcées par la mise en application de ce traité.
 Cela met ensuite en exergue l’extrême faiblesse démocratique de cette construction européenne : les négociations dont l’opacité exclut de fait les citoyens du débat sont menées par des experts qui n’ont jamais reçu de mandat populaire, alors que la prolifération du droit international réduit toujours davantage le champ d’action du politique.

Ainsi, l’affaiblissement de la souveraineté des nations se poursuit.
 Cette évolution est la conséquence du croisement entre les intérêts privés des multinationales et la volonté opiniâtre d’une partie de nos élites de déconstruire les nations, qui sont pourtant le cadre naturel de l’expression démocratique.

 Le milliardaire David Rockefeller déclarait en 1999 dans Newsweek que « quelque chose doit remplacer les gouvernements, et le pouvoir privé me semble l’entité adéquate pour le faire ».

Son vœu est sur le point d’être exaucé.

 

2 commentaires:

  1. Son vœu est déjà exaucé, il va juste être "légiféré".

    On ne peut pas demander au peuple, via referendum, son avis, car le peuple est trop con (viviane reading, il me semble).

    Quand à la démocratie, elle est du même acabit que celle se déroulant en Ukraine.

    merci pour vos papiers, insistez sur les prochaines élections européennes, j'ai pour ma part dû chercher un bon quart d'heure avant de trouver le nom de celui qui représente ma région et mes idées

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  2. Le Traité Transatlantique est loin d'être signé !
    MOBILISONS-NOUS
    Les français sont intéressés par le Traité, il suffit d'en parler avec eux ou de leur donner quelques informations.
    Pourquoi ce silence dans les « Grands médias » (presse, tv ,,,) ? Ils n'en parlent pas, ne font pas leur travail d'information !
    - Un collectif unitaire « StopTAFTA » a été crée en France.
    - En Allemagne, Belgique, Pays-Bas, Royaume-Unis il en est de même. Ces collectifs se sont réunis avec des représentants « StopTafta » de toute l’Europe à Bruxelles pour coordonner leurs actions avant les élections européennes, des manifestations à Berlin, Bruxelles et Paris ont fait le plein..
    - En France des collectifs locaux se montent (comme cela a été le cas pour lutter contre les gaz de schiste . il y a plus de 250 collectifs « gaz de schiste non merci »)
    - En France des conférences sont programmées pour avertir les français des dangers du traité transatlantique en cours de négociation. ---> http://stoptafta.wordpress.com/conferences-reunions-des-collectifs-locaux/
    - Les régions Ile de France et PACA, les villes de Besançon et Niort se sont déclarées « Hors Tafta » et le région Auvergne « contre le Traité (tafta)
    - Signez la pétition « PROTÉGEONS NOS COMMUNES, DÉPARTEMENTS, RÉGIONS … DÉCLARONS LES HORS TAFTA ! »
    Toutes les informations et l’actualité à ce sujet sur —> http://stoptafta.wordpress.com/
    - Rejoignez un collectif local »StopTafta » ---> http://stoptafta.wordpress.com/les-collectifs-locaux/

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