03/04/2014 – 08H00 Rosporden (Breizh-info.com)
– Administrée pendant plusieurs décennies par le Parti communiste puis par le Parti socialiste (depuis 36 ans) la commune de Rosporden (29) a basculée à droite dimanche dernier.
A l’heure où le Parti socialiste met en garde contre l’amateurisme et l’incompétence, voir le danger que représenterait la gestion d’une commune par le Front National (qui n’en a pas remporté en Bretagne), il n’est pas inintéressant de voir comment Rosporden, symbole de ces « bastions intouchables » du « socialisme », a été géré.
Municipalité dirigée depuis l’après guerre par le PS et le PCF, les habitants de Rosporden avaient élu Gilbert Montfort, également conseiller général, comme maire de la commune en 1977 (son successeur Michel Loussouarn étant défait cette année).
Première impression ressentie en arrivant à Rosporden : la ville respire la tristesse, le déclassement, la saleté également.La couleur qui l’incarnerait le plus est le gris.
Les barres d’immeubles en moins, on pourrait vite se croire dans les anciennes « banlieues rouges » parisiennes, le buste de Lénine en moins.
« Dirty Old Town », les docks en moins …
Très vite, lorsque l’on discute avec la population locale, on se rend compte qu’elle même se sent presque sinistrée, abandonnée voir désoeuvrée .
« Les commerces ferment, les jeunes n’ont qu’une envie c’est de partir, les gens qui viennent ici le font parce qu’ils ne peuvent pas se payer des maison à Fouesnant ou sur la côte » s’exclame une commerçante locale.
Il est vrai qu’à quelques minutes de route de Rosporden, de l’autre côté de la quatre-voies, on a l’impression quand on quitte cette ville d’entrer au paradis en arrivant à La Forêt-Fouesnant …
Le taux de chômage à Rosporden est passé de 7,6% en 2003 à 9,9% en 2013.
Et les plus anciens de raconter comment, « fatalistes », ils ont voté des années pour la gauche et la justice sociale, « par tradition », « par croyance au Père Noël » rajoute un bouliste .
« Ces gars là sont des professionnels de la parole. Nous on a pas leur culture , alors forcément, on les écoutait, mais maintenant c’est terminé ! », poursuit t-il.
Une gestion économique étonnante ..
Et le moins que l’on puisse dire, c’est que la gestion économique de la commune a été catastrophique, comme le montrent les chiffres ci-dessous :
La dette de la commune, tout d’abord, s’élève à 6 206 000€ (le montant était sensiblement le même en 2001) soit 856€ par habitant, 604€ pour la moyenne nationale .
La dette de la commune, tout d’abord, s’élève à 6 206 000€ (le montant était sensiblement le même en 2001) soit 856€ par habitant, 604€ pour la moyenne nationale .
On peut effectivement concevoir qu’à la vue de l’explosion des « charges de fonctionnement » (frais de personnel notamment qui représente plus de la moitié des dépenses) de la commune (de 4 327 000€ en 2000 à 5 876 000€ en 2012), il soit difficile de faire baisser la dette publique …
En 2012, 3 007 000€ ont été dépensés en charge de personnel, 484 000€ en « subventions aux associations », 1 254 000 en charges d’investissement ..
Une dette publique qui étonnera néanmoins le contribuable, puisqu’en 2000 les recettes de la commune (taxes diverses, subventions ..) s’élevaient à 5 456 000€ et ont fréquemment augmenté pour arriver à 7 281 000 en 2012, soit 1004€ par habitant.
La municipalité PS de M. Monfort a donc privilégié, durant plusieurs années, l’augmentation des « charges de personnels », en parallèle avec une augmentation significative des impôts locaux (la moitié des recettes de la commune) pour les habitants, le tout sans parvenir à désendetter la commune…
De quoi relativiser la « morale » et le bilan du PS en matière de gestion municipale.
De quoi expliquer aussi la déroute de dimanche dernier.
Christine Le Tennier, la candidate de droite « sans étiquette » qui a remporté l’élection municipale de dimanche dernier (58,73% des voix) et qui apparait aux yeux de beaucoup comme « une libératrice », connait sans aucun doute l’ampleur du travail qui l’attend dans les 6 années à venir.
Beaucoup de travail l’attend.
Quant à Michel Loussouarn du Parti socialiste, la carrière politique bretonne qu’il entrevoyait pourrait bien prendre fin dès l’année prochaine, lors des prochaines élections cantonales où rien ne dit qu’il sera réélu.
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