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dimanche 6 avril 2014

Centrafrique : un nouvel échec pour François Hollande !


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Le 6 avril 2014

 
   
Au moins aurait-il fallu que François Hollande exige des troupes françaises qu’elles frappent les hommes de Séléka, de manière ciblée, mais en employant la manière… forte.

Autant l’expédition malienne avait été bien menée par l’Élysée – moyens idoines et objectifs clairs –, autant l’équipée centrafricaine paraît être condamnée au désastre – pas de moyens idoines et objectifs très loin d’être clairs.
 Résultat, ce 3 avril : le président tchadien Idriss Déby vient d’annoncer qu’il retirait ses troupes (850 soldats redoutablement aguerris) de la MISCA (Force africaine en Centrafrique).
Même si la rupture n’est pas encore effective sur le théâtre des opérations – en Afrique, rien n’est véritablement irréparable –, il s’agit là d’une très mauvaise nouvelle et ce ne sont pas les 800 autres soldats promis par l’Union européenne qui pourront avantageusement remplacer ceux qui sont en partance ; ce, pour une évidente connaissance du terrain, des mœurs locales et de ses subtilités toutes africaines.
Le président tchadien – « le faiseur de rois », tel que là-bas surnommé – dénonce une « campagne malveillante contre ses soldats ».

Il est un fait qu’à Bangui, la capitale centrafricaine, 24 civils ont été tués le week-end dernier. Évidemment, chacune des factions en présence rejette la responsabilité du drame sur les autres.
 Et l’africaniste Bernard Lugan de noter (bernard-lugan.com) : « Si le cataclysme régional ne s’est pas encore produit, c’est parce que le Tchad du président Déby constitue un maillon de résistance. Pour combien de temps encore ? Là est toute la question, car la situation du pays est plus que complexe. »
Ainsi, écrit Lugan, « au sud, les événements de Centrafrique vont immanquablement connaître une contagion dans les régions limitrophes. À l’est, la question du Darfour est toujours brûlante. À l’ouest, le Niger apparaît bien fragile. Au sud-ouest, le djihad de Boko Haram s’étend chaque jour un peu plus. »
Certes, on ne réécrit pas l’histoire, mais en 2013 au moins aurait-il fallu que François Hollande exige des troupes françaises qu’elles frappent les hommes de Séléka, de manière ciblée, mais en employant la manière… forte.
 L’ordre n’est jamais tombé.
 Résultat, ces milices islamistes ont persécuté les chrétiens locaux.
 Pis, nos troupes n’ont pas plus empêché les chrétiens de se venger des musulmans, ce que les troupes tchadiennes nous reprochent aujourd’hui, eux que l’on soupçonne aussi de fermer les yeux sur des exactions contraires.
Bref, joli tour de force : voici la France déconsidérée avec les deux forces en présence, forces confessionnelles qui recoupent évidemment des réalités plus ethniques et tribales.
 Que d’impéritie…
 Avouons néanmoins que dans cet exercice consistant à se mettre tout le monde à dos, François Hollande est passé maître.

Décidément, il n’y a pas que la cravate qui aille de traviole chez cet homme.

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