Mis à jour le 12/03/2014 à 15:34
Publié le 12/03/2014 à 09:16
Publié le 12/03/2014 à 09:16
Une voiture brûlée à Lille en 2009 (Illustration). Crédits photo : PHILIPPE HUGUEN/AFP
INFO LE FIGARO - La France ne parvient pas à lutter efficacement contre ce phénomène criminel, contrairement à ses voisins anglo-saxons.
L'Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP) éclaire d'un jour nouveau le phénomène criminel des feux de voitures.
D'abord, sa toute dernière étude établit à 34.441 le nombre de véhicules incendiés en France l'an dernier.
Selon lui, le ministère de l'Intérieur, qui a fourni les chiffres, ne donne pas tout, puisque ce total ne recouvre que le nombre de procédures diligentées par la police et la gendarmerie en une année.
«Certaines procédures concernent plusieurs véhicules, notamment ceux atteints par propagation des flammes», corrige Christophe Soullez, le patron de l'ONDRP.
Quoi qu'il en soit, celui-ci constate une régression statistique de ces feux.
Si l'on compare à 2007, première année de référence de cette étude, la diminution enregistrée est de 25 %.
Corroborée depuis 2010 aussi bien par les assureurs, qui ont toutefois comptabilisé près 44.000 faits, que par les pompiers, qui déclarent, pour leur part, plus de 58.000 interventions en une année.
La Place Beauvau pourrait se réjouir de cette embellie.
Mais l'étude de l'ONDRP invite à la modestie.
Car elle révèle également que la Grande-Bretagne, qui a connu par le passé une situation semblable à celle de la France concernant ce type de délits, avec plus de 63.000 véhicules incendiés en 2003, a vu le nombre de feux de voitures régresser à 30.000 environ en 2007, pour passer finalement en 2013 sous le seuil des 10.000, soit une diminution par trois du phénomène sur les sept dernières années.
Une «politique plus offensive» en Grande-Bretagne
Même s'il s'agit encore de données provisoires, les ordres de grandeur sont fixés.
Et l'on peut s'étonner que les autorités françaises n'aient pas réussi à endiguer un phénomène que les Anglo-Saxons ont visiblement su résorber.
Même aux États-Unis, selon l'ONDRP, le nombre de véhicules incendiés volontairement a diminué par trois entre 2003 et 2012, passant de 30.500 à 12.500 sinistres.
Pour Christophe Soullez, «il y a, c'est évident, un tropisme hexagonal en matière de violences urbaines, dont les feux de véhicules demeurent un indicateur récurrent».
Les raisons de ces actes sont multiples: «message anti-institutionnel, vengeance, simple jeu, incendie pour maquiller un véhicule volé ayant servi à commettre une infraction», rappelle-t-il.
Les arnaques à l'assurance jouent également, mais, selon lui, «les rares études sur les faits élucidés par la police semblent indiquer que cette part due à la fraude reste faible».
Pour le criminologue Alain Bauer, «il faut sans doute chercher les raisons de cet écart de résultats entre la France et les pays anglo-saxons dans une différence de méthodes et de moyens».
«La Grande-Bretagne, rappelle-t-il, est un pays fédéral avec 58 polices différentes», où les chefs de police rendent des comptes à la population et se présentent aux suffrages de ses administrés.
Il y a, selon lui, de l'autre côté de la Manche une «politique plus offensive et davantage de pragmatisme».
«Par ailleurs, poursuit-il, quand un délinquant est arrêté pour de tels faits en Grande-Bretagne, les Britanniques ne lui garantissent pas, comme trop souvent en France, l'excuse absolutoire. Il va en prison où les places sont suffisantes.»
Un exemple à méditer.
D'abord, sa toute dernière étude établit à 34.441 le nombre de véhicules incendiés en France l'an dernier.
Selon lui, le ministère de l'Intérieur, qui a fourni les chiffres, ne donne pas tout, puisque ce total ne recouvre que le nombre de procédures diligentées par la police et la gendarmerie en une année.
«Certaines procédures concernent plusieurs véhicules, notamment ceux atteints par propagation des flammes», corrige Christophe Soullez, le patron de l'ONDRP.
Quoi qu'il en soit, celui-ci constate une régression statistique de ces feux.
Si l'on compare à 2007, première année de référence de cette étude, la diminution enregistrée est de 25 %.
Corroborée depuis 2010 aussi bien par les assureurs, qui ont toutefois comptabilisé près 44.000 faits, que par les pompiers, qui déclarent, pour leur part, plus de 58.000 interventions en une année.
La Place Beauvau pourrait se réjouir de cette embellie.
Mais l'étude de l'ONDRP invite à la modestie.
Car elle révèle également que la Grande-Bretagne, qui a connu par le passé une situation semblable à celle de la France concernant ce type de délits, avec plus de 63.000 véhicules incendiés en 2003, a vu le nombre de feux de voitures régresser à 30.000 environ en 2007, pour passer finalement en 2013 sous le seuil des 10.000, soit une diminution par trois du phénomène sur les sept dernières années.
Une «politique plus offensive» en Grande-Bretagne
Même s'il s'agit encore de données provisoires, les ordres de grandeur sont fixés.
Et l'on peut s'étonner que les autorités françaises n'aient pas réussi à endiguer un phénomène que les Anglo-Saxons ont visiblement su résorber.
Même aux États-Unis, selon l'ONDRP, le nombre de véhicules incendiés volontairement a diminué par trois entre 2003 et 2012, passant de 30.500 à 12.500 sinistres.
Pour Christophe Soullez, «il y a, c'est évident, un tropisme hexagonal en matière de violences urbaines, dont les feux de véhicules demeurent un indicateur récurrent».
Les raisons de ces actes sont multiples: «message anti-institutionnel, vengeance, simple jeu, incendie pour maquiller un véhicule volé ayant servi à commettre une infraction», rappelle-t-il.
Les arnaques à l'assurance jouent également, mais, selon lui, «les rares études sur les faits élucidés par la police semblent indiquer que cette part due à la fraude reste faible».
Pour le criminologue Alain Bauer, «il faut sans doute chercher les raisons de cet écart de résultats entre la France et les pays anglo-saxons dans une différence de méthodes et de moyens».
«La Grande-Bretagne, rappelle-t-il, est un pays fédéral avec 58 polices différentes», où les chefs de police rendent des comptes à la population et se présentent aux suffrages de ses administrés.
Il y a, selon lui, de l'autre côté de la Manche une «politique plus offensive et davantage de pragmatisme».
«Par ailleurs, poursuit-il, quand un délinquant est arrêté pour de tels faits en Grande-Bretagne, les Britanniques ne lui garantissent pas, comme trop souvent en France, l'excuse absolutoire. Il va en prison où les places sont suffisantes.»
Un exemple à méditer.
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