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mardi 4 mars 2014

Municipales 2014 - Marseille : "Je ne serai jamais le nègre du Parti socialiste"



Le Point.fr - Publié le - Modifié le
Sur les listes de Patrick Mennucci figurent les hommes avec lequel le candidat affirmait pourtant vouloir rompre.

Sur les listes de Patrick Mennucci figurent les hommes avec lequel le candidat affirmait pourtant vouloir rompre. © Bertrand Langlois / AFP

 Adjoint de Patrick Mennucci, Nassurdine Haidari écrit une lettre ouverte au président de la République pour dénoncer sa mise à l'écart.

Nassurdine Haidari est l'adjoint à la jeunesse et aux sports de Patrick Mennucci à la mairie des 1er et 7e arrondissements.
 Agressé très violemment par des nervis se revendiquant de Guérini durant les législatives de 2012, il a eu la désagréable surprise de constater que les hommes du système qu'il combattait figurent sur les listes de Mennucci aux municipales.
 Convaincu de l'implication de François Hollande dans la campagne du candidat socialiste à la mairie de Marseille, il lui adresse une lettre ouverte pour lui révéler les méthodes et le fonctionnement du challenger de Jean-Claude Gaudin.

 Monsieur le Président de la République,

J'ai failli perdre la vie pour vous, le 3 février 2012, au coeur de Félix-Pyat, en pleine campagne des primaires, dans le troisième arrondissement de Marseille.

 J'ai été le seul élu marseillais à avoir eu le courage d'affronter frontalement "le système" et j'ai été violemment puni en conséquence.
Oui ! Comme vous le savez, j'ai été agressé physiquement par une dizaine de personnes qui se sont déchaînées sur moi en me rouant de coups.
D'interminables minutes où j'ai vu l'ombre de la mort s'abattre sur moi, parce que j'avais dit non à la voyoucratie, non à la loi des caïds, non à la loi des sans-loi.
Une punition en règle parce que j'avais eu l'audace de tracter sans leur autorisation pour vous (qui m'avez apporté personnellement votre soutien lors d'un dîner privé au moment des présidentielles) et mon candidat aux législatives Patrick Mennucci.

"Ces déclarations me rongent"

J'ai connu des intimidations de toutes sortes, des dégradations répétées de véhicule, une tentative de home-jacking, où sur notre petit balcon, ma femme hurlait de peur avec mon fils dans les bras, pour le Parti socialiste et pour Patrick Mennucci.
 Une femme qui depuis a fait plusieurs dépressions.
J'ai tout donné pour mon engagement politique et peut-être au-delà même de ce que je devais raisonnablement donner.
 J'ai honoré parfaitement ma délégation en mairie de secteur, bilan validé en séance plénière, j'ai porté l'idéal avec force et courage pendant ces six longues années.
Car l'engagement politique ne vaut que lorsqu'il est total et sans ambiguïté.
J'ai gardé enfouies en moi des déclarations inacceptables du candidat que j'ai accompagné durant toutes ces années, M. Patrick Mennucci.
 Ces déclarations qui me rongent jour après jour l'âme et l'esprit.
Des Noirs, il y en aura sur les listes, mais toi, je ne sais pas si tu seras conseiller municipal (sic). Oubliant de fait mon engagement à ses côtés, mes prises de position écoutées localement et nationalement en me réduisant à une simple couleur de peau.
 Mais aujourd'hui je ne peux plus me taire.

 Monsieur le Président, je ne serai jamais le nègre du Parti socialiste.

"Nouvelles pratiques claniques" J'espérais juste que le Parti socialiste aurait eu l'élégance et le courage de réparer cette injustice.
 J'apprends aujourd'hui que je ne figure sur aucune des listes du Parti socialiste et que d'anciennes personnes liées au système que nous dénoncions jadis se retrouvent sur ces listes qui ne reflètent que l'incapacité du PS local à se renouveler en profondeur et l'incapacité de Patrick Mennucci à asseoir son autorité sur le déroulement de cette campagne.
Plus grave encore, de nouvelles pratiques claniques reposant sur le copinage, le clientélisme, les intimidations, les insultes, la confiscation du pouvoir, la promotion des collaborateurs, des assistants parlementaires, etc., réapparaissent.
 Sans oublier la balkanisation des petites baronnies locales, au détriment de l'intérêt de la deuxième ville de France, bref, tout un système.
Je n'ai pas failli mourir pour la création d'un nouveau système, Monsieur le Président, je n'ose le croire, mais les faits sont têtus et ils viennent contredire toutes nos convictions, toutes nos vérités et toutes nos espérances.

 Le devenir de Marseille est supérieur à celui des petits deals organisés entre amis, telle est mon intime conviction.

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