Eli Veugnol
Le ministre de la Justice s’est cru intouchable, oubliant qu’il pouvait parfois arriver aux journalistes de faire leur boulot.
Ces derniers jours, mon fils de 7 ans m’a gratifié de quelques mensonges de son âge.
Péchés véniels, certes, mais dont il n’était pas coutumier.
J’ai donc tâché de faire œuvre de pédagogie, expliquant que vérité et confiance marchent de concert. Et que, a contrario, un petit mensonge dans sa bouche risque fort d’induire à l’avenir de gros doutes dans mon esprit chaque fois que sa parole sera engagée.
Et puis, hier soir à table, la discussion entre adultes a roulé sur les écoutes de Nicolas Sarkozy, et Christiane Taubira exhibant, comme témoignage de son innocence, les documents qui l’accablaient : date, contenu des écoutes, et surtout les mots « dont il vous est régulièrement rendu compte », écrits par le procureur général au sujet du dossier en question.
À force de voir la presse jouer les courroies de transmission de sa bonne parole, le ministre de la Justice s’est cru intouchable, oubliant qu’il pouvait parfois arriver aux journalistes, y compris ceux du Monde, de faire leur boulot.
Bien entendu, les grandes oreilles de mon fils ne traînaient pas moins que celles du garde des Sceaux dans les conversations de l’ancien président.
Difficile, alors, d’expliquer à un enfant ayant tout juste atteint l’âge de raison, mais connaissant déjà Saint Louis rendant la justice sous le chêne de Vincennes ou le jugement de Salomon, qu’une femme qui nous gouverne puisse mentir aussi effrontément, quand ses parents à lui jouent les pères Fouettard à chaque petite duperie.
Pour ne pas casser complètement sa candeur, j’ai évité la litanie des contre-vérités officiellement assenées depuis deux ans : le réenchantement du rêve français ; la mise à pied de la finance ; la promesse d’exemplarité ; la baisse du chômage ; le ministre du Budget qui n’a pas de compte en suisse ; Valérie Trierweiler, Première dame de France ; la rumeur de la théorie du genre ; les mariages forcés chez les catholiques.
Je ne me suis pas étendu, non plus, sur le mensonge anthropologique de la loi Taubira, devenu mensonge d’état civil pour ces enfants qui auront désormais deux papas ou deux mamans.
Je n’ai pas ajouté que, dans cette affaire des écoutes, le mensonge concernait également Manuel Valls (mais qu’attend-il pour dissoudre cette inutile Direction centrale des renseignements intérieurs ?), Jean-Marc Ayrault et François Hollande.
Sans oublier la foule des petites mains.
Et que lorsque le Premier ministre déclare que « Christiane Taubira a toute sa place dans ce gouvernement », on ne saurait mieux dire : menteuse au milieu des menteurs, elle est dans son biotope.
Je n’ai pas affirmé que lorsque l’on érige le mensonge en principe de gouvernement, il n’est guère étonnant de périr par le mensonge.
Bien sûr, j’aurais pu empiler mensonge sur mensonge, et expliquer – comme le chef de file des députés PS, Bruno Le Roux – qu’un socialiste ne ment pas, mais qu’il commet des maladresses.
Ou encore qu’il oublie.
Mais on ne trompe pas un enfant de 7 ans avec pareilles fables.
Il faut un cerveau déjà lobotomisé pour y croire.
J’ai simplement repris ma petite leçon de pédagogie où je l’avais laissée : mon fils, tu sais maintenant pourquoi il faut lutter contre les petits mensonges.
Je crois qu’il a compris : il m’a dit vouloir en faire son effort de Carême.
Péchés véniels, certes, mais dont il n’était pas coutumier.
J’ai donc tâché de faire œuvre de pédagogie, expliquant que vérité et confiance marchent de concert. Et que, a contrario, un petit mensonge dans sa bouche risque fort d’induire à l’avenir de gros doutes dans mon esprit chaque fois que sa parole sera engagée.
Et puis, hier soir à table, la discussion entre adultes a roulé sur les écoutes de Nicolas Sarkozy, et Christiane Taubira exhibant, comme témoignage de son innocence, les documents qui l’accablaient : date, contenu des écoutes, et surtout les mots « dont il vous est régulièrement rendu compte », écrits par le procureur général au sujet du dossier en question.
À force de voir la presse jouer les courroies de transmission de sa bonne parole, le ministre de la Justice s’est cru intouchable, oubliant qu’il pouvait parfois arriver aux journalistes, y compris ceux du Monde, de faire leur boulot.
Bien entendu, les grandes oreilles de mon fils ne traînaient pas moins que celles du garde des Sceaux dans les conversations de l’ancien président.
Difficile, alors, d’expliquer à un enfant ayant tout juste atteint l’âge de raison, mais connaissant déjà Saint Louis rendant la justice sous le chêne de Vincennes ou le jugement de Salomon, qu’une femme qui nous gouverne puisse mentir aussi effrontément, quand ses parents à lui jouent les pères Fouettard à chaque petite duperie.
Pour ne pas casser complètement sa candeur, j’ai évité la litanie des contre-vérités officiellement assenées depuis deux ans : le réenchantement du rêve français ; la mise à pied de la finance ; la promesse d’exemplarité ; la baisse du chômage ; le ministre du Budget qui n’a pas de compte en suisse ; Valérie Trierweiler, Première dame de France ; la rumeur de la théorie du genre ; les mariages forcés chez les catholiques.
Je ne me suis pas étendu, non plus, sur le mensonge anthropologique de la loi Taubira, devenu mensonge d’état civil pour ces enfants qui auront désormais deux papas ou deux mamans.
Je n’ai pas ajouté que, dans cette affaire des écoutes, le mensonge concernait également Manuel Valls (mais qu’attend-il pour dissoudre cette inutile Direction centrale des renseignements intérieurs ?), Jean-Marc Ayrault et François Hollande.
Sans oublier la foule des petites mains.
Et que lorsque le Premier ministre déclare que « Christiane Taubira a toute sa place dans ce gouvernement », on ne saurait mieux dire : menteuse au milieu des menteurs, elle est dans son biotope.
Je n’ai pas affirmé que lorsque l’on érige le mensonge en principe de gouvernement, il n’est guère étonnant de périr par le mensonge.
Bien sûr, j’aurais pu empiler mensonge sur mensonge, et expliquer – comme le chef de file des députés PS, Bruno Le Roux – qu’un socialiste ne ment pas, mais qu’il commet des maladresses.
Ou encore qu’il oublie.
Mais on ne trompe pas un enfant de 7 ans avec pareilles fables.
Il faut un cerveau déjà lobotomisé pour y croire.
J’ai simplement repris ma petite leçon de pédagogie où je l’avais laissée : mon fils, tu sais maintenant pourquoi il faut lutter contre les petits mensonges.
Je crois qu’il a compris : il m’a dit vouloir en faire son effort de Carême.
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