Gabrielle Cluzel
Petite forme hier soir pour les membres du gouvernement sur les plateaux télévisés.
Petite forme hier soir pour les membres du gouvernement sur les plateaux télévisés.
C’est le problème quand on a fait pendant deux ans sa Catherine II de Russie dans son village Potemkine, le retour à la réalité fait souvent assez mal.
Il faut croire que tous les gueux, les manants, les gagne-petit qui ont protesté, tempêté, manifesté, pétitionné, mis des bonnets rouges, des gilets jaunes, des polos roses, qui ont brandi des pancartes, agité des calicots, fait des opérations escargots, déversé du fumier, brûlé des portiques, affronté les forces de l’ordre dans l’espoir frénétique perpétuellement déçu d’attirer leur attention, sans compter ceux, et ils étaient sans doute les plus nombreux, qui rongeaient leur frein en silence… les attendaient au tournant.
Dans la vie, il suffit parfois d’être patient.
Oui, dimanche soir, pour le gouvernement, c’était la télé sans Ruquier,
la télé sans les rires, les copains, les bonnes vannes salaces et les boucs émissaires : On n’est pas couché, mais justement on aimerait bien y aller, là, sous la couette avec un Doliprane après ce grand coup sur la tête.
Alors sans doute, ils s’y attendaient. Sans doute s’y étaient-ils même préparés.
Mais cela sent les réparties éculées d’un vieux DVD que l’on a déjà regardé cent fois les jours de pluie.
L’effet s’émousse, on les connaît par cœur, pour un peu, comme dans un Louis de Funès, on donnerait la réplique avant eux.
Le Front républicain qu’ils jettent comme une tunique de Nessus sur la droite devient rasant, le retour des Dents de la mer, la nouvelle Nuit des morts vivants que promet Jean-Marc Ayrault si d’aventure rien n’endiguait la montée de l’extrême droite font bâiller.
C’est toujours comme ça, quand on a vu cent fois le même film d’horreur, on trouve les effets spéciaux un peu gros.
Ils disent de temps à autre qu’il faut « accepter le vote des électeurs » que « les électeurs sont libres de voter pour qui ils le souhaitent »… mais comme une mère dit à son fils d’un ton pincé « après tout fais ce que tu veux, tu es majeur et vacciné » et réfléchit in petto au moyen de lui cacher les clés de son scooter.
Certaines tentent de prendre la tangente, fissa, ni vu ni connu.
Un fiasco, quel fiasco ?
Cécile Duflot, comme si c’était le moment, tente de faire glisser la conversation sur le sujet de l’asthme des enfants – et pourquoi pas les varices de ma grand-mère –, Marisol Touraine affirme que l’enjeu n’est en rien national, tout est local, juste une question de places de parkings et d’espaces verts sans doute.
Najat Vallaud-Belkacem rejette toute la responsabilité sur la droite, qui a banalisé le discours du FN.
Certaines font du déni de grossesse, elles font du déni de bassesse.
Elles ont d’ailleurs mauvaise mine et l’air un peu nauséeux.
En face, il y a Marine Le Pen avec Henri Guaino.
Ils ont des accents graves et résolus, on dirait le proviseur flanqué du prof de maths un jour de conseil de classe : Il y a un moment, Najat Valaud-Belkacem, où il faut regarder la vérité en face, et votre carnet est lamentable…
Pour le gouvernement, la fin de la récréation a sonné.
On l’a bien vu à la télé.
Petite forme hier soir pour les membres du gouvernement sur les plateaux télévisés.
C’est le problème quand on a fait pendant deux ans sa Catherine II de Russie dans son village Potemkine, le retour à la réalité fait souvent assez mal.
Il faut croire que tous les gueux, les manants, les gagne-petit qui ont protesté, tempêté, manifesté, pétitionné, mis des bonnets rouges, des gilets jaunes, des polos roses, qui ont brandi des pancartes, agité des calicots, fait des opérations escargots, déversé du fumier, brûlé des portiques, affronté les forces de l’ordre dans l’espoir frénétique perpétuellement déçu d’attirer leur attention, sans compter ceux, et ils étaient sans doute les plus nombreux, qui rongeaient leur frein en silence… les attendaient au tournant.
Dans la vie, il suffit parfois d’être patient.
Oui, dimanche soir, pour le gouvernement, c’était la télé sans Ruquier,
la télé sans les rires, les copains, les bonnes vannes salaces et les boucs émissaires : On n’est pas couché, mais justement on aimerait bien y aller, là, sous la couette avec un Doliprane après ce grand coup sur la tête.
Alors sans doute, ils s’y attendaient. Sans doute s’y étaient-ils même préparés.
Mais cela sent les réparties éculées d’un vieux DVD que l’on a déjà regardé cent fois les jours de pluie.
L’effet s’émousse, on les connaît par cœur, pour un peu, comme dans un Louis de Funès, on donnerait la réplique avant eux.
Le Front républicain qu’ils jettent comme une tunique de Nessus sur la droite devient rasant, le retour des Dents de la mer, la nouvelle Nuit des morts vivants que promet Jean-Marc Ayrault si d’aventure rien n’endiguait la montée de l’extrême droite font bâiller.
C’est toujours comme ça, quand on a vu cent fois le même film d’horreur, on trouve les effets spéciaux un peu gros.
Ils disent de temps à autre qu’il faut « accepter le vote des électeurs » que « les électeurs sont libres de voter pour qui ils le souhaitent »… mais comme une mère dit à son fils d’un ton pincé « après tout fais ce que tu veux, tu es majeur et vacciné » et réfléchit in petto au moyen de lui cacher les clés de son scooter.
Certaines tentent de prendre la tangente, fissa, ni vu ni connu.
Un fiasco, quel fiasco ?
Cécile Duflot, comme si c’était le moment, tente de faire glisser la conversation sur le sujet de l’asthme des enfants – et pourquoi pas les varices de ma grand-mère –, Marisol Touraine affirme que l’enjeu n’est en rien national, tout est local, juste une question de places de parkings et d’espaces verts sans doute.
Najat Vallaud-Belkacem rejette toute la responsabilité sur la droite, qui a banalisé le discours du FN.
Certaines font du déni de grossesse, elles font du déni de bassesse.
Elles ont d’ailleurs mauvaise mine et l’air un peu nauséeux.
En face, il y a Marine Le Pen avec Henri Guaino.
Ils ont des accents graves et résolus, on dirait le proviseur flanqué du prof de maths un jour de conseil de classe : Il y a un moment, Najat Valaud-Belkacem, où il faut regarder la vérité en face, et votre carnet est lamentable…
Pour le gouvernement, la fin de la récréation a sonné.
On l’a bien vu à la télé.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Ici, les commentaires sont libres.
Libres ne veut pas dire insultants, injurieux, diffamatoires.
À chacun de s’appliquer cette règle qui fera la richesse et l’intérêt de nos débats.
Les commentaires injurieux seront supprimés par le modérateur.
Merci d’avance.