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dimanche 16 mars 2014

Enfoirés d’enfoirés !

enfoires

 Le 16 mars 2014

 
  
Ce qui est dérangeant, c'est de masquer la vraie misère par des artifices grotesques qui servent l’avidité des artistes et de leurs producteurs.

Après s’être signalés en modifiant les paroles de l’hymne national, comme l’indiquait ici même Joris Karl, les « Enfoirés » ont conclu leur grand raout annuel par un show télévisé aussi vulgaire que les années précédentes.
 Regarder TF1 vendredi soir était presque une injonction morale et politique.
Que tous ceux qui n’étaient pas devant leur télévision se dénoncent, ils s’opposent à la République.
Derrière l’apparence bon enfant et humanitaire de cette tournée, se cache surtout un moyen pour les artistes d’assurer leur promotion et le succès de leurs futurs films ou spectacles fortement rémunérateurs.

 L’incorporation à cette petite troupe « subversive » est pour un chanteur de variété ou un comique « populaire », un prix de bonne conduite doublé d’un booster de carrière.
Ainsi, l’artiste en question appartient à la grande famille du showbizz estampillée TF1, et aura l’image d’un « gentil » ad vitam aeternam.
C’est pour la bonne cause ma petite dame !
Dernier arrivé en date, le grossier Michael Youn, rebaptisé Michel Jeune pour l’occasion.
 Il doit s’imaginer que Michel Jeune est un nom ridicule, car trop connoté « terroir » et fleurant bon le « français de souche ».
 Les portefeuilles des « Michel Jeune » ne le dérangent toutefois pas.
Jean-Louis Murat, chanteur enraciné à l’indéniable talent, ne s’y est d’ailleurs pas trompé : « Je trouve ce système dégoûtant. Les jolis coeurs, les-plus-généreux-que-moi-tu-meurs, je n’y crois pas du tout… La vraie générosité, elle est silencieuse. Ça ne doit pas devenir un élément de promotion ».
Pourtant en France comme aux Etats-Unis, la générosité doit aujourd’hui être mise en scène de façon outrancière et « festive ».
La « bonté » des artistes doit donner mauvaise conscience à la population.
 En regardant Les Enfoirés, vous vous mettez à penser que vous n’en faites pas assez pour les exclus, comparativement à un homme aussi altruiste que Yannick Noah.
 Vous n’en venez pas à contester le système.
Le tennisman et imposteur de la chanson guerroie avec le fisc depuis 15 ans, en outre il est plus que multimillionnaire.
Qu’importe, il participe aux Enfoirés, il est donc un « humaniste » bon teint !
Dans le même registre, la présentatrice libérale Ellen de Generes disait au public des oscars, sous forme de demi-plaisanterie, que ceux qui ne soutiendraient pas le film Twelve Years A Slave seraient automatiquement des racistes…

Je n’en veux pas à « monsieur tout le monde » de ne pas voir l’arrière cour putride qui préside à ce spectacle pseudo caritatif et de massivement plébisciter l’émission.
 Il ne voit que ce qu’on lui donne à voir, car sur le principe, les « restos du cœur » sont louables.

Ce qui est dérangeant, c’est de masquer la vraie misère par des artifices grotesques qui servent l’avidité des artistes et de leurs producteurs.

Artistiquement, c’est un néant. Humoristiquement, c’est gênant.

Moralement, c’est indécent.

1 commentaire:

  1. je ne suis pas d'accord avec cette manière de dénigrer les enfoirés

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