Partout en France, des collectifs demandent l'abrogation de la circulaire Chatel de 2012 sur les sorties scolaires.
Les mères voilées repartent à l'offensive.
Estimant que la circulaire Chatel de 2012 interdisant les sorties scolaires aux accompagnatrices voilées les «exclut de la vie scolaire de (leurs) enfants», que la charte de la laïcité de la rentrée 2013 n'a fait «qu'ajouter à la confusion» et que l'avis du Conseil d'État, rendu en décembre dernier, n'a rien réglé, ces mamans musulmanes, soutenues par le Collectif contre l'islamophobie en France (CCIF), se mobilisent contre une réglementation générale qu'elles considèrent comme «discriminatoire». Regroupées en collectifs, elles «marquent des points», disent-elles, et font peu à peu «plier» les chefs d'établissement.
Au Blanc-Mesnil (Seine-Saint-Denis), les mamans du collectif «Sorties scolaires: avec nous!» viennent d'envoyer une lettre au ministre de l'Éducation lui demandant un rendez-vous.
«Depuis octobre 2012, la quasi-totalité des écoles du Blanc-Mesnil n'autorise plus les mamans portant un foulard à accompagner les sorties scolaires, écrivent-elles à Vincent Peillon. Pourtant, la circulaire interministérielle “Renforcer la coopération entre les parents et l'école dans les territoires” d'octobre 2013 identifie la coopération parents-Éducation nationale comme un axe important favorisant la réussite scolaire des enfants. Aujourd'hui, cette coopération est fragilisée par l'application de la circulaire de 2012.»
Contacté par Le Figaro, le ministère de l'Éducation n'a pas indiqué quelle suite il comptait donner à cette demande.
«S'agissant des parents d'élèves qui participent à des activités scolaires, ils doivent faire preuve de neutralité dans l'expression de leurs convictions, notamment religieuses, rappelle-t-il simplement.
C'est ce qu'indique la circulaire du 27 mars 2012 dont l'application est mise en œuvre sur le terrain avec intelligence, en privilégiant toujours d'abord la voie du dialogue. Cette circulaire reste donc valable.»
Les mamans voilées du Blanc-Mesnil, elles, sont très remontées: «Nous aspirons, comme tous les autres parents, à retrouver une place légitime dans le parcours scolaire de nos enfants!, s'exclame Mouna Lamzaouek.
Pendant des années, ça s'est bien passé et, du jour au lendemain, on décrète qu'on représente un danger?»
Malgré plusieurs rencontres avec des responsables locaux et départementaux de l'Éducation nationale, «la situation reste invivable», déplore le collectif.
«Clarification»
«Depuis octobre 2012, la quasi-totalité des écoles du Blanc-Mesnil n'autorise plus les mamans portant un foulard à accompagner les sorties scolaires, écrivent-elles à Vincent Peillon. Pourtant, la circulaire interministérielle “Renforcer la coopération entre les parents et l'école dans les territoires” d'octobre 2013 identifie la coopération parents-Éducation nationale comme un axe important favorisant la réussite scolaire des enfants. Aujourd'hui, cette coopération est fragilisée par l'application de la circulaire de 2012.»
Contacté par Le Figaro, le ministère de l'Éducation n'a pas indiqué quelle suite il comptait donner à cette demande.
«S'agissant des parents d'élèves qui participent à des activités scolaires, ils doivent faire preuve de neutralité dans l'expression de leurs convictions, notamment religieuses, rappelle-t-il simplement.
C'est ce qu'indique la circulaire du 27 mars 2012 dont l'application est mise en œuvre sur le terrain avec intelligence, en privilégiant toujours d'abord la voie du dialogue. Cette circulaire reste donc valable.»
Les mamans voilées du Blanc-Mesnil, elles, sont très remontées: «Nous aspirons, comme tous les autres parents, à retrouver une place légitime dans le parcours scolaire de nos enfants!, s'exclame Mouna Lamzaouek.
Pendant des années, ça s'est bien passé et, du jour au lendemain, on décrète qu'on représente un danger?»
Malgré plusieurs rencontres avec des responsables locaux et départementaux de l'Éducation nationale, «la situation reste invivable», déplore le collectif.
«Clarification»
«Quatre ou cinq écoles» sur la trentaine que compte la commune ont bien fini par céder aux revendications des mères voilées, «mais ce sont juste celles où sont scolarisés nos enfants, précisent les mamans du collectif.
Du coup, pour faire pression sur d'autres établissements, une quinzaine d'autres mamans nous ont rejointes».
Au CCIF, on affirme avoir reçu, «depuis la rentrée 2013, des centaines de demandes de mamans voilées exclues de sorties scolaires».
«Des dizaines de cas se sont réglés après un travail de médiation, ajoute-t-on.
Et, pour d'autres, on met en place une stratégie juridique.»
Les mamans de «Sorties scolaires: avec nous!» ont, elles aussi, été contactées par d'autres mères de famille.
«On leur explique qu'il faut se regrouper et réclamer un écrit des inspecteurs d'académie, raconte Ferouz Benamar, l'une des signataires de la lettre à Vincent Peillon. À Lyon et à Bordeaux, elles ont réussi.»
Dans la banlieue de Lyon, Ayche acquiesce: «Après une réunion avec l'inspecteur, il a accepté de faire passer un mot à toutes les écoles», précise cette mère voilée.
Même succès dans le Nord, à Noyelles-sous-Lens.
Sauf que les «ateliers lecture», qui ont lieu à l'intérieur des établissements, sont toujours interdits aux porteuses de foulard.
«On a juste droit aux sorties et on ne peut pas rentrer dans les classes!, s'énerve Naima Maalou. Moi, j'en resterai pas là!»
À Nice, une mère voilée vient de saisir la justice administrative, bien décidée à «se battre pour obtenir une clarification» de la loi.
«Ma cliente souhaite obtenir une jurisprudence sur le statut de parent accompagnateur, indique Me Sefen Guez Guez.
Pourquoi tant de résistance?
Ces mamans n'ont aucune fonction éducative ou d'encadrement!»
Selon l'avocat, il s'agit de la première action en justice d'une mère privée de sorties.
«En fait, ça se débloque là où on bouge, mais si personne ne dit rien, la circulaire Chatel ne sera jamais abrogée!, s'insurge Ferouz Benamar. Pour l'instant, on ne demande que l'abrogation de cette circulaire et pas de la loi de 2004 sur l'interdiction du voile à l'école. Après? On verra.»
source
Du coup, pour faire pression sur d'autres établissements, une quinzaine d'autres mamans nous ont rejointes».
Au CCIF, on affirme avoir reçu, «depuis la rentrée 2013, des centaines de demandes de mamans voilées exclues de sorties scolaires».
«Des dizaines de cas se sont réglés après un travail de médiation, ajoute-t-on.
Et, pour d'autres, on met en place une stratégie juridique.»
Les mamans de «Sorties scolaires: avec nous!» ont, elles aussi, été contactées par d'autres mères de famille.
«On leur explique qu'il faut se regrouper et réclamer un écrit des inspecteurs d'académie, raconte Ferouz Benamar, l'une des signataires de la lettre à Vincent Peillon. À Lyon et à Bordeaux, elles ont réussi.»
Dans la banlieue de Lyon, Ayche acquiesce: «Après une réunion avec l'inspecteur, il a accepté de faire passer un mot à toutes les écoles», précise cette mère voilée.
Même succès dans le Nord, à Noyelles-sous-Lens.
Sauf que les «ateliers lecture», qui ont lieu à l'intérieur des établissements, sont toujours interdits aux porteuses de foulard.
«On a juste droit aux sorties et on ne peut pas rentrer dans les classes!, s'énerve Naima Maalou. Moi, j'en resterai pas là!»
À Nice, une mère voilée vient de saisir la justice administrative, bien décidée à «se battre pour obtenir une clarification» de la loi.
«Ma cliente souhaite obtenir une jurisprudence sur le statut de parent accompagnateur, indique Me Sefen Guez Guez.
Pourquoi tant de résistance?
Ces mamans n'ont aucune fonction éducative ou d'encadrement!»
Selon l'avocat, il s'agit de la première action en justice d'une mère privée de sorties.
«En fait, ça se débloque là où on bouge, mais si personne ne dit rien, la circulaire Chatel ne sera jamais abrogée!, s'insurge Ferouz Benamar. Pour l'instant, on ne demande que l'abrogation de cette circulaire et pas de la loi de 2004 sur l'interdiction du voile à l'école. Après? On verra.»
source
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Ici, les commentaires sont libres.
Libres ne veut pas dire insultants, injurieux, diffamatoires.
À chacun de s’appliquer cette règle qui fera la richesse et l’intérêt de nos débats.
Les commentaires injurieux seront supprimés par le modérateur.
Merci d’avance.