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dimanche 16 février 2014

Ces ministres et ces journalistes prêts à toutes les compromissions…

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Le 16 février 2014   



Le monde que ces élites ont construit est en train de s’écrouler.

Depuis des années, nos élites dirigeantes, toujours si promptes à donner de grandes leçons de probité intellectuelle, ont pourtant pris la mauvaise habitude de vilipender ceux dont les opinions n’entrent pas dans leur carcan idéologique.
 Ce type de comportement entrave sérieusement le bon fonctionnement de la démocratie ; l’actualité récente foisonne, d’ailleurs, d’exemples attestant de ce délitement du débat public.
Ainsi, à l’unisson de beaucoup de ses confrères, le journaliste de Libération Jean Quatremer a déversé sur son compte Twitter son mépris de la démocratie, après la votation suisse hostile à « l’immigration de masse ».
 On pouvait ainsi lire : « Quand la démocratie accouche de Hitler, il faut applaudir ? » ou encore « La connerie à ce point, ça en devient gênant. »

Aussi, lors d’un débat avec Marine Le Pen, Pierre Moscovici tenta de disqualifier l’économiste Jacques Sapir, dont le seul tort à ses yeux est d’être opposé à l’euro, en se demandant s’il « était d’extrême droite ou d’extrême gauche ».
 L’attaque est injuste puisque nombre d’économistes, dont plusieurs prix Nobel, critiquent également âprement la monnaie unique, mais n’en deviennent pas pour autant de dangereux extrémistes.
Ou encore Manuel Valls, exhortant la droite « républicaine » à se démarquer de la Manif pour tous, a estimé il y a quelques jours que l’opposition à la politique familiale du gouvernement dévoile une France « tourmentée par les forces sombres de la division ».
 Le ministre de l’Intérieur compare ainsi implicitement les centaines de milliers de personnes qui battent le pavé pacifiquement depuis des mois aux factieux des années 1930 qui voulaient renverser le régime.
Frappant du sceau du déshonneur les fonctions qu’ils occupent, ces ministres et ces journalistes sont prêts à toutes les compromissions avec la vérité, dès lors qu’il s’agit de dénigrer leurs adversaires.
 Même si le mal est ancien, il est cependant incontestable que cette attitude malhonnête s’amplifie depuis quelque temps.
Et pour cause : le monde que ces élites ont construit est en train de s’écrouler.
 Ainsi, rattrapé par le réel et confronté à l’intensification de la contestation, ce « cercle de la raison », selon l’expression d’Alain Minc, renâcle à se remettre en cause, et préfère se replier sur ses certitudes, au risque de s’empêtrer dans le mensonge et de rompre définitivement avec les Français.

Cette évolution inquiétante s’accompagne d’une notable régression démocratique.
 Certes, aujourd’hui, les électeurs choisissent toujours leurs représentants ; mais leur vote n’a plus beaucoup de prise sur le contenu de la politique menée, désormais encadrée de très près par le droit international et l’Union européenne.
 Le mépris que voue une partie de notre classe dirigeante aux simples citoyens, accusés de tous les maux dès lors qu’ils osent exprimer leur mécontentement, prend donc également la forme d’un net affaiblissement des institutions démocratiques.
La prise de distance entre le peuple et les lieux de pouvoir ainsi que la délégitimation systématique des opposants à l’idéologie dominante sont les deux faces de la même pièce.

 Il s’agit de l’expression de la volonté opiniâtre d’une partie de nos élites d’abandonner le processus démocratique, afin d’être en mesure d’ignorer les aspirations des citoyens.

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