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mardi 7 janvier 2014

Tocsin pour nos cloches de France.


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Le 7 janvier 2014

   
 
Il a bon dos, le malheureux dormeur du dimanche matin à qui la justice donne raison aujourd’hui.

Pour faire un village (« faire village », diraient les ineptes adeptes de la novlangue), il ne suffit pas d’aligner des pavillons bien proprets, de planter un rond-point européen à chaque entrée et d’installer en plein milieu une agence bancaire pour ménages surendettés.
 Pour faire un village, il faut aussi beaucoup de temps, des histoires de familles, de clochers.
 Un village, c’est construit sur des fondations datant souvent du Moyen Âge, parfois de l’Antiquité. Pour faire un village, il faut surtout une âme.
Et cette âme en France, elle a un son, une voix presque, celle des cloches de nos églises.
Elles ont leurs ennemis, aujourd’hui.


 Passons sur les quelques citadins exilés en cambrousse, lève-tard qui ne supportent pas d’être dérangés pendant leur câlin dominical.
 La campagne est, pour eux, ce qu’elle était pour la malheureuse Marie-Antoinette dans son hameau : un charmant décor où l’on ne doit pas marcher sur une bouse de vache.
 La bêtise pouvant franchir les portes du prétoire, ils gagnent parfois au tribunal. On l’a vu récemment.
Mais les pires ennemis des cloches, c’est ceux qui ont justement compris qu’elles vibrent de l’âme de la France.
 Ils vont désormais avancer pas à pas, résolument, parfois sous couvert des imbéciles évoqués plus haut.
 Ils vont nous faire le coup du « Je ne veux voir qu’une tête » en appelant, impudiques, aux principes « sacrés » de la laïcité.
 Vous ne voulez pas entendre le muezzin, eh bien soyez cohérents, que les cloches se taisent ! Implacable comme logique.
 D’ailleurs, l’un des 250 « experts » du fumeux rapport sur l’intégration pose en ces termes le problème.
 Certains clercs, peut-être même mitrés, seront complices au nom de faux bons sentiments.

Donc, silence aux cloches rythmant nos jours et nos années dans une liturgie immuable et que chantèrent si bien Édith Piaf et les Compagnons.
 Silence au glas saluant le défunt que l’on conduit en terre.
Silence au tocsin qui sonnait la patrie en danger (il est vrai qu’aujourd’hui, il pourrait sonner tous les jours).
Silence aux cloches victorieuses du 11 novembre 1918, celles de la « flèche irréprochable » de Chartres aimée de Péguy.
 Silence au bourdon libéré du 26 août 1944 lorsque le général de Gaulle entra, hiératique et souverain, dans Notre-Dame de Paris pour entendre le Te Deum et chanter de sa voix éraillée « Catholique et Français toujours », cantique désormais honni du clergé moderne.
 Silence aux cloches du 8 mai 1945 qui sonnèrent la fin des hostilités, faisant comme un écho amplifié à celles qui annoncèrent, le 8 mai 1429, la délivrance d’Orléans par la Pucelle.

C’est cela, que l’on veut faire taire, définitivement.
Alors, il a bon dos, le malheureux dormeur du dimanche matin à qui la justice étroite des robins donne raison aujourd’hui.

Il est l’idiot utile d’un vaste complot pour tuer l’âme du village qui est plus qu’un alignement de maisons, pour tuer l’âme de la France qui est plus qu’un hexagone.

Frère Jacques, sonnez les matines !

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