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mercredi 15 janvier 2014

François Hollande : le gymnaste de la conférence de presse

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Le 15 janvier 2014


   
Le locataire de l'Élysée a confirmé sa maîtrise de l'exercice en opérant une série de grands écarts.

On savait déjà François Hollande talentueux dans l’art pas forcément facile de la conférence de presse.
Dans les conditions que l’on sait, la difficulté n’en était que plus grande et le locataire de l’Élysée a confirmé sa maîtrise de l’exercice en opérant une série de grands écarts.
L’approche sociétale est évidemment et éminemment de gauche.
 Le Président lance l’euthanasie (sans jamais prononcer le mot) avec sa méthode habituelle : annoncer le résultat de la « large consultation » avant même de l’avoir commencée.
 En fait de consultation, il confie même que, sur le mariage pour tous, « on aurait pu aller plus vite ». Les démocrates apprécieront.

Pourtant, si le Président veut, comme il le prétend, « un texte rassembleur » sur la fin de vie, doit-on lui rappeler que la loi Leonetti a été votée à l’unanimité ?

Mais c’est sur les annonces économiques que le grand écart devient spectaculaire.
 Détaillant – mais en restant assez flou – son « pacte de responsabilité », il révèle en fait son acceptation des propositions réitérées du patronat : une suppression des charges familiales pour les entreprises et les indépendants.
 La réaction d’Olivier Besancenot sur Canal+ ne s’est pas fait attendre : « C’est quelque chose que le patronat espère depuis 1945. Si c’est voté, on ne pourra plus jamais revenir en arrière », regrette-t-il.

Devant l’insistance d’Ivan Levaï qui lui reproche de ne pas se déclarer clairement social-démocrate, François Hollande confirme.
Il y reviendra plusieurs fois dans ses réponses à la presse.
Mais lorsque deux journalistes le pressent de dire ce qui le différencie de son prédécesseur, il a cette réponse assez surprenante : « Moi, je fais. »
 C’est vrai, il annonce des réformes économiques que même la droite n’avait pas osé entreprendre – parce que trop marquées à droite, justement – dont cet échange avec les entreprises : « Créez des emplois et je baisserai vos charges. »
 Sa différence avec Nicolas Sarkozy est-elle donc que lui souhaite réellement appliquer une politique économique de droite au tournant de son quiquennat ?
Diverses questions ont obligé François Hollande à revenir sur les dossiers de l’année passée : sa très faible popularité, les sifflets, l’affaire Leonarda, jusqu’à l’inévitable Dieudonné.
Sur ce dernier dossier, il a entièrement soutenu l’approche du ministre de l’Intérieur, se félicitant d’une « victoire », mais ajoutant au combat contre l’antisémitisme un combat contre l’islamophobie et les atteintes aux lieux de cultes chrétiens, évoquant l’attaque récente des Femen contre l’église de la Madeleine – sans les nommer.

Ce qui, pour notre plus grand bonheur, a gâché la semaine de Caroline Fourest…

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On ne s’attardera pas sur les quelques évocations de sa situation amoureuse, dont il nous dit qu’elle sera précisée avant sa visite aux États-Unis.
On s’amusera, en revanche, de la prudence toute radicale avec laquelle il parle de sa visite à venir au Vatican, chacune de ses phrases commençant par un méprisant « Le pape peut être utile pour… ».
Il concluera d’ailleurs cette page par « J’y vais en chef d’État qui rend visite à un chef d’État », des fois qu’on ait imaginé qu’il allait à confesse.

Laissons le dernier mot à Michèle Cotta. Invitée de David Pujadas sur France 2, elle ne sait pas que son micro est ouvert lorsqu’on demande au Premier ministre en duplex : « Comment avez-vous trouvé le président de la République ? » Et dans un éclat de rire, Cotta répond : « Moche et minable. »

Décidément, lorsque vos amis sont socialistes, pas besoin d’ennemis.

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