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samedi 21 décembre 2013

L'UMP peut elle encore gouverner ?

 
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Gérer, ce n’est pas gouverner.
 
A en juger par ses 41 propositions sur l'immigration, il semblerait que l'Ump ne veuille pas du pouvoir.
 L’Ump pourrait être à Matignon après les Européennes grâce à une dissolution bien calculée mais elle n'aura rien fait pour gagner cette position dans l'honneur.
 L'Ump n'a rien appris de sa défaite électorale de la présidentielle 2012. Le Parti Socialiste subira aux Européennes une défaite mais le score de l'Ump ne risque pas  de lui être enviable.
 
Déjà, l’Ump commence par s'abaisser: on n'est pas contre l'immigration mais pour et l'on ose parler d' ''immigration citoyenne'' alors qu’un chiffe est tombé: près de 27 % des personnes mises en cause pour des vols en 2012 étaient de nationalité étrangère, un chiffre en hausse d'environ dix points en quatre ans.
 Il y a, à l'Ump, le silence coupable d'une formation qui se dit toujours de droite mais refuse de parler de la délinquance des étrangers ou d'une criminalité organisée des gens d'Europe de l'Est.
 
Le parti a donc dévoilé sa ligne politique et son projet  mais en termes de ''mobilité''.
 On notera la persistance de la novlangue : on remplace ''immigration'' par ''mobilité'' pour  faire ainsi l'éloge indirect du mondialisme et du nomadisme.
 Dans son document publié et mis en ligne, l'Ump s'oppose notamment à la "suppression totale du regroupement familial" et refuse la remise en cause de l'espace Schengen, considérant que la position défendue par le parti frontiste " installerait la France comme un îlot fragile et illusoire au cœur de l'Europe".
 L'UMP "refuse" également le rapprochement entre le taux de chômage et le nombre d'immigrés qu'elle ose déclarer "une vision fausse et malthusienne" servant ainsi l'intérêt de ses sponsors, à savoir les patrons français friands de bas salaires ouvriers.
 
En fait, ce document est bien un événement: le parti de droite ne veut plus être accusé de reprendre le thème et les idées de son rival, le Fn.  
Le parti dirigé par Jean-François Copé a tout de même formulé quelques contre-propositions.
Le titre donné au plan de l'Ump pour une nouvelle politique de l'immigration est d'ailleurs ironie involontaire "Reprenons le contrôle" mais quid du contrôle aux frontières, des moyens de police ou de douane qui seront mis en œuvre contre les clandestins.
 En fait, le document de travail d'une trentaine de pages reprend l'idée sarkoziste d'une immigration non pas subie mais choisie avec l'idée d'un "système à points" pour favoriser l'accueil des "meilleurs" immigrants de travail et étudiants.
 De fait, comme le rapport Thuot du cabinet du Premier Ministre, les propositions déconcertent par le sous-entendu remplaciste qu'il implique.
Il s'agit de rendre l'immigration plus douce et ne pas casser le processus de tiers-mondialisation du pays. 
 
L'Ump ne court-elle pas au suicide politique ? 
 
En fait, elle ne peut compter sur une base populaire où l'électorat immigré car on ne vote pas Ump dans les banlieues.
Où donc l'UMP peut-elle gagner des militants et des sympathisants ?
 Ne faut-il pas en politique toujours un peu d'idéal pour vaincre ?
En fait, cette politique est pernicieuse et va dans le sens des accords bilatéraux signés par l'Union Européenne avec certains pays comme le Maroc, qui augmentent et facilitent l'obtention de visas.
En fait, on peut dès lors promettre un zéro régularisation (proposition 23) puisque qu'il s'agira de conditionner systématiquement l'obtention de titres et de la nationalité française à une entrée régulière sur le territoire qu'on assouplira de fait par les nouvelles directives européennes ou les accords bilatéraux.
 La proposition n° 29 reconnaît quand même la nécessité de supprimer l'AME (Aide médicale d’Etat).
 La proposition 38 prévoit une expulsion du territoire national pour les délinquants étrangers, condamnés à une peine supérieure à un an de prison ferme et là encore, on soupçonne fortement des considérations budgétaires (les prisons sont pleines au point qu'on est obligé de relâcher dans la nature des inculpés faute de place !), car il y aura bien à un moment un hic de l'immigration, c'est son coût devenu un gouffre pour le budget de l'Etat.
 
L'Ump est tiraillée entre les droitistes et les libéraux partisans de l'ouverture des frontières et de la dérégulation des salaires par l'immigration de travail.
 Que cherche-t-elle alors ?
Les abstentionnistes du dimanche ?
Peine perdue, ils sont anti-système ! C'est la tactique frontiste de Patrick Buisson qui permit à Sarkozy de remonter assez spectaculairement au second tour de 2007. Sans aile droite, l'Ump se suicide. 
 
Mais il y a beaucoup plus grave.
 En ne cherchant pas à mettre un arrêt brutal aux politiques remplacistes, l'Ump participe à l'augmentation future des tensions sociales et semble condamnée à perdre les élections ou à ne les gagner que par défaut.
De jeunes arrivistes carriéristes la rejoignent car l'Ump pourrait gérer bientôt.
 Mais gérer, ce n'est pas gouverner.
 
 Gouverner, c'est vouloir et prévoir, c'est aimer son pays et c'est donc bien autre chose que ces 41 propositions de basse politique qui ne sont là que pour rechercher quelques votes bourgeois de retraités fraîchement cambriolés.

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1 commentaire:

  1. Droite et gauche ont la même politique de remplacement et de balkanisation de la France depuis 40 ans, ils ne changeront rien à leur plan

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