Le 22 décembre 2013
Serge Federbusch
Serge Federbusch
Entretien réalisé par Nicolas Gauthier.
Aux prochaines élections municipales de Paris, vous présentez des listes dissidentes de droite contre l’UMP…
Ce ne sont pas des listes dissidentes, mais des listes libres et indépendantes !
Ce système de primaires n’est-il pas dangereux, sachant que candidats et candidates d’un même parti en sont réduits à se faire la guerre entre eux, au risque d’arriver forts fatigués lors de la véritable bataille, l’élection ?
Non, je ne suis pas d’accord. Le problème, c’est que ces primaires ont été organisées par l’UMP au profit de Nathalie Kosciusko-Morizet.
Nous voulions un vote traditionnel, avec des bulletins de papier glissés dans des urnes surveillées par tous pour mieux éviter les fraudes. Mais un tel vote aurait mobilisé les plus militants et NKM a préféré miser sur un scrutin électronique avec un électorat plus sensible à l’image de marque et la com’.
Puis, les délais de vote ont été repoussés au dernier moment par l’UMP car les choses ne se présentaient pas bien pour elle, tout cela a coûté fort cher.
D’où la suspicion qui plane sur les résultats…
Au moins, au Parti socialiste, c’est plus simple. Il n’y a pas de démocratie interne. C’était Anne Hidalgo, un point c’est tout !
Depuis 1995 et l’arrivée de Jacques Chirac à l’Élysée, la droite aurait-elle un problème à Paris ? Comme une sorte de micro-climat…
Ce micro-climat, ce serait plutôt celui instauré par le PS dans la capitale.
Avec un extravagant verrouillage clientéliste et près de 100.000 voix achetées à coups de subventions et d’attributions de logements en HLM.
En revanche, le problème de la droite parisienne, ce sont aussi les barons de l’Ouest.
Ont-ils autant intérêt à ce que Paris repasse à droite ?
Ils auraient des comptes à rendre à un véritable patron. La situation actuelle est confortable : dès que les citoyens se plaignent de tel ou tel problème, ils n’ont qu’à se défausser sur les responsabilités de la municipalité de gauche.
Pour eux, c’est effectivement bien pratique…
En politique le facteur psychologique est souvent négligé. La personnalité de Nathalie Kosciusko-Morizet y est-elle pour quelque-chose ?
Il y a effectivement chez elle un complexe de supériorité, un côté narcissique prononcé.
Du coup, elle se contente d’une stratégie fondée sur la communication et le casting permanent.
C’est une sorte de sous-produit de droite de Bertrand Delanoë.
Ces choses dites, Anne Hidalgo est une bureaucrate hargneuse et sans aucune imagination ni humour…
Et les listes du Front national, bénéficiant pour une fois de sondages flatteurs…
Nous ne crachons certainement pas sur les électeurs lepénistes.
Nous leur disons juste que le seul vote efficace, c’est le nôtre, consistant à d’abord dégager Nathalie Kosciusko-Morizet pour ensuite faire chuter Anne Hidalgo.
À cause du Front national, nous risquons de devoir affronter des triangulaires dont l’issue prévisible sera de renforcer la gauche.
Et votre projet, dans tout ça ?
Un projet innovant en matière de démocratie directe, fondée sur des initiatives citoyennes qui nous permettront de faire appel au vote des Parisiens dès que nécessaire, par exemple sur la question des règles de stationnement, du péage urbain, des hauteurs de construction.
Le début d’une grande révolution, en somme.
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