Pages

mercredi 20 novembre 2013

Délinquance en hausse : Le Figaro maintient ses informations ( vidéo)


 Crédits photo : FRANCOIS BOUCHON/ Le Figaro
 
VIDÉO - Le ministre de l'Intérieur conteste l'analyse de son tableau de bord. Le Figaro répond point par point à ses arguments et soutient toujours que la violence augmente alors que l'efficacité policière diminue.
 
C'est par un communiqué envoyé aux aurores que Manuel Valls a souhaité réagir à la publication lundi soir de notre dossier sur l'insécurité réalisé d'après le nouveau «tableau de bord» de Beauvau.
 Le Figaro maintient l'intégralité de ses informations et répond, point par point, aux remarques du ministre de l'Intérieur.

Sur la présentation

Manuel Valls estime d'abord que «les éléments rapportés par Le Figaro (…) méconnaissent les avertissements et les règles méthodologiques rappelées par l'Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales» (ONDRP).
Le Figaro ne les méconnaît pas (L'auteur de ces lignes a été membre du conseil d'orientation de cet organisme dès sa création et durant plusieurs années).

 L'ONDRP a estimé qu'il convenait de distinguer les chiffres de police et ceux de la gendarmerie au motif que cette dernière utiliserait depuis quelques mois un nouveau logiciel de saisie des faits plus complet.
Mais voilà: c'est le ministre lui-même qui, dans son «tableau de bord», les réunit sous la rubrique «tous services».
Ce qui doit toute de même avoir du sens à ses yeux.
Il n'omet pas, bien sûr, de faire figurer les chiffres séparément, ce que nous faisons nous-mêmes à plusieurs reprises dans l'article.
En tout état de cause, qu'ils soient séparés ou réunis, les chiffres indiquent les mêmes tendances.
 Excepté pour les violences hors vol en zone police, ce qui est mentionné à deux reprises dans notre dossier.

Sur le «nettoyage statistique»

Le ministre assure qu'«il est désormais établi que les pratiques de “nettoyage statistique” qui avaient cours jusqu'en 2012 sont de nature à fausser fortement la base de comparaison.
 Il en est ainsi de la déclassification massive de certains délits en contraventions, qui a abouti à minorer les statistiques de près de 130.000 faits annuels à compter de 2006, ou encore des pratiques d'enregistrement à géométrie variable.»
 Là aussi, la réponse est dans le «tableau de bord» Valls.
 À la rubrique «violences contraventionnelles», pour les atteintes dites «non crapuleuses» (souvent familiales, les plus nombreuses), les chiffres entre août 2012 et juillet 2013 font apparaître une hausse de 8,3 %. L'actuel ministre pourrait donc se voir reprocher les mêmes pratiques.

Ces attaques politiques visant l'opposition sont déjà contestées à droite.
 Brice Hortefeux déclare: «Ce gouvernement a l'art de se défausser de toute responsabilité.
 Les crimes à Marseille, ce serait la faute du maire.
 La délinquance en hausse, ce serait la faute de la droite.
C'est tout de même Nicolas Sarkozy qui a mis en place l'Observatoire indépendant confié à Alain Bauer

Sur l'immigration

Manuel Valls écrit: «Affirmer contre toute vérité que la décision de la Cour de cassation de juillet 2012 n'a pas eu d'impact sur la statistique des délits du droit au séjour relève d'une tromperie inadmissible.»
 Ce n'est pas ce qu'écrit Le Figaro.
 Le journal cite un haut fonctionnaire qui rappelle que depuis le 1er janvier une rétention de 16 heures permet de compenser les effets de la décision de la Cour de cassation de juillet 2012 qui rendait de facto la garde à vue d'un clandestin impossible et donc indirectement son expulsion.
Or depuis un an, les relevés d'infractions aux règles de séjour par les forces de l'ordre ont baissé de 56 %.
 Le seul mois de juillet 2013 par rapport à juillet 2012 témoigne d'une baisse des contrôles d'illégaux de plus de 73 %.
 Or, avec la rétention de 16 heures en place depuis 6 mois, l'écart devrait être moindre. Il y a bien là un choix politique.

Sur les missions

Le ministre affirme: «la baisse du potentiel horaire disponible ne saurait lui être imputée quand elle découle mécaniquement de la diminution des effectifs causée par la Révision générale des politiques publiques conduite de 2009 à 2012.»
 Ce faisant, il révèle dans son communiqué que les effectifs promis depuis des semaines, au fil des homicides et des braquages à Marseille ou ailleurs, n'arriveront finalement que bien tard.
Quoi qu'il en soit la présence policière sur le terrain a diminué. Les patrouilles ont baissé de 6 % en un an. Or, la baisse des effectifs reprochée par M. Valls à ses prédécesseurs n'a pas atteint 6 % en une seule année.
 Seul indicateur en hausse dans le bilan d'activité: les mises en causes pour faits de délinquance qui effectivement progressent.
 Alors que l'élucidation, c'est-à-dire la capacité à retrouver l'auteur des faits, diminue. Si le ministre de l'Intérieur voulait vraiment être complet, il faudrait qu'il fasse ajouter à son tableau de bord les départements d'outre-Mer, où la situation, il est vrai, se dégrade dangereusement.
 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Ici, les commentaires sont libres.
Libres ne veut pas dire insultants, injurieux, diffamatoires.
À chacun de s’appliquer cette règle qui fera la richesse et l’intérêt de nos débats.
Les commentaires injurieux seront supprimés par le modérateur.
Merci d’avance.