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vendredi 4 octobre 2013

VIDÉO. "M. Duflot" : une diversion après "Cash investigation" ?



Le Point.fr - Publié le - Modifié le
Le président de l'organisme de formation des Verts a eu bien du mal à s'expliquer face à Élise Lucet.
Le président de l'organisme de formation des Verts a eu bien du mal à s'expliquer face à Élise Lucet. © Capture d'écran France 2

  Mercredi soir, les pratiques d'EELV et de son organisme de formation ont été épinglées sur France 2. Cécile Duflot n'en sortait pas indemne.

Sur Twitter, ils sont quelques-uns à s'interroger sur le "buzz" provoqué par Xavier Cantat, le compagnon de Cécile Duflot, qui accuse Manuel Valls d'avoir tenu des propos racistes.
 Et s'il ne s'agissait que d'une diversion après la mise en cause de la ministre du Logement et de son parti dans l'émission Cash investigation diffusée justement mercredi soir sur France 2 (à revoir en intégralité ici) ?




L'émission consacrée au mauvais usage - c'est un euphémisme - de la formation professionnelle a choisi de faire une petite digression sur la formation des élus.

 
 Et s'attarde plus particulièrement sur le Cédis, une association loi de 1901, organisme d'EELV de formation des élus, mais officiellement distinct du parti politique.
 Comme les formations dispensées par l'organisme sont payées avec l'argent public des collectivités locales, il serait illégal que ces sommes finissent par retourner au parti.
Mercredi soir, l'émission présentée par Élise Lucet s'interrogeait sur les pratiques de cet organisme, dirigé pendant dix ans par Jean-Vincent Placé et aujourd'hui par Henri Arevalo, secrétaire départemental d'EELV en Haute-Garonne.
Dans le reportage, un élu avoue avoir été prié d'émarger pour une formation de trois jours et demi durant une université d'été des Verts, alors qu'il ne pourra être présent qu'une journée.
 On y voit aussi que Cécile Duflot, en 2011, a cédé à la même pratique. Bref que les élus payent pour des formations qu'ils ne suivent pas.

Le trou de mémoire de Jean-Vincent Placé
 
Reste à démontrer que cet argent (170 000 euros de bénéfices pour la seule université d'été de 2011) est reversé délictueusement au parti.
 Pour Cash investigation, EELV a bien bénéficié d'un apport du Cédis d'un montant de 75 000 euros pour acheter son siège parisien, une somme remboursée finalement après l'intervention d'un commissaire aux comptes.
 Dans un communiqué, le Cédis explique avoir cofinancé l'achat de l'immeuble parce qu'il s'est servi des locaux pour son propre compte. Il a finalement revendu ses parts, car, explique-t-il, "l'utilisation [des] salles de réunion n'était pas fonctionnelle".
Quant à Jean-Vincent Placé, il refuse de s'expliquer, dit ne pas se souvenir de cette somme et lâche cette phrase dont Twitter faisait ses choux gras mercredi et jeudi : "75 000 euros, c'est peut-être important pour vous..."
Reste les explications très embarrassées d'Henri Arevalo.

Selon lui, ce système n'a plus cours, car il "n'était pas bon. Il prêtait à ambiguïté".
Sauf qu'il n'est pas loin de se décomposer lorsque Élise Lucet lui met sous les yeux une citation tirée du P-V d'un conseil d'administration du Cédis en 2002, auquel il était présent : "La question est aujourd'hui de savoir si le Cédis doit contribuer au financement des Verts. Bien sûr que oui."

REGARDEZ



Ce n'est pas la première fois que EELV est épinglé sur son financement.
 En 2011, la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques avait refusé de certifier sans réserve les comptes de campagne de la formation écologiste.
 En cause, des "prestations intellectuelles", difficiles à évaluer, et donc susceptibles d'être surfacturées aux élus.
L'affaire faisant grand bruit, une motion avait alors été déposée par certains militants, dont l'économiste Pierre Larrouturou, transfuge du PS, et depuis retourné au bercail. Elle demandait qu'un audit externe soit réalisé sur les comptes d'EELV.
 Fin de non-recevoir et même étrange agression à la clef d'un des membres du parti porteur de la motion, Felipe de La Roche.

Des hommes masqués avaient déboulé chez lui et l'un d'eux aurait déclaré : "La motion de finances, il faut que tu arrêtes, sinon on te tue."

Cet audit externe avait été estimé en 2011 peu opportun en pleine campagne présidentielle.
Deux ans plus tard, il n'a toujours pas eu lieu.
 Mais les comptes du parti sont certifiés par un commissaire aux comptes chaque année, rappelle au Point.fr, la députée EELV de la Vienne Véronique Massonneau, qui fut elle-même commissaire aux comptes du parti avant son élection au Parlement.
 Un audit interne donc.
À l'époque, les frondeurs jugeaient ce contrôle insuffisant.


http://www.lepoint.fr/politique/video-m-duflot-une-diversion-apres-cash-investigation-03-10-2013-1738858_20.php

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