Pages

samedi 5 octobre 2013

Rhône. Saint-Priest : ils pillent Renault Trucks pour alimenter un trafic vers l’Algérie

   
Publiée le 04/10/2013 à 15:02
 
Photo D. R.

Photo D. R.

Quatre ouvriers de l'usine de Renault Trucks à Saint-Priest, dont un intérimaire, ont dérobé des centaines d’injecteurs de moteur de poids lourd, qu’ils cédaient pour une bouchée de pain à un receleur chargé de les écouler en Algérie.

Au prix de vente officiel dans le réseau, le montant du préjudice atteint 800 000 € en quatre mois.

« Ils auraient pu passer pour des employés-modèles, qui demandaient à faire des heures supplémentaires le samedi… parce que c’était plus facile de voler », explique un enquêteur du G2I, le groupe Initiative et Investigation de la Sûreté, qui vient de démanteler un énorme trafic de pièces détachées de poids lourds vers l’Algérie.

Quatre ouvriers de Renault Trucks et un receleur, interpellés au début de la semaine, sont déférés ce jeudi matin au parquet pour vol et recel en bande organisée.
 En l’espace de quelques mois, ils ont volé des centaines, voire des milliers, d’injecteurs pour moteur de poids lourd, d’une valeur unitaire de 1 000 €. Sous la pression de l’Algérien qui leur achetait à très bas prix les pièces volées, ils compensaient leur faible bénéfice par un nombre de plus en plus important de vols. 
C’est d’ailleurs le volume de ces vols qui attiré l’attention de Renault Trucks. Mi-mai, l’entreprise a déposé plainte après avoir découvert d’importants écarts d’inventaires sur deux références d’injecteurs. En étroite collaboration avec le service interne de sécurité, le G2I a mis en place des surveillances qui ont permis de découvrir la technique des voleurs.


Les voleurs trahis par des écarts d’inventaires.

Un ouvrier de 32 ans a en effet été vu en train de voler des injecteurs dans l’une des caisses situées près de la chaîne de montage.
 Quelques jours plus tard, il a failli se faire surprendre par son chef et a décidé d’arrêter de voler.
 Mais pas de trafiquer, car il a aussitôt recruté trois collègues, dont son frère de 23 ans. Les trois hommes, qui travaillaient tous dans le même complexe, arrivaient un peu avant l’heure, ou repartaient un peu plus tard, avec des sacs à dos pleins d’injecteurs. Ils les donnaient à leur « patron », qui les payait 200 € la boîte de six.
 Celui-ci les vendait alors entre 300 et 350 € la boîte à un Algérien de 36 ans, basé à Oullins et effectuant de fréquents voyages en Algérie.
 C’est là qu’il écoulait ses stocks, dans la région de Biskra, probablement autour de 120 € la pièce.
 Il les convoyait en voiture, cachés parmi d’autres objets. 
L’enquête a permis d’établir que les quatre ouvriers ont volé au moins 800 injecteurs depuis la mi-mai.
 En garde à vue, l’un des ouvriers a déclaré que ce trafic lui a rapporté plus de 15 000 € depuis début juin.
 Quand il a été arrêté, le chef du trafic avait dans sa voiture 36 injecteurs volés le matin même par ses complices.
30 autres ont été saisis chez le receleur. 
Les deux hommes se seraient connus sur les marchés, où deux des ouvriers travaillaient au noir, en plus de leur activité.
 Le produit des vols leur a permis de se payer une voiture, de belles vacances et de vivre au-dessus de leurs moyens officiels.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Ici, les commentaires sont libres.
Libres ne veut pas dire insultants, injurieux, diffamatoires.
À chacun de s’appliquer cette règle qui fera la richesse et l’intérêt de nos débats.
Les commentaires injurieux seront supprimés par le modérateur.
Merci d’avance.