Paris – Rififi dans les rythmes scolaires

par Patrick Metzen

     

 

Courageux mais pas téméraires, Bertrand Delanoë et son équipe avaient préféré en septembre dernier annuler le Conseil de Paris afin d’éviter toute question gênante concernant la mise en place de la réforme des rythmes scolaires dans la capitale.
 

En effet, Paris est l’une des rares communes à avoir imposé dès la rentrée 2013, la mise en place de cette réforme.
 La plupart des communes, de droite comme de gauche, a préféré retarder son application à la rentrée 2014 pour mieux la préparer.
 

Le Maire de Paris plus soucieux de plaire à l’Etat Socialiste, ( à l’époque on parlait de lui comme d’une futur ministre de la justice)
que du bien-être des écoliers, avait donc joué au bon élève en imposant la réforme des rythmes scolaires à l’ensemble des écoles parisiennes.

Celles-ci, au travers de leur Conseil d’Ecole, avaient pourtant voté contre, non par dogmatisme, le milieu enseignant est plutôt de gauche, mais bien parce qu’il estimait cette réforme brouillonne, non préparé et en définitive ne répondant pas aux besoins des enfants.
 

Mais il fallait sauver le soldat Peillon, qui sans une grande ville motrice pour cette réforme, aurait perdu la face.
 

Ainsi, Paris, à la rentrée des vacances de Pâques 2013, s’embarqua dans la réforme forçant la main des enseignants, des parents et des personnels.
 

Lundi soir, avaient donc lieu les premiers Conseils d’Arrondissement depuis la mise en place de la réforme !

Ceux-ci se déroulèrent dans une atmosphère souvent tendue avec des élus socialistes rendus fébriles par l’enjeu électoral et les couacs de la rentrée !!!
 

Aussi dans le 17^ème, les ténors socialistes étaient pour une fois tous là !
 

• Annick Lepetit : Députée, Conseillère de Paris, ex vice présidente du STIF, ex-ministre des transports ( les mauvaises langues racontent que sa démission de ces postes à l’approche des élections est tactique : éviter de se voir opposer son bilan en matière de transport .)

• Maitre Gluckman, avocat rentier des affaires du Parti Socialiste : MNEF, UNEF, Julien Dray, Harlem Desir, etc.

• Isabelle Gachet : « porte-flingue » des précédents. Sa spécialité est de voir de la stigmatisation dans la moindre critique. Celle-ci est également adjointe de Bertand Delanoë à la Jeunesse et au Sport depuis quelques temps.

Afin de noyer d’entrée de jeu l’hydre scolaire, pourtant absente de l’ordre du jour, le groupe socialiste par la voix de sa députée tenta d’emballer le conseil en attaquant sur diverses questions politiciennes de dernière minute.

La plus savoureuse étant la légalité des tractages municipaux et des comptes rendus de mandat dans l’arrondissement l’UMP !

Cette vision sectaire de la liberté d’expression fût renvoyée par le Maire Brigitte Kuster en fin de Conseil afin d’aborder les délibérations à l’ordre du jour.
 

Ce ne fut pas suffisant pour garder la sérénité des débats. Le groupe socialiste tenait à enfumer la séance pour éviter que ne soit évoqué son amateurisme en cette rentrée scolaire.
 

Aussi, bien que la question des rythmes scolaires ne fût pas à l’ordre du jour du Conseil, la fébrilité de la gauche sur ce sujet l’amena sur le devant de la scène.
 

Au détour d’une délibération, une adjointe d’arrondissement signalait les difficultés des écoles dans la mise en place de la réforme… il n’en fallait pas plus à Isabelle Gachet, pour lui sauter à la gorge et faire pleuvoir les accusations!

Au passage elle nous confirmait le manque de préparation de cette rentrée scolaire :

• choix arbitraire des associations en charge du périscolaire ( pour cette simple phrase, je suis passible du tribunal inquisitoire au motif  » discrimine » les associations. Notre question étant simplement de connaitre les critères de choix des associations qu’on laisse entrer dans les écoles )

• Manque de formation des personnels enjoints de prendre en charge les enfants ( I. Gachet a ainsi reconnu qu’il manquait des formations tout en nous accusant de stigmatiser les personnels…)

Voguant de contradiction en anathème, elle en arriva même à nous expliquer que « Avant » les enfants avaient cours le mercredi et ne s’en portaient pas plus mal !

Soit mais dans ce cas pourquoi, faire une réforme au prétexte d’alléger leur emploi du temps.
 

Entre incohérence, amateurisme et absence de réflexions la gauche finit par nous accuser de nous réjouir des échecs de cette rentrée et de souhaiter le malheur des enfants.
 

Pourtant, lorsque l’on regarde le fond de cette réforme à savoir la subite nécessité de refondre les rythmes scolaires quel est-elle?

Depuis longtemps, chacun s’accorde à reconnaitre que la semaine est chargée alors que l’année est courte du fait des vacances scolaires. Si le constat a été fait par tous les ministres de l’Education, aucun n’a jamais osé aux sacro-saintes vacances.
 

Pour ne pas être accusé d’immobilisme, V. Peillon a donc résolu de lancer une réforme des rythmes scolaires en ne prenant qu’un des deux termes du problème : la semaine et en profitant pour mettre en œuvre au fond ce qui l’intéresse vraiment dans cette réforme : la scolarisation du mercredi matin!

Aussi pour équilibrer globalement les horaires des enseignants sans toucher à l’année il a été contraint de déshabiller les autres jours de la semaine et d’en confier l’animation aux collectivités locales.
 

On le voit, mécaniquement on augmente le temps de présence moyen des enfants à l’école à l’encontre de l’objectif affiché… mais au fait pourquoi le mercredi matin?
 

La réponse se trouve dans les écrits de V. Peillon : pour lui l’école est avant tout un outil pour affranchir les enfants de leur déterminisme sociaux, familiaux voire génétiques (avec la théorie du genre).

Or le mercredi matin était traditionnellement réservé à diverses activités, au premier rang desquels : le catéchisme.
 

C’est probablement là le premier objectif du Ministre de l’Education de F. Hollande…
 

Tout cela pour cela me direz vous? Hé oui notre franc-maçon, adepte de la morale laïque, veut créer l’homme nouveau adepte d’une religion civile et universaliste: la sienne! ou plutôt celle prônée par la franc-maçonnerie!
 

Sujet à suivre avec notamment une réunion publique jeudi soir 19 h en mairie du 17ème pour donner la parole aux enseignants directeurs d’école, parents au sujet de la mise en place de cette réforme….
 

Article publié le 8 octobre 2013