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mercredi 16 octobre 2013

INFO OBS. Comment Hollande et Ayrault ont recadré Carlotti

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La ministre déléguée aux Personnes handicapées, Marie-Arlette Carlotti. (PATRICE MAGNIEN / 20 MINU/SIPA)
La ministre déléguée aux Personnes handicapées, Marie-Arlette Carlotti. (PATRICE MAGNIEN / 20 MINU/SIPA)
La ministre n'a pas seulement échoué au premier tour de la primaire socialiste à Marseille, elle s'est aussi attirée les foudres des deux têtes de l'exécutif.
 
La rumeur a circulé dès les premiers résultats tombés, dimanche 13 octobre, au soir du premier tour de la primaire socialiste à Marseille : François Hollande n'a pas goûté les déclarations à la sulfateuse de Marie-Arlette Carlotti à l'encontre de Samia Ghali, et l'a vertement fait savoir à sa ministre.
Faux, a immédiatement déminé l'entourage de l'ancienne favorite des sondages... et de l'Elysée.
 En chef de la majorité qu'il est, seul le Premier ministre aurait appelé la candidate dépitée par sa défaite dès le premier tour du scrutin. Une manière de minorer un véritable recadrage qui n'en était, de plus, qu'à ses débuts.

Désir et Hollande sont dans un avion...

En réalité, Jean-Marc Ayrault n'a pas immédiatement décroché son téléphone. Peu après la saillie de Carlotti, dénonçant vers 21 heures le "fonctionnement à plein régime du clientélisme", le locataire de Matignon lui envoie d'abord quelques SMS bien sentis, histoire de préserver la fragile unité des socialistes marseillais.
Mais rien n'y fait. C'est à ce moment, aux alentours de 22 heures, que le même Ayrault prend son combiné pour passer à la même Carlotti une avoinée. Avec une consigne impérative : cessez le feu ! La ministre n'a alors d'autre choix que de s'exécuter : elle prend "acte" de résultats pourtant non encore officiels et demande dans la foulée à ses électeurs de "soutenir" Mennucci.
Non, Hollande n'est pas intervenu, martèlent ses proches, tout en se gardant de dévoiler l'entière vérité. La ministre a bien reçu dans la soirée un autre coup de téléphone. Au bout du fil : Harlem Désir. Si la liaison est mauvaise, ce n'est pas seulement parce qu'il y a de la tension dans l'air, c'est surtout parce que le premier secrétaire du PS est dans un avion, en direction de Johannesburg, au côté de... Hollande ! Carlotti est bel et bien lâchée.

Ayrault : "Tu rentres fissa à Paris !"

Vient l'heure de la seconde rumeur, dès le lendemain matin. Le poste ministériel de Carlotti serait désormais en danger. Ghali ne lui a-t-elle pas aimablement conseillé de tirer toutes les conséquences de son échec ? L'hypothèse circule jusqu'à ce qu'un conseiller de Matignon affirme dans la journée qu'elle avait encore "toute sa place au sein du gouvernement".

C'était cependant avant qu'Ayrault apprenne qu'elle avait rejoué, lundi, dans les rues de Marseille, la ritournelle de la triche.

 "Tu arrêtes tes conneries et tu rentres fissa à Paris !" lui ordonne mardi matin le Premier ministre.
Un retour ou la sortie ? Carlotti peut s'interroger. D'autant que, peu après, le président en personne va donner de la voix.
 Indirectement. Depuis l'Afrique du Sud, le chef de l'Etat, qui n'a pas perdu une miette du pugilat, appelle à son tour un des principaux acteurs de la primaire : son ami avocat Jean-Pierre Mignard, président de la haute autorité chargée de veiller au bon déroulement des opérations électorales phocéennes.
Dans des mots choisis, Hollande lui suggère de faire en sorte que rien ne vienne gâcher le succès populaire du scrutin. Hors de question de transformer cette haute autorité en une Cocoe à la sauce UMP.

Comprendre : il faut maîtriser Carlotti. La Marseillaise risque de passer quelques heures agitées à Paris.

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