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lundi 2 septembre 2013

Syrie : François Hollande "cocu magnifique"

 
 
François Hollande et Barack Obama à Camp David lors du G8 le 19 mai 2012.

Le Point.fr - Publié le - Modifié le
François Hollande et Barack Obama à Camp David lors du G8 le 19 mai 2012. © Ludovic / Sipa
 
Le président français a pris le risque de jouer les va-t-en-guerre. Piégé par l'hésitation d'Obama, il se retrouve bien seul. Revue de presse.

Source AFP
 
"Piégé" : tel est le commentaire qui revient le plus souvent dans la presse française après la volte-face du président américain Barack Obama, qui a annoncé la convocation du Congrès, et par voie de conséquence, la solitude de François Hollande dans le conflit syrien.

"Comme Barack Obama, François Hollande est pris dans un tourbillon d'événements incontrôlés", écrit Pierre Rousselin dans Le Figaro, mais surtout, pour l'éditorialiste du quotidien libéral, le chef de l'État est "piégé sur le front interne et bien isolé sur le front extérieur".

"L'apanage d'un homme seul"

Pour François Sergent de Libération, "Hollande peine à justifier la guerre".
Et si "le président, dans la constitution monarchique de la Ve République, a tout pouvoir pour faire la guerre", relève-t-il, "peut-il aujourd'hui être le seul chef d'État à user de la force sans un vote de la représentation nationale, sans même un discours ?"

"Le piège s'est refermé pour ces responsables occidentaux qui s'étaient avancés très vite en annonçant leur volonté de punir Damas qui aurait fait usage de gaz mortels", constate Dominique Quinio dans La Croix.
 
Patrick Apel-Muller pose cette question dans L'Humanité : "Comment décréter la guerre ou la paix pourrait-il être l'apanage d'un homme seul au XXIe siècle ?"

Tout en estimant "intenable l'alignement de François Hollande, résolu à décider contre une énorme majorité de Français et à se passer de l'assentiment de la représentation nationale". "À force de jouer les va-t-en-guerre pour se refaire une virginité dans les sondages, François Hollande a pris un gros risque.
 Celui de se retrouver tout seul face au tyran syrien", reconnaît Yann Marec dans Midi libre.

Valse-hésitation

Certains éditorialistes insistent sur les répercussions de cette situation sur la politique intérieure française.
 "Coincé par le recul surprise de Barack Obama, François Hollande se retrouve face à une opinion publique nettement hostile à une intervention et à des ténors de droite (et de gauche) qui surfent sur ce refus populaire", juge Hervé Cannet (La Nouvelle République du Centre-Ouest).

Un point de vue partagé par Patrice Chabanet dans Le Journal de la Haute-Marne pour qui, "la valse-hésitation des Occidentaux dans l'affaire syrienne exacerbe les clivages intérieurs aux États-Unis, en Grande-Bretagne et en France".
 
Dans Les Échos, Cécile Corduret pense que "soucieux de sauver la face, l'exécutif maintient ses ambitions et refuse de demander un vote au Parlement, comme l'ont fait ses alliés". Selon elle, "c'est aussi une position à contre-emploi".

Enfin, avec la défection des Britanniques et le recul des États-Unis, Philippe Waucampt (Le Républicain lorrain) estime amèrement que le président français est désormais "dans le rôle du cocu magnifique".

http://www.lepoint.fr/monde/syrie-francois-hollande-cocu-magnifique-02-09-2013-1720142_24.php#xtor=EPR-6-[Newsletter-Quotidienne]-20130902

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