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mardi 10 septembre 2013

Sommes-nous prêts si le pire devait arriver ?

par
     
 
 
Quel désaveux cinglant vis à vis du zèle inconsidéré de notre président,de la part d’Obama d’abord, et des pays de l’UE maintenant.
 
Prêt à engager notre pays dans une escalade guerrière dont on ne peut pas estimer l’ampleur des impacts dans la région et au-delà, François Hollande croyait y voir là, le moyen de redorer son blason bien terni par une désastreuse politique intérieure.
 
Etre à l’initiative d’une action d’éclat à l’étranger, caché derrière le maître du monde américain (ou plutôt ex-maitre du monde) était LA solution.
 
Et voilà que cette stratégie tombe à l’eau après le retournement d’un président américain empêtré dans ses hésitations très inquiétantes et le lâchage sans nuance des « amis » européens.
 
Ceci tend à démontrer combien notre politique étrangère est calamiteuse.
 
L’isolement de la France est la conséquence d’une politique sans positionnement clair, faite de décisions et d’annonces sans concertations préalables, plus opportunistes qu’intelligentes.
Quant aux intentions proclamées haut et fort qu’il est temps pour la France, au nom des sacro-saints droits de l’homme et des conventions internationales, d’intervenir militairement en Syrie, chacun sait qu’elle n’a pas la capacité militaire d’agir seule.
C’est donc une annonce bassement politicienne qui faisait suite à l’initiative des USA mais voilà, rien ne s’est passé comme les conseillers de l’exécutif l’avait prévu.
 
Force est de constater que le débat pour ou contre une intervention en Syrie, ne fait finalement qu’attiser les clivages dans notre pays et retourner l’opinion publique, en premier lieu contre le gouvernement et plus largement contre la classe politique qui est plus en clin à batailler pour exister dans la perspective des élections à venir qu’à se mobiliser pour améliorer le quotidien pour le moins dégradé des français.
 
Face à une économie en berne nous avons de bonnes raisons de nous inquiéter, et on nous annonce qu’après le Mali, on va jouer les justiciers en Syrie à coût de centaines de millions d’euros.
Ca n’est pas audible par la plus grande majorité des français. Pourtant les massacres perpétrés en Syrie, les débordements inévitables dans la région, la puissance de feu de l’axe Damas, Téhéran, Beyrouth, la position de la Russie ferme sur ses alliances, la perspective de la prise de pouvoir par des islamistes fous furieux, sont des éléments très inquiétants.
L’utilisation qui ne fait plus de doute d’armes non conventionnelles, restée jusqu’à présent sans réponse, ouvre la porte à bien pire et légitime de futurs massacres.
 
Nous allons, que nous soyons pour ou contre, inéluctablement vers une action militaire qui se dit de faible ampleur et sur une courte période.
 
Pourtant il est plus réaliste de penser qu’en cas d’attaque, la Syrie et ses alliés réagiront violemment et ce ne seront plus l’Amérique ou la France qui en fixeront le terme.
 
Il nous faut alors prendre conscience de la gravité de ce qui est en train de se passer et laisser les querelles politiciennes stériles, pour enfin entrer dans un vrai débat national à la hauteur des enjeux.
Que ce débat soit l’occasion de se poser la question de savoir si nous sommes prêts pour faire face à des situations extrêmes.
 
Si le pire arrivait, si l’ampleur de la riposte chiite était bien pire qu’estimée par nos experts ? Si elle avait des incidences pas seulement sur notre économie mais aussi jusque sur notre sol ? Serions-nous prêts ?
 
Est-ce que nos politiques qui nous conduisent vers une situation de guerre veulent bien avoir la lucidité et le courage de répondre à ces questions ?

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