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lundi 16 septembre 2013

Et si l’on faisait subir aux juges un dixième de nos peurs ?

Gun Pointed
       Le 16 septembre 2013
Sardin

Libraire. Son blog.
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« Celle qui dit non », libraire dans le 93, violée, braquée trente-trois fois en neuf ans,
- ne peut que soutenir le bijoutier de Nice ;
- ne peut que tendre la main au responsable du Leader Price du Blanc-Mesnil qui a dû défendre sa caissière et son commerce à l’aide d’une lame tant il était excédé par les vols avec violence qu’il endurait de façon quotidienne ;
- ne peut qu’être solidaire du propriétaire du magasin de motos de saint-Julien-Sur-Sarthe, cambriolé 54 fois et qui a également tiré sur les malfaiteurs, en blessant un grièvement ;
- ne peut que se souvenir de Papy Galinier, incarcéré pour avoir tiré sur deux femmes roms s’étant introduites chez lui par effraction.
L’abandon des victimes par les institutions, je le clame depuis neuf longues années. Dans aucun des cas cités, la légitime défense n’a été retenue par les juges. Les petits commerçants sont sans doute ceux qui se plaignent le moins de leurs conditions de travail, ceux qui ne comptent pas leurs heures et ceux qui, pourtant, payent le plus lourd tribut en mort à la nation.
Souvenez-vous du bijoutier de Cambrai, du buraliste de Marseille, tirés eux aussi comme des pigeons pour quarante euros!
Quand je lis les arguments avancés par les procureurs, les juges, pour refuser cette « légitime défense » aux victimes, je me prends à rêver d’une roue qui tourne, faisant subir à ces derniers un dixième de nos peurs, un millième de nos souffrances. Ils arment les criminels d’une toute puissance, celle de nous tuer, de nous briser sans que nous ayons le droit de lever le petit doigt sous peine d’emprisonnement, de bracelets électroniques et autres joyeusetés réservées aux « souchiens » français mais en aucun cas aux multirécidivistes.
Ce temps-là est désormais révolu. Nous sommes en guerre avec un ennemi qui choisit de ne pas nous affronter sur un champ de bataille traditionnel, et de ce fait, nous devons modifier nos méthodes de combat.
Les commerçants de quartier ont un sens très développé du devoir envers les autres ; s’armer pour vivre et exercer son métier n’est pas un choix, mais une obligation à force d’être acculé, qui devrait conduire l’ensemble des institutions, des élus à se poser les bonnes questions.
Messieurs, vous qui avez tiré au nom de la légitime défense, vous contribuez à faire prendre conscience aux criminels que venir nous braquer, c’est prendre le risque de se faire descendre sans passer par la case justice.
Parents de braqueurs, avant de dire « Ça lui coûtait quoi, au bijoutier de le laisser partir ? » demandez-vous, ce que cela vous coûtait, à vous, d’éduquer vos enfants?

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