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mardi 20 août 2013

Marseille, encore et toujours.

Info le Parisien Marseille : battus parce qu’ils s’opposaient à des dealeurs


Le Clos-la-Rose, Marseille (XIIIe), le 6 mars. Une vaste opération anti-trafiquants avait été déployée dans la cité en mars.
 

Une famille venue rendre visite à sa grand-mère dans une cité du Nord de Marseille a été prise à partie par des trafiquants qui occupaient l’immeuble. Les agresseurs, dont deux âgés de 13ans,ont été interpellés.

Ils ont tenu à des trafiquants. Un geste de défense légitime qui aurait pu avoir des conséquences dramatiques.

 Vendredi, vers 17h30, une dame, son fils, sa belle-fille et les deux enfants du couple, tous originaires de Marseille, ont été pris à partie par des dealeurs de la résidence du Clos-la-Rose, dans le XIIIe arrondissement de la cité phocéenne.

Un vaste quartier populaire de 700 logements, noyauté depuis des années par les trafiquants de cannabis.

Quatre dealeurs, dont deux âgés de seulement 13 ans, un de 15 ans et le dernier de 21 ans, ont pu être interpellés dans le cadre d’une confiée au commissariat de la division Nord. Présentés hier à la , les trois mineurs ont été placés sous contrôle judiciaire en vue de leur mise en examen par un juge des enfants avant d’être remis à leurs parents. Poursuivi pour « violences volontaires en réunion », « menaces sous condition » et « violences sur dépositaire de l’autorité publique », le majeur devait quant à lui être jugé hier en comparution immédiate.

Le ton est monté vendredi lorsque le père, venu en famille visiter sa grand-mère qui réside dans la cité, constate que la vieille dame est menacée de mort par la petite équipe de dealeurs qui a mis, depuis deux semaines, l’endroit en coupe réglée. L’homme s’est déjà inquiété des conséquences de cette présence néfaste sur les habitants de l’immeuble.

Cinq ou six individus, présents au quotidien dans le hall, ont notamment mis en place un « filtrage », n’hésitant pas à demander leur identité à tous ceux qu’ils estiment ne rien avoir à faire sur leur territoire. « En cas de réticence, ils menacent ceux qu’ils considèrent comme des intrus », confirme un proche du dossier.

Mais ce vendredi, le père de famille est bien décidé à défendre sa grand-mère. Les dealeurs l’accusent alors de nuire à leurs affaires et s’en prennent violemment à son épouse. Poussée par l’un des jeunes, elle chute au sol et perd brièvement connaissance lorsque sa tête heurte le trottoir. Dans la foulée, son mari est lui aussi frappé, et leur fille également bousculée. « Le ton est monté très vite, les dealeurs étaient très agressifs, raconte un voisin qui a assisté à la scène depuis son balcon. J’ai tout de suite appelé la police. » Plusieurs habitants du bâtiment tentent de venir en aide à la famille. Eux aussi sont menacés, les dealeurs leur promettant qu’ils brûleraient leurs appartements.

Prévenus, les policiers ont réussi à interpeller, non sans mal, quatre des agresseurs plus tard dans la soirée. La mère de famille, hospitalisée, ne souffre finalement d’aucune séquelle. Ce qui n’empêche pas toute la famille d’être terrorisée. « On a peur, souffle la fille de la grand-mère. Depuis vendredi, on ne vit plus. J’ai moi-même une santé précaire, je suis en invalidité. Et je crains qu’ils s’en prennent à ma maman. » Pour parer toute éventualité, la famille a demandé au bailleur HLM de trouver un nouveau logement à leur mère et grand-mère.

« Depuis l’arrivée des dealeurs, tout le monde était venu se plaindre auprès de l’amicale des locataires, confie l’un de ses membres. Les gens avaient peur. La police et le bailleur ont été prévenus mais ils n’ont pas bougé. Il a fallu cette agression pour que les forces de l’ordre interviennent et que les dealeurs soient chassés. » Il raconte encore que « pendant ces deux dernières semaines, une dame a vécu cloîtrée dans son appartement, les volets fermés, par peur de croiser les trafiquants ».

« Moi, je faisais un grand détour dans la cité pour les éviter quand je rentrais du travail, explique une autre habitante du quartier. J’ai un peu peur qu’ils reviennent. » Cette septuagénaire, qui vit là depuis quarante ans, rêve aujourd’hui de quitter Marseille : « Je ne me sens plus en sécurité dans la ville où je suis née. Ce n’est pas à nous, habitants, de régler le problème de la drogue. On est démunis. »

Un nouveau règlement de comptes a fait une victime hier à Marseille. Un homme a été criblé de balles de 9 mm vers 22 heures par deux hommes à scooter dans un quartier situé au nord de l’Estaque.



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Le Parisien

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