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Vendetta. Hollande, les juges, les médias, la droite… Tous ont la même obsession : empêcher le retour de Nicolas Sarkozy. S’est organisée une immense coalition contre celui que chacun a de bonnes raisons de craindre. Révélations sur le cabinet noir de l’Élysée. Enquête sur une cabale politique.
Un cabinet noir ? L’expression peut prêter à sourire. C’est le but.
Qui a organisé la fuite dans l’Express de propos prétendument tenus par Nicolas Sarkozy au sujet de ce fameux “cabinet noir” dirigé contre lui par l’ultra-hollandiste Stéphane Le Foll, ministre de l’Agriculture ? Nul ne le sait. Mais la réplique n’a pas tardé : sur le site du Point, Le Foll rétorque : « Je n’ai aucune vocation pour des cabinets noirs. Je laisse cela aux spécialistes. » En Conseil des ministres, ses collègues ont moqué l’aspect farfelu de la chose. Les médias ont bien ri. Tout a été fait, en creux, pour pointer du doigt la paranoïa de l’ex-président. Pourtant, rue de Miromesnil, où sont situés les bureaux de Sarkozy, on assure n’avoir jamais parlé de “cabinet noir”, ni de Le Foll. Le terme, volontairement outrancier, a été utilisé pour discréditer la thèse, pourtant bien plausible, d’une attention particulière accordée par l’Élysée à Sarkozy. Circulez, il n’y a rien à voir.
Valeurs actuelles peut le révéler : il existe pourtant bien un “cabinet noir” à l’Élysée, chargé de veiller à la mise hors circuit de l’ancien chef de l’État et d’orchestrer le rythme des “affaires” qui ternissent son image.
À sa tête : le commandant militaire de l’Élysée, le colonel de gendarmerie Éric Bio-Farina, au profil autrement plus compatible avec la gestion d’un cabinet noir. Au mois d’avril 2013, le colonel Bio-Farina vient trouver le chef du service des transmissions et de l’informatique de l’Élysée, un contractuel en poste depuis le précédent mandat. Il lui demande d’accéder, dans le réseau informatique de la présidence, à l’ensemble des données du quinquennat de Sarkozy afin d’y récupérer des documents “sensibles” — invoquant de potentielles demandes de la justice. Problème : cette requête, en plus d’être gênante, est irrégulière. À la fin de chaque mandat présidentiel, le chef de l’État signe un protocole d’accord avec les Archives nationales pour qu’y soit versé l’ensemble des documents du quinquennat. Ces archives n’appartiennent qu’à ceux qui les ont produites, lesquels en conservent le bénéfice exclusif d’exploitation. Malgré plusieurs scènes de “menaces”, le chef du service informatique refuse de violer le protocole. Il s’arrange même pour que les archives 2007-2012 de la présidence soient mises à l’abri, sous scellés. La sentence tombe immédiatement : l’homme est mis au placard, rétrogradé au rang d’adjoint de son service. Un licenciement de fait. Le colonel Bio-Farina agit-il sur ordre contre Sarkozy ? Fonctionnaire zélé, c’est en tout cas lui qui s’est empressé, quelques semaines plus tôt, de livrer à la justice la liste des personnes venues à l’Élysée entre 2007 et 2012 en passant par la grille d’honneur, dont Bernard Tapie — lequel ne s’en cachait pourtant pas…
On entend déjà le pouvoir socialiste crier au fantasme
— qui peut croire Hollande capable de donner de tels ordres ? —, offrir un sourire de complaisance et invoquer le zèle d’un fonctionnaire. Un détail, néanmoins, attirera l’attention : avant de prendre ses fonctions à l’Élysée, le colonel Bio-Farina dirigeait depuis trois ans le groupement de gendarmerie de Corrèze, basé à Tulle, fief du président… Celui-ci n’est pas pour autant un intime de Hollande, mais il est arrivé à l’Élysée par l’intermédiaire d’Alain Zabulon, préfet de… Corrèze avant de devenir directeur de cabinet adjoint du président.
« Bio-Farina est connu pour être un homme de cabinet, il n’agit que sur ordre »
, nous confie un haut cadre de la gendarmerie. Quant à Zabulon, Hollande vient de lui confier le poste ultra-sensible de coordonnateur national du renseignement : la tour de contrôle du président.
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