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mercredi 31 juillet 2013

Mœurs : pour Cohn-Bendit, c’est la fin de la récré ! (Vidéo Fdesouche)

daniel-cohn-bendit    

Le 30 juillet 2013

Marie Delarue pour boulevard Voltaire.

Arrive toujours un moment, dans la vie, où il faut payer la facture, et pas seulement comme l’UMP. Aujourd’hui, ce sont les écuries des Verts qu’il va falloir curer.

C’est le grand déballage outre-Rhin depuis que le président de la Cour constitutionnelle fédérale allemande, Andreas Voßkuhle, a refusé, en mars dernier, de lire le discours de remise du prestigieux prix Theodor Heuss à Daniel Cohn-Bendit.
 En cause, les écrits de Dany le rouge au temps où, éducateur, il militait en faveur de méthodes pour le moins sulfureuses.
 Une plainte a été déposée contre lui au pénal par le réalisateur polonais Grzegors Braun, et les témoignages se multiplient, le mettant en cause comme certains de ses amis Verts allemands.
Objectivement, quitte à faire hurler, je ne crois pas que Daniel Cohn-Bendit soit un pédophile au sens où on l’entend aujourd’hui.
 Je pense qu’il fut, comme bien d’autres, un opportuniste succombant aux mœurs délétères de son temps.
Il faut en effet redire un peu l’histoire, quand bien même celle-ci est assez proche pour qu’on la croie connue de tous.
Les années dont on parle étaient celles où l’on chantait sur tous les tons les vertus de la « participation ».
 C’était un temps où les chemins de « l’innovation psychiatrique » passaient presque toujours par le tripotage des petits enfants dans des « lieux de vie » où n’importe quel pervers pouvait se dire éducateur.
 C’était la grande époque de l’antipsychiatrie, celle qui a vu se vider les hôpitaux au profit d’expériences toutes plus fumeuses les unes que les autres, mais bénéficiant uniformément de la bénédiction des autorités puisque menées au nom de l’amour universel, du socialisme et de l’écologie.
Dans des « centres éducatifs » qui n’avaient souvent de différence avec les sectes que l’épaisseur d’un gourou, on théorisait sur la construction de l’homme nouveau qui passait éventuellement par la sodomie des handicapés mentaux à condition qu’on la pratiquât en groupe et au soleil.
 Et si l’affaire du Coral où furent mouillés, ou en tout cas sérieusement éclaboussés, des figures montantes des milieux intellectuels et de la politique (les Lang, les Rosenczveig et les Matzneff, pour ne citer que ceux-là) fut sans doute une barbouzerie bien montée, elle fut d’autant plus crédible aux yeux de l’opinion que les personnalités incriminées ne faisaient alors pas mystère de leurs penchants pour ces nouvelles méthodes éducatives.
 Cohn-Bendit en fut, et largement, professant lui aussi son goût pour les méthodes alternatives.
On a oublié, aujourd’hui, quarante-cinq ans après, ce que fut le raz-de-marée sociologique de la révolution sexuelle.
 Oublié les ravages de la vague qui emporta tout sur son passage et ne laissa parfois, même souvent, que des vies brisées et des ruines.
 Ah ! la belle vie en communauté et les couples partageurs : un jour avec toi, une nuit avec un autre ; nos enfants sont à tout le monde, mets donc le tien dans mon lit et je te prêterai ma femme…
 Envie ou pas, il fallait en être, comme les femmes du monde étaient de la partouze.
 Il faut relire Catherine Millet, même si l’on doit de temps en temps poser son livre pour aller vomir.
Et puis, un jour, il y a eu Outreau et l’ogresse Badaoui.
 Tomber de rideau : les pauvres ont cru qu’ils avaient le droit, eux aussi, de s’amuser un peu avec leurs gosses.
 Mais quand les partouzes se passent entre voisins de la tour Gagarine au fin fond du quart monde, c’est de la pédophilie criminelle.
 Quand la papesse d’art press se fait défoncer par des camionneurs sous un pont d’autoroute, c’est de l’art. Faudrait pas confondre.
Aujourd’hui, 68 nous revient dans la gueule, et surtout 69, « année érotique ». Les gentils éducateurs alternatifs d’hier ont vieilli.
 Troqué leurs jeans pour des costards, renié les « élections pièges à cons » pour faire de belles carrières politiques.
 Ils sont aux manettes, ne les ont jamais lâchées de peur sans doute qu’on leur demande des comptes.
Ils n’avaient pas tort : le moment est venu.
 Fin de la récré.
On découvre aujourd’hui que les Verts n’étaient pas que rouges. Ils étaient aussi pourris de l’intérieur.
Et ils ne sont pas les seuls.


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